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Patrimoines du Sud, la peinture monumentale en Occitanie du Moyen Âge à nos jours

Le dossier « La peinture monumentale en Occitanie du Moyen Âge à nos jours » constitue les actes du colloque tenu à Toulouse du 28 au 30 septembre 2022, organisé par le Groupe de recherches sur la peinture monumentale (GRPM) et la Région Occitanie.

A retrouver en cliquant CE LIEN

XXXIIe Rencontres archéologiques de Saint-Céré

Elles se dérouleront les 23 et 24 septembre

Cette manifestation est organisée annuellement depuis 1992, pendant le dernier week-end de septembre, en collaboration avec les associations “Racines” et “Dorami”.

La première journée se déroule à l’Auditorium de Saint-Céré. Elle est consacrée à la présentation de conférences invitées et de communications, devant un auditoire mêlant spécialistes et grand public.
La seconde journée réunit les participants pour la visite de 2 ou 3 sites archéologiques lotois.
Les conférences donnent lieu à l’édition d’Annales qui sont publiées au cours du 1er semestre de l’année suivante.

Retrouvez le programme détaillé de ces deux journées en cliquant CE LIEN

Présentation des sondages et des fouilles archéologiques

Présentation des sondages et des fouilles archéologiques menés par la Cellule
départementale d’archéologie du Lot depuis 2020, par Etienne Lallau, Guillaume Clamens et Aurélie Serange, archéologues.
La Cellule départementale d’archéologie du Lot réalise tous les ans des fouilles archéologiques sur le territoire dans l’objectif de préserver à la fois ce patrimoine archéologique tout en participant à l’amélioration de nos connaissances historiques sur le territoire. À ce titre, son responsable, Étienne Lallau, présentera avec Guillaume Clamens et Aurélie Serange, archéologues, les résultats des dernières fouilles menées depuis 2020 à Cahors. Trois sujets seront ainsi traités : la nécropole antique, les Carmes et les fouilles de l’avenue Jean-Jaurès.
Rendez-vous  jeudi 22 juin à 18h 30, à l’Hôtel de Ville de Cahors, salle Henri-Martin
Gratuit

Un archéologue lotois disparait

Jean-Pierre Lagasquie, archéologue et préhistorien lotois, vient de décéder subitement victime d’une crise cardiaque, à Marrakech, le 16 mars 2023, tandis qu’il s’apprêtait à rejoindre la France.
Descendant d’une vieille famille lotoise enracinée dans la vallée du Célé depuis des siècles, il compta parmi ses ancêtres un père passionné par la sauvegarde du patrimoine et qui présidera la Société des Etudes du Lot ainsi qu’un arrière grand-père médecin, ami de Champollion et chercheur, en Egypte, sur les origines de la peste.
Jean-Pierre fut envoûté dès l’enfance par – selon ses propres mots – « les mystères des terres du Quercy… la lumière du sud et le chant des cigales… l’odeur de buis et de chênes surchauffés… les espaces sauvages et mystérieux… les rocs et falaises aux multiples recoins… l’eau claire et murmurante atténuant et compensant le brasier des plateaux. »
Cet amour du pays façonna son tempérament et affuta sa curiosité. De jeune spéléologue intrépide, il devient préhistorien passionné, s’inscrivant dans les pas du Chanoine Lemozi qu’il rencontre encore adolescent, puis de Jean Clottes au côté duquel, jeune homme, il effectue de nombreuses fouilles.
Électron libre, autodidacte, il parcourt les causses du Quercy en surface et sous terre et fait des découvertes exceptionnelles, notamment la grotte ornée du Moulin. Il établit un inventaire archéologique méthodique du causse de Marcilhac-sur-Célé qui fera l’objet de deux livres « Pierres en sursis » (1994) et « Mémoire de pierre » (2022). Il se spécialise dans l’étude de la préhistoire récente (néolithique). Sa thèse de doctorat sera consacrée à l’architecture des dolmens du Quercy, se basant sur ses fouilles des dolmens de Marcilhac-sur-Célé (Dolmen de la Devèze sud) et des communes de Gréalou et Montbrun (dolmen des Aguals) – deux sites archéologiques aujourd’hui classés Monuments historiques.
Ses livres « Dolmen et Tumulus » (1996) et « Les dolmens du Quercy, trois millénaires d’histoire religieuse » (2017) sont des ouvrages de vulgarisation qui mettent en lumière son apport original et pertinent basé sur une méthode de travail qu’il souhaite rigoureuse et scientifique.
Ses passions pour l’archéologie et l’exploration l’emmèneront également en Afrique, notamment au Niger, au Kenya, en Éthiopie… Mais, c’est au Maroc qu’il nouera de profondes amitiés et ne cessera de séjourner tout au long de son existence.
Très attaché à son territoire, il va alerter les autorités sur les menaces et les destructions qu’engendre le concassage des terrains situés sur le causse de Gramat, ce qui va l’amener à publier l’opuscule « Pierres en sursis ».
Jean-Pierre Lagasquie a fortement contribué à la recherche sur le mégalithisme en Quercy. Il a mieux fait connaître la richesse du département fort de plus de 600 dolmens répertoriés et n’a eu de cesse de vouloir partager sa passion et son émerveillement face au mystère de ces tombeaux collectifs construits il y a plus de 5 000 ans.
Un temps de recueillement aura lieu le samedi 29 avril 2023, à 16 heures, au cimetière de Marcilhac-sur-Célé.

