Catégorie : Patrimoine Page 1 of 32

Semaine de la langue française et de la Francophonie

Avec MC Solaar et ses mots qui font du bien, partageons la 29e semaine de la langue française et de la Francophonie du 16 au 26 mars 2024.

Venez célébrer le changement d’heure à l’horloge à billes

Le temps file à toute vitesse, et il est bientôt l’heure de célébrer le changement d’heure avec vous ! Mais cette année, on ne va pas se contenter d’avancer nos montres, on va aussi avancer vers de nouvelles aventures !

Rendez-vous le 30 mars à 18h30 pour une fête conviviale autour de notre Horloge à Billes, que nous aimons et soutenons tous ! Au programme : le changement d’heure pour passer à l’heure d’été ET la présentation d’une autre création mécanique de Michel Zachariou qui, nous l’espérons, vous séduira !

Préparez-vous à être un peu plus mabouls, car nous avons besoin de vous, de vos idées, de votre soutien pour l’avenir de notre association.

Alors, réglez vos pendules « à la bonne heure », et rejoignez-nous pour une soirée qui fera date, et qui sera ouverte également au grand public !

Vous êtes donc invité à participer en adhérant à l’association (Bulletin Adhésion MABOULS), et/ou en donnant de votre temps, etc. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues !

Pour contacter l’association : mabouls.opalo@gmail.com

L’eau à Espédaillac : un ouvrage en souscription

L’eau, ressource fondamentale, depuis la nuit des temps, hante l’esprit des hommes.
Le causse étant composé d’un sous-sol calcaire et très fissuré, la localisation et l’accès à l’eau ont nécessité de connaître les ressources disponibles, sur la commune d’Espédaillac en particulier.

Olivier Reynal, auteur de l’ouvrage.
Dans cet espace géographique qu’il a sillonné dans tous les sens, notre guide, Olivier Reynal a su aborder ce sujet dans toute sa diversité, en évitant les clichés («lac de Saint Namphaise») et en étant soucieux de la protection de ces lieux fragiles et de la tranquillité des propriétaires.

Avec cet ouvrage richement illustré (60 pages couleur, + de 150 photos et documents), il nous fait découvrir les éléments les plus discrets, les cuvettes naturelles ou creusées par l’Homme, les sources, les abreuvoirs, les puits-cazelle, ces constructions en pierre sèche, caractéristiques et emblématiques du causse.

L’ouvrage est préfacé par Alain Turq, Conservateur en chef du patrimoine et archéologue.

Souscription jusqu’au 31 mars au prix de 12 € au lieu de 15 directement auprès de l’auteur en complétant le bulletin de souscription en cliquant CE LIEN. Publication mai-juin 2024

Fonds photographiques : Conférence sur le droit d’auteur et le droit patrimonial

Conférence 23 mars à 17 h, bibliothèque municipale de Souillac

Donatien Rousseau, ancien responsable de la mission photographique du Conseil départemental du Tarn, résidant aujourd’hui à Cavagnac, partagera ses connaissances sur l’univers des fonds photographiques en France.

Comment qualifier les images des artistes tels que Robert Doisneau, Cartier Bresson, Willy Ronis, Nelly Blaya, Clergue et bien d’autres ? Comment appréhender les relations, parfois conflictuelles, entre droit d’auteur et droit patrimonial ?
Cette conférence permettra de partager une épopée artistique et faire ainsi mieux connaissance avec les artistes qui participent à la constitution de notre patrimoine.

Source : La Dépêche du midi, 13 mars 2024
Illustration : https://pxhere.com/fr/photo/1354883 (licence creative commons)

n-François Champollion en tenue égyptienne, peinture au pastel de G. Angelelli, 1828. © Crédit photo : Musée du Louvre/Wimedia Commons

Dictée solidaire : Une cité de caractère pour la défense des caractères

Ce samedi 16 mars, une dictée géante va être lue sur des centaines de sites en France, parmi lesquels un des plus emblématiques : Figeac, berceau de Jean-François Champollion. En effet, la cité médiévale qui a vu naître celui qui a déchiffré les hiéroglyphes, va faire office de salle de classe à l’occasion de la Dictée du Rotary, événement visant à informer et à lutter contre l’illettrisme. À vos stylos !

