La période où se situent les événements de Cahors relatés dans ce livre est celle où le protestantisme connaît en France, et notamment dans le Midi, au sud d’une ligne La Rochelle-Lyon, une forte expansion.
Le document inédit qui est à l’origine de ce travail provient des dizaines de milliers de sacs à procès du parlement de Toulouse conservés aux Archives Départementales de la Haute-Garonne et a été trouvé en juillet 2005. Une seule pièce de ce procès nous est parvenue, intitulée « inquisition », c’est-à-dire une suite d’interrogatoires de témoins, mais elle contient tout de même 63 folios.
Les paléographes savent combien les textes du XVIème siècle sont souvent ardus à transcrire. C’est pourquoi les chercheurs, mais aussi les personnes s’intéressant à l’histoire de Cahors, du protestantisme ou tout simplement du Midi de la France, trouveront dans l’édition de ce texte qui est accompagnée d’une présentation et de notes, une description de l’état d’esprit de l’époque. Laissez-vous donc transporter en 1561…

Préface de l ‘ouvrage :
Quelle bonne nouvelle, pour l’archiviste du Lot, d’apprendre la découverte, aux Archives de la Haute-Garonne, d’un des plus anciens sacs à procès, et que celui-ci concerne le Quercy ! Qui plus est, s’il s’agit d’une affaire particulièrement importante pour l’histoire de Cahors et, plus généralement, pour l’histoire du protestantisme dans le Quercy. Certes, l’affaire était connue par les ouvrages des premiers historiens locaux, mais, à ma connaissance, les documents originaux manquaient.
Les témoignages recueillis lors de « l’inquisition » permettent d’avoir une idée de l’état d’esprit de l’époque, car les témoins racontent non seulement ce qui s’est passé le 16 novembre 1561, mais aussi plusieurs mois en arrière.
On constate ainsi que des baptêmes à la mode de Genève avaient lieu, de même que des assemblés. Plus surprenantes peut-être, les « revendications » à caractère politique des « schismatiques » ; ils ne veulent, en effet, payer aucun tribut, tailles ne emprunts au roi, ils ont le projet de se passer de la justice royale… Mais on sait bien à quel point, sous l’Ancien Régime, Eglise et royauté étaient liées.
Que Monsieur Daniel Rigaud soit remercié et félicité pour ce travail : il s’est attelé à la transcription d’un texte long, d’une écriture souvent « piégeuse », et propose aujourd’hui une édition du texte, accompagnée d’une présentation et de notes. L’ensemble sera grandement utile aux chercheurs, quercynois ou non.
Hélène Duthu-Latour
Directrice des Archives Départementales du Lot