Prenez le cadre prestigieux de ses ruelles pavées et vous pourrez retomber en enfance le temps d’une après-midi. Aux côtés de nombreux participants, vous pourrez alors vous attabler dans une salle de classe à quelques « coudées royales » de la maison natale du célèbre égyptologue et manipuler comme lui les caractères. Certes pas ceux de l’Égypte ancienne, mais ceux de la langue française et faire parler votre sens de l’orthographe, de la conjugaison et de la grammaire.
Symbole de l’écriture avec son « Musee Champollion – Les Ecritures du Monde », la cité natale de l’égyptologue se prête parfaitement à l’évènement, laquelle participe pleinement à la promotion des langues de l’humanité dont la langue française et de l’excellence de leurs héritages. C’est donc dans ce cadre prestigieux que vous pourrez vous armer de vos stylos et participer à une dictée, en écoutant attentivement la voix de Marie-Hélène Pottier, archéologue, ancienne conservatrice du musée Champollion et auteur d’ouvrages et autres publications sur l’histoire des écritures et plus généralement sur les origines de l’humanité.
👉 Dictée du Rotary / samedi 16 mars 2024 à 13 h 30 / Salle Roger Laval (ancien CES) – 2, Rue Victor DELBOS – 46100 FIGEAC

Cycle commémoratif 2024 dans le département du Lot

Dans la perspective des commémorations locales et nationales qui se dérouleront dans le département du Lot en 2024, vous trouverez ci-joint le calendrier des cérémonies liées aux faits d’armes et aux sacrifices des victimes civiles ou militaires des guerres géré par le service départemental de l’ONaCVG (Office national des combattants et des victimes de guerre).
Télécharger le calendrier en CLIQUANT CE LIEN (les précisions sur les horaires seront communiquées localement et par voie de presse)

Le cycle commémoratif 2024 sera particulièrement occupé par le 80e anniversaire de la Libération ainsi que par le 70e anniversaire de la fin de la guerre d’Indochine.

Pour tout complément, il convient de prendre contact avec les services départementaux de l’Office national des combattants et des victimes de guerre / Cité Cavaignac – 127, Quai Eugène Cavaignac – CS 30046 / 46001 Cahors cedex 9 / Tél : 05 65 23 60 23 / Email : nicolas.rose@onacvg.fr

Printemps de la ruralité : la vie culturelle en milieu rural

Le Printemps de la ruralité est une concertation nationale sur la vie culturelle en milieu rural. Chaque Français, habitant, élu local ou acteur culturel, est invité à s’emparer de cette concertation nationale et à y apporter sa contribution

Que vous soyez : habitant, acteur culturel, élu,

PARTICIPEZ À CETTE ENQUETE NATIONALE en CLIQUANT CE LIEN

10 ANS APRÈS SON DÉCÈS. Maurice Faure, confident de François Mitterrand

Les pas de Maurice Faure se sont souvent mêlés à ceux du président de la République. Intimes depuis les années 1950, ils aimaient se retrouver seuls, en Quercy et dans le Périgord. Plusieurs fois ministre, l’élu du Lot nous a quittés le 6 mars 2014.

« Cher Maurice Faure, je vous dirai simplement que je suis heureux d’être ici, à Cahors ». Voilà quels sont les premiers mots qu’adresse le président de la République François Mitterrand, aux invités de l’Hôtel de Ville, le 27 septembre 1982 lors de son voyage en Midi-Pyrénées. Lequel poursuit «  parce que c’est dans ce département du Lot que j’y compte depuis très longtemps des connaissances qui se sont peu à peu transformées en amitié, amitié solide, affection et fidélité ».

L’incarnation vivante du Lot L’enfant Faure, qui rêvait de politique, est né le 2 janvier 1922 à Azérat dans la toute proche Dordogne où toutes les nuances de vert habillent l’horizon. Son grand-père vendait des vaches et des veaux. Il gardera en lui toute sa vie, cette tendance à « penser ruralité ».

Pendant près de 40 ans, il devient l’incarnation vivante du Lot.

Son père était instituteur. Sa mère dirigeait le collège de Gourdon. Il y avait de quoi « présenter Maurice au Certificat » confiait sa mère ! Il descend jusqu’en Fac à Toulouse. Avec au bout du compte un doctorat de Droit et l’agrégation d’Histoire-Géographie. Et le voilà dans l’enseignement. Humaniste soit ! Mais surtout radical-socialiste ! Car l’engagement n’a pas tardé : à 17 ans il baigne déjà dans les eaux républicaines. En 1951, à 29 ans, il est à l’Assemblée nationale. Sans interruption, député ou sénateur et maire. Pendant près de 40 ans, il devient l’incarnation vivante du Lot. Vingt-six combats, vingt-six victoires. Dans son canton de Montcuq, le candidat Faure rafle à chaque coup presque 90 % des suffrages. Fallait-il qu’on ait confiance en lui !

« On a appris à se connaître »

Le lendemain de sa victoire en mai 1981, Mitterrand convie chez lui à déjeuner rue de Bièvre à Paris, Lionel Jospin, André  Rousselet et… Maurice Faure. Pourquoi lui, le député de Cahors qui avait appelé à voter Michel Crépeau au premier tour de la présidentielle et qui se voit proposer le ministère de la Justice ? Ce geste surprend beaucoup de monde chez les Socialistes. Pourquoi à lui autant de reconnaissance ?

Bêtes politiques, les deux hommes se comprennent très vite et vont devenir complices.

Parce que le nouveau président lui doit beaucoup. En mai  1958, Maurice  Faure est ministre de l’Intérieur. Mais de Gaulle arrive : une période noire commence pour François Mitterrand. Traité comme un pestiféré à gauche, c’est un homme seul depuis l’obscur attentat de l’Observatoire (octobre 1959). Cette affaire marquera terriblement son destin. Plus personne ne veut de lui. Bêtes politiques, les deux hommes se comprennent très vite et vont devenir complices. « Un jour je l’ai invité à dîner à la maison. Ça, je crois qu’il ne l’a jamais oublié… Et on a appris à mieux se connaître » rapporte Maurice Faure à la journaliste Catherine Nay.  Le Lotois lui avait rendu un autre service. Et de taille ! En 1965, la gauche peine à désigner un candidat pour contrer le général de Gaulle à l’élection présidentielle. Maurice Faure, alors président du parti radical-socialiste, a des atouts. La gauche pense à lui. Mais celui-ci se récuse, ne se jugeant pas assez disponible pour une longue campagne électorale nationale. « J’étais amoureux d’une pharmacienne de Cahors ! » détaillerat-il plus tard à Catherine Nay. Ses raisons personnelles l’emportent et offrent à Mitterrand la plus grande chance de sa vie politique. Un beau cadeau que ce dernier n’oubliera jamais.

Ses marches avec François Mitterrand

«  On aime se promener tous les deux dans tous les coins du Lot chaque fois que l’occasion nous en est donnée  » insiste publiquement François  Mitterrand en septembre 1982. Dès les années  1970, le patron du Parti Socialiste devient l’un des hôtes réguliers de l’élu du Lot. Avec le temps, les marches des deux amis deviennent plus fréquentes  : plusieurs fois par an « sur les Causses du Quercy, autour de Saint Cirq-Lapopie et de PechMerle ». Ou bien autour de la propriété de Maurice Faure à Saint-Pierre-de-Chignac près de Périgueux : « Dès 1981, l’avion présidentiel (un Mystère 20) se posait sur l’aéroport de Bassillac. Au volant de sa voiture, Maurice Faure amenait l’hôte de l’Élysée jusqu’à son logis, sans motards ni préfet où les attendaient le déjeuner avec son rituel menu : foie gras, omelette aux truffes et cèpes à la périgourdine. À ce tête-à-tête fort peu diététique suivait la traditionnelle promenade à pied à travers bois et champs. Plusieurs kilomètres avec un arrêt dans le bourg, au café pour boire une eau minérale. Puis le président regagnait Paris ».

Les deux hommes avaient la même passion de la marche au cœur de la nature, la même sérénité complice.

Les deux hommes avaient la même passion de la marche au cœur de la nature, la même sérénité complice, comme débarrassée de toute ambition et oublieux des difficultés de la vie. En bon confident intègre, Maurice Faure ne dévoilera rien de ses balades à travers champs. Parlaient-ils de la France ou des chênes ? Avant de souligner qu’il était «  beaucoup plus lié à l’homme qu’à son œuvre… On avait tellement de souvenirs en commun, ajoute l’élu lotois. On discutait de tout et de rien, de nos amis disparus, beaucoup de politique et de littérature et puis bien sûr des femmes, celles qu’on a eues, celles qu’on n’aura jamais. Disons que nous nous promenions et que nous bavardions. Tout cela, le président, homme d’une culture immense, aimait bien. Et je le faisais rire, beaucoup rire, car il avait un côté austère, quasi-monacal » précisera le maire de Cahors à Catherine Nay.

« Dans le Lot je respire mieux »

Pourquoi l’un a souhaité diriger la France depuis Paris, l’autre a préféré la vie politique de province ? Par paresse ou nonchalance ? L’obstination, la persévérance, la ténacité, l’acharnement même, symbolisaient le politique Mitterrand : tard couché, tôt levé, sans ménager son temps ni sa patience, c’était un moine-soldat de la République. Alors que Maurice Faure n’a jamais été prêt à se battre pour une fonction. Il laissait couler la vie à la manière patiente des méandres du Lot. Le Lotois était un homme qui aimait la vie et ses plaisirs. Lesquels passaient avant tout : « Je n’en demande pas plus » disait-il. Et il fallait le croire lorsqu’une moue étirant les lèvres, il admettait simplement : « j’aurais pu être vingt fois ministre. Mais je me plais plus ici que dans la Capitale. Je n’aime pas la ville, pas même Paris. Dans le Lot je respire mieux. Ce fut peut-être la faiblesse de ma carrière politique nationale » livrera-t-il à « Dire Lot » en février 1991. •

André DÉCUP

Avec l’aimable autorisation de l’auteur et de notre hebdomadaire La Vie Quercynoise.
Image d’illustration : Nelly Blaya. www.lot.fr : 1987, inauguration de la déviation de Roquebillière.
De gauche à droite, au premier rang : Serge Juskiewenski, le préfet François Leblond, François Mitterrand, Maurice Faure, Martin Malvy, Marcel Costes. En arrière plan : Alain Chastagnol, Marc Baldy, Bernard Charles

Les croix wisigothiques de Graule-Basse à Carlucet, de Saint-Projet et de Rocamadour

Un texte proposé par Jacqueline Bazalgue, Docteur en études romanes

Notre rencontre avec la croix de Graule-Basse à Carlucet se situe en 1991 dans le cadre d’une préparation au colloque de Rocamadour sur L’Image du pèlerin au Moyen-Age et sous l’ancien Régime. Nous recherchions alors sur le terrain, les divers chemins roumieux conduisant à ces sanctuaires et donc celui qui, remontant de Salviac (église consacrée à Saint Jacques le Majeur), passant par Gourdon et Saint-Projet, allait rejoindre l’Hôpital Saint-Jacques le Majeur à Rocamadour.

Aucune travail de localisation n’avait été fait sur ce chemin. Aucune étude n’avait été consacrée à la croix de Graule-Basse surplombant la vallée de la Dame, à quelques encablures de l’actuelle D39. Complète, elle comporte une pierre oblongue suspendue à chaque bras. La croix située sur la place de Saint-Projet est dépourvue de ses ornements mais les trous de fixation sont toujours visibles.

Ces croix ont été sculptées au XVIIIe siècle, vers 1788, par Armand Salesse, un maçon d’Auzac, très vraisemblablement d’après des modèles anciens. Après une première approche publiée en 1992 nous signalions en 1994 cette croix parmi les éléments menacés par l’un des tracés de la future autoroute A20.

Le fût présente de bas en haut la pomme, le serpent tête en bas (le mal), suivi d’un cœur (l’amour qui en triomphe), de deux tibias, d’un crâne (l’homme ancien), et du Christ crucifié. Le tout surmonté d’une couronne de gloire ayant en son centre une colombe et, enfin, le titulus INRI. Nous fîmes alors part, dans Quercy-Recherche, de nos interrogations sur le sens de ces deux pendentifs : représentent-ils les deux larrons, le poids des péchés du monde, la Vierge et Saint Jean ?

Peu après nous eûmes en mains les travaux de J.M. Fernandez Pajares consacrés à la Croix d’Oviedo dite aussi Croix des Anges dans des enluminures de manuscrits. La caractéristique commune à toutes les croix étudiées est la présence des lettres grecques alpha et oméga suspendues à leurs bras. Aussi, avant même d’avoir rencontré la mention d’une Croix dels Angels dans un cadastre de Rocamadour du XVIIe siècle, nous avions pu faire, grâce à ces travaux universitaires, le rapprochement entre la croix de Graule-Basse, celle de Saint-Projet et la Croix des anges.

La célèbre croix d’Oviedo, est un bijou porté par Alphonse II le Chaste, roi des Asturies de 791 à 842 et qui se voulait, selon Yves Bonnaz, successeur des rois wisigoths de Tolède soutenus par l’Église. Cette croix participe sur le Camino aux récits légendaires de la victoire des troupes chrétiennes encadrées par des Wisigoths sur les musulmans. A partir de la victoire de Cavadonga la Cruz de Oviedo, appelée aussi Cruz de los Angeles, Croix des Anges, va s’implanter le long des chemins de la Reconquista et de Saint Jacques Matamoros présenté comme un héros.

Le Trésor de la Camara Santa à Oviedo renferme une croix donnée en 808 par Alphonse II le Chaste. On remarque les anciennes fixations des symboles du commencement et de la fin. De part et d’autre du pied de la croix, un ange a été ajouté.

Les travaux de Robert Favreau rappellent qu’en 711 le roi Rodrigue de Tolède a été « le dernier roi des Goths ». « Mais c’est à partir d’Alphonse II le Grand ou le Chaste (791-842) que va se développer l’emploi systématique par la monarchie asturienne de la croix pattée aux branches de laquelle sont attachés par des chaînettes l’alpha et l’oméga qu’on appellera dès lors croix d’Oviedo. Cette croix devint précisément alors le symbole d’une monarchie asturienne, consciente d’être l’héritière légitime de la monarchie qui régnait en Espagne avant l’invasion arabe. Alphonse II, dit la chronique d’Abelda, « établit à Oviedo l’ordre des Goths tout entier, tel qu’il avait existé à Tolède, tant dans l’Église qu’au Palais ». « Mais le modèle par excellence de la « croix d’Oviedo » est évidemment la croix dite des Anges qu’Alphonse II fit exécuter en 808 pour l’église Saint-Sauveur, cathédrale du nouveau siège épiscopal érigé à Oviedo ».

La Cruz de Oviedo apparaît dès le IXe siècle dans des miniatures ornant la première page de nombreux manuscrits. Nos travaux publiés dans les Actes du Colloque consacré à Uc de Saint-Circ en 1999 puis dans l’Encyclopédie Bonneton, ont bénéficié de ces informations.

Une « Croix dels Angels » attestée à Rocamadour en 1659

Il existait à Rocamadour une croix, aujourd’hui disparue, reliée directement au roi Alphonse II puisqu’elle porte le nom de Croix dels Angels. Elle confirme l’existence de croix wisigothes dans le Lot et figure à plusieurs reprises sur le Cadastre de Rocamadour de 1659 dans des confronts: « confronte terre de monsieur Chourini, avec chemin qui va de la croix dels angelz à la Fage… » ; « terre à la Clarzie, confronte avec le chemin allant de la Croix dels angelz à la Fage… » ; «Plantier à la croix dels Angels confronte avec chemin qui dessert la fontaine de Notre Dame avec rocher dudit tènement… ».

Nous ne connaissons pas l’apparence de cette croix disparue. Celle-ci n’aurait, du reste, peut-être pas été comprise. Mais la transmission écrite de son nom, croix dels angels, bien connu des spécialistes, perdure et ne laissek aucun doute sur sa dimension historique. Aussi avons-nous intégré ce célèbre toponyme dans notre travail sur les lieux-dits de Carlucet en 2017 dans la revue Racines.

La dénomination Croix dels Angels clairement établie dans le Cadastre de Rocamadour montre que celle-ci n’était pas inconnue dans le diocèse de Cahors. Sa localisation, tout comme celle de Graule-Basse, se situe dans le canton de Gramat.

De nombreux sujets de recherche inédits concernant Rocamadour et son secteur sont toujours envisageables. Il reste à retrouver dans les textes et sur le terrain si d’autres Croix des Anges, disparues ou toujours en place, ont laissé des traces dans le diocèse de Cahors.

La croix aux pierres oblongues de Carlucet et sa jumelle de Saint-Projet, sculptées par Armand Salesse, sont bien d’origine wisigothique. Le point de départ est un modèle byzantin aboutissant au bijou porté par Alphonse II le Chaste, roi des Asturies, qui se voulait continuateur des Goths, puis à la Croix d’Oviedo et à la Croix des Anges. Voir les travaux universitaires cités en bibliographie.

Il est logique de retrouver ces croix à haute signification historique- la croix victorieuse, victoire de la chrétienté- sur les chemins empruntés par les pèlerins de Saint Jacques avant la présence des routes créées au XIXe siècle.

Il existe, dans le Lot, une croix de modèle comparable comportant une substitution très originale des pendentifs. D’autres nous ont été signalés sur la Via Tolosana et à Solosancho, balisant elles aussi, le Chemin de Saint-Jacques.

De même origine wisigothique est la croix occitane appelée aussi, entre autres, Croix de Pise.

Jacqueline Bazalgues

BIBLIOGRAPHIE

Classement par ordre d’apparition dans le texte.

L’Image du pèlerin au Moyen Age et sous l’Ancien Régime, Colloque international sous la direction de Pierre-André Sigal, Rocamadour, 30 sept.-3 oct. 1993. Les Amis de Rocamadour : Actes du colloque, 1994. Nous avons alors communiqué ces itinéraires à M. René de la Coste Messelière, président de la Société des Amis de Saint-Jacques qui a bien voulu reprendre le tracé de nos itinéraires dans sa présentation (p 396).

Bazalgues, Jacqueline : Autour de Rocamadour. Des chemins de l’Ouysse aux chemins de Saint-Jacques. Amis de Rocamadour : Annales, 1992, n°1.

Bazalgues, jacqueline : Quelques sites menacés par l’implantation de l’autoroute A20 entre Labastide-Murat et la vallée de la Dame. Cahors : QuercyRecherche, 1994, n° 75.

Fernandez Pajares, Jose Maria : La Cruz de los Angeles en la miniatura espanola. Oviedo : Boletin del Instituto de Estudios Asturianos, 1969, n° 67, pp 281-304.

Bonnaz, Yves : Divers aspects de la continuité wisigothique de la monarchie asturienne. In :

Mélanges de la Casa de Velázquez, 1976, t. 12.

Favreau, Robert: La « croix victorieuse » des rois des Asturies (VIIIe-Xe siècles). Inscriptions et communication du pouvoir. In : L’écriture publique du pouvoir (en ligne). Pessac, Ausonius Éditions, 2005.

Bazalgues, Jacqueline : Fontaines et légendes sur les chemins de Sainte Marie et de Saint Jacques autour de Rocamadour. Actes du 13e colloque Croyances populaires, conjurations, superstitions. Le Cap d’Agde, 14 juin 1997. Montpellier : Centre d’Études et de Recherches Catalanes de l’Université Paul Valéry et Association pour la Promotion des Archives d’Agde, 1998.

Bazalgues, Jacqueline : Sur les traces du troubadour Uc de Saint-Circ à Saint-Cyr d’Alzou, Rocamadour et Montpellier. In : Uc de Saint-Circ et son temps. Actes du Colloque de Thégra. Édition Thégra Animation et C.N.R.S., 1999.

Bazalgues, Jacqueline : Pèlerinages et croyances populaires. Encyclopédie Lot. Paris : Bonneton, 2000.

Cadastre de la Commune de Rocamadour, 1659. Livre Terrier servant de base à l’imposition.

Bazalgues, Jacqueline : Une « Croix des Anges » à Rocamadour. De « la Croix d’Oviedo »

A « la Croix des Anges ». Alvignac : Racines. Hors-série L’Alzou, 2001.

Bazalgues, jacqueline et Gaston : Itinéraires roumieux autour de Rocamadour. Alvignac : Racines, 2016, n° 21. Suite à la conférence du 26 novembre.

Résistance !

Vous n’avez réclamé la gloire, ni les larmesNi l’orgue, ni la prière aux agonisants11 ans déjà, que cela passe vite 11 ansVous vous étiez servis simplement de vos armesLa mort n’éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villesNoirs de barbe et de nuit hirsutes menaçantsL’affiche qui semblait une tache de sangParce qu’à prononcer vos noms sont difficilesY cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférenceLes gens allaient sans yeux pour vous le jour durantMais à l’heure du couvre-feu des doigts errantsAvaient écrit sous vos photos “morts pour la France”Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givreÀ la fin février pour vos derniers momentsEt c’est alors que l’un de vous dit calmement“Bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre”“Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand”
Adieu la peine et le plaisir, adieu les rosesAdieu la vie, adieu la lumière et le ventMarie-toi, sois heureuse et pense à moi souventToi qui vas demeurer dans la beauté des chosesQuand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d’hiver éclaire la collineQue la nature est belle et que le cœur me fendLa justice viendra sur nos pas triomphantsMa Mélinée, ô mon amour, mon orphelineEt je te dis de vivre et d’avoir un enfant
Ils étaient 20 et 3 quand les fusils fleurirent20 et 3 qui donnaient leurs cœurs avant le temps20 et 3 étrangers et nos frères pourtant20 et 3 amoureux de vivre à en mourir20 et 3 qui criaient la France en s’abattant
Source : Musixmatch
Paroliers : Louis Aragon / Leo Ferre
Paroles de L’Affiche rouge © Les Nouvelles Edi.meridian

Sur les toits, pas dans les bois !

Avec l’annonce d’un deuxième projet de parc photovoltaïque d’une vingtaine d’hectares sur la commune de Tour de Faure, L’Association Environnementale Lot/Célé qui s’oppose depuis déjà plus d’une année à l’implantation par TotalEnergies d’une centrale photovoltaïque de 20 hectares sur les hauteurs de Tour de Faure, face au village de Saint Cirq Lapopie, au coeur du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy, interpelle les parlementaires

Ce nouveau projet, au voisinage immédiat du premier et de dimension équivalente, confirme la menace qui pèse sur l’ensemble des espaces naturels du Lot. Sur le site de la Préfecture du Lot les projets de parcs photovoltaïques déposés à ce jour totalisent 284 ha, 94 % de ces surfaces se situent en zones naturelles et zones agricoles (dont 41 % dans le PNRCQ), et seulement 6% en zones stériles. 

L’AELC demande aux quatre parlementaires lotois leur soutien et leur intervention pour arrêter le projet TotalEnergies à Tour de Faure afin de stopper une dynamique destructrice qui portera une atteinte irrémédiable à ce qui fait la richesse environnementale, touristique et agricole de notre département.

Rappelons que ce projet est désapprouvé par le Conseil Départemental, le PNRCQ et bon nombre des Municipalités avoisinantes.

La production d’énergie renouvelable ne peut se faire au détriment des espaces naturels et cultivés. C’est sur les zones stériles et sur les toits des bâtiments que les panneaux photovoltaïques ont leur place et leur utilité.

Association Environnementale Lot/Célé
Mairie de Cénevières – 46330 CENEVIERES
https://solairelot.fr –
aelc@solairelot.fr

QUI ? OÙ ? nous attendons vos réponses à cette photo prise dans le Lot

Le contenu de nos pages est parfois interrogatif. Pour la première bonne réponse, une récompense, mais pas en $, ni en € 😉

Société des Etudes du Lot : suivez les flèches !

Avec l’installation des échafaudages dans la cour de l’archidiaconé (accès au siège de la Société des Etudes du Lot), l’accès a été impossible, pendant quelques semaines.

Après négociations avec les Bâtiments de France, un accès temporaire permet de rétablir l’accueil pour les permanences du mardi après-midi, de 14 heures à 17 heures.

Il faut cependant respecter une seule obligation, l’accès par la cathédrale et le cloître dont vous trouverez le plan ci-dessous ou également en fichier pdf téléchargeable en cliquant CE LIEN

Cliquez l’image pour agrandir

Il n’y a donc pas de permanence le samedi après-midi, pour l’instant.

La Société des Etudes du Lot est partenaire de Quercy net

14 juillet 1944. Qui peut localiser cette photo ?

C’était un vendredi et jour de liesse également avec l’imminence de la Libération tant attendue. Si l’on distingue clairement le mot “Lot” et la Croix de Lorraine sur la cabine du camion, ces éléments ne sont pourtant pas suffisants pour définir le lieu… et peut-être quelques visages !

Cliquez l’image pour agrandir

Cette seconde photo, prise très probablement dans le même lieu et le même jour pourrait aider à la reconnaissance. On distingue  en haut de l’image à droite une enseigne publicitaire pour la marques d’essence CALTEX, ce qui laisse penser l’emplacement d’un garage à droite de l’image mais dont la façade n’est pas visible.

Merci d’avance pour vos suggestions que vous pouvez déposer en cliquant CE LIEN

Vous pouvez également nous répondre dans le formulaire placé tout en bas de cet article.

230 000 € pour le moulin à eau d’Aulanac à Saint-Cirq-Lapopie

MISSION PATRIMOINE ET LOTO DU PATRIMOINE 2023

Fidèle à la tradition, la Mission patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le Ministère de la Culture et la Française des Jeux (FDJ), a retenu 8 projets lauréats d’Occitanie-Pyrénées dont le Moulin à eau d’Aulanac à Saint-Cirq-Lapopie pour une aide de 230 000 €.

Ces huit sites se répartissent ainsi 1 555 000 euros au total au fil des départements.

La Fondation du patrimoine reversera cette aide aux porteurs de projet au fur et à mesure de l’avancement des travaux, sur présentation des factures. Quant aux monuments historiques protégés, ils perçoivent en parallèle des subventions du ministère de la Culture.

L’appel à candidatures pour le Loto du patrimoine 2024 est toujours en cours et sera clôturé le 29 février 2024. Les projets doivent être soumis en ligne avant cette date pour être étudiés par les délégations régionales de la Fondation du patrimoine, à l’adresse suivante : www.missionbern.fr/signaler-un-site.

 

Le Moulin à eau d’Aulanac
Propriétaire : privé (Laurent DUFRESNE et Anita HUGI)
Protection : inscription partielle M H (façades et toitures) du 17/09/1973

INTERET PATRIMONIAL
Attesté dès 1317, ce Moulin à eau dispose de témoins architecturaux datés du XV° siècle. Véritable patrimoine artisanal-industriel, le pavement intérieur du rez-de-chaussée est constitué́ de meules et de galets. En 1927, trois paires de meules fonctionnaient encore. En 1956, le Moulin à eau se transforme en minoterie hydraulique, avec l’installation d’équipements « industriels » dont un moteur diesel d’appoint de 15 chevaux destiné à compenser la perte de puissance en période de hautes eaux, mais en 1966, l’activité́ meunière cesse. De nos jours, seuls certains vestiges subsistent tels deux paires de meules, des engrenages et poulies d’entrainement…
ETAT DE PÉRIL
En raison du passage permanent de l’eau (avec des variations logiques de débit) sous le Moulin, la structure de l’édifice est actuellement fragilisée et nécessite ainsi une confortation conséquente de ses fondations, travaux indispensables lors d’une mise à sec du canal (dernier trimestre de l’année en fin de navigabilité́ de la rivière Lot). Prévoir également la consolidation de parties hautes du bâtiment et la rénovation du guideau.
PROJET DE VALORISATION
Outre une conservation prioritaire d’un patrimoine artisanal-industriel, inscrit MH localisé au sein d’un paysage reconnu et réputé́, les propriétaires rénovent progressivement ce Moulin. En témoigne la robinetterie adjacente, bâti non protégé́, en cours de restauration sur le clos et couvert via un premier « Label Fdp » en 2023. De plus, ce site est logiquement intégré́ à l’opération de remise en navigation touristique de la rivière Lot, d’où̀ une mise en valeur saisonnière du site (notamment lors des Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins).
NATURE DES TRAVAUX À RÉALISER
Confortation et réhabilitation des maçonneries immergées sous le moulin, consolidation et
restauration de parties hautes du moulin (maçonneries, charpente), rénovation du guideau en
collaboration avec le Conseil départemental du Lot.
Démarrage des travaux : Novembre 2023
Fin des travaux : 2024

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