L’inrap et le Département du Lot nouent un partenariat opérationnel, scientifique et culturel

Réunis ce vendredi 27 janvier à l’atelier-musée Jean Lurçat de Saint-Laurent-les-Tours, Dominique Garcia, président de l’Inrap, et  Serge Rigal, président du département du Lot, ont signé une convention définissant les principes de la collaboration des deux institutions pour la détection, la sauvegarde et la valorisation du patrimoine archéologique, en présence de Daniel Guérin, directeur général de l’Inrap, de Mme Caroline Mey-Fau, vice présidente en charge du Patrimoine historique, de l’Archéologie préventive et des Archives départementales – ainsi que  Catherine Utrera (Inrap) et Marc Jarry (Inrap).

(lire la suite de l’article sur le site de l’Inrap en cliquant CE LIEN)

Patrice Foissac consacre un ouvrage aux Saint-Cirquois du Moyen Age

Sollicité par l’association des Amis de Saint-Cirq, Patrice Foissac, docteur en Histoire médiévale, ancien président de la Société des Etudes du Lot, a consacré 3 années de travail pour relever le défi établi dans les années 60 par les érudits locaux et départementaux ; “… qu’aucune histoire du lieu n’a pu être écrite…”.

Avec une parution prévue en mars/avril 2023, un fort volume de 400 pages enrichies de nombreuses illustrations, permettra de restituer dans un texte accessible, une approche du quotidien des hommes et leurs relations dans ce territoire, aujourd’hui phare du Quercy et l’un des plus beaux villages de France

Les 3 principaux chapitres porteront sur :
> Le Cadre de vie : territoire seigneurial – les territoires de l’Eglise – le territoire d’une communauté – les villages voisins
> Les pouvoirs : le Roi – seigneurs et coseigneurs – l’Eglise (clergé et paroissiens) – le Consulat.
> Les villageois : L’identité – travail et groupes sociaux – familles et individus

L’ouvrage est illustré par un dessin-gouaché réalisé en 1937 par le peintre cadurcien Jean-Eugène Pujol (1899-1986).

Publication de l’ouvrage en mars 2023. La souscription est ouverte jusqu’au 15 février 2023 (Cliquez CE LIEN pour télécharger le bulletin de souscription)

1944 dans le Lot : de “Mansergue” (entre Carennac et Miers) à Cahors

Depuis la création du Musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération du Lot, dont les collections ne seront accessibles au public qu’en 2025, nombreux sont les témoignages et questionnements qui se font jour sur les faits de guerre durant les années du Second conflit mondial.

Les déplacements récents en France de deux familles (Britannique et Américaine) ont permis des retrouvailles non seulement fort émouvantes mais également la visite des lieux notamment des parachutages (Mansergue) et surtout d’échanges en présence des membres de l’association des amis du musée. Il revenait à Jean-Luc Couderc de présenter aux représentants de la presse locale nos visiteurs et leurs motivations

Depuis sa Louisiane natale Donna Wakeman est dans le Lot depuis le 23 juin pour marcher sur les pas de son père, William Hawk-Daniels alias capitaine Dick, officier de l’OSS Office of Strategic Services (qui deviendra plus tard la CIA) parachuté en juillet 1944 sur le terrain du Bouleau entre Carennac et Miers.
« Mon père, né également en Louisiane, parlait Français (Cajuns). Capitaine du 506ème d’infanterie parachutiste de la 101ème aéroportée était volontaire pour des mission d’appuis de la Résistance sur le territoire français”.

Donna Wakeman, le 14 juillet dernier, devant la stèle rendant hommage aux combattants parachutés au lieu-dit Mansergue, entre Carennac et Miers (photo Jean-Luc Couderc)

Dès son arrivée dans le Lot, il rejoint les Britanniques du réseau FOOTMAN aux côtés de Cyril Watney dit Michel et Georges Hiller dit Maxime – parachutés également à Mansergue mais en janvier 44. Tous ces soutiens extérieurs venaient apporter leurs compétences techniques (maniement des armes, utilisation des explosifs, transmission de messages radio…) On leur doit des sabotages de ponts (Saint-Pantaléon, Lascabanes, Lhospitalet) mais également de certaines lignes téléphoniques importantes comme celle qui reliait Montauban et Cahors….

Les membres de la  Famille de Cyril Watney (Anthony, Tina et Isabel Martin).également présents participent à ces échanges très fructeux avec l’évocation de l’accrochage par l’armée allemande le 22 juillet de la voiture d’André Malraux de passage à Gramat. Les autres passagers Georges Hiller et Collignon, responsable des groupes Veny sont blessés et conduits à Maniagues  par Cyril Watney où ils seront soignés avec “les moyens du bord”. Fort heureusement William Hawk-Daniels alias capitaine Dick à assuré la livraison de médicaments parachutés depuis Londres et dont le musée possède le container utilisé lors du parachutage (v. photo de groupe)

Cet épilogue est concrétisé par un rapport écrit et remis au musée par Donna Wakeman, fille du capitaine Dick. A noter que le capitaine Dick était présent à Cahors le jour de la libération de la ville.

 

 

GÉNÉALOGIE ET HISTOIRE : Des ateliers des Archives départementales dans les médiathèques du Lot

Vous souhaitez débuter des recherches généalogiques ou écrire l’histoire de votre village : les Archives départementales du Lot se déplacent pour vous faire connaître les sources disponibles et vous fournir les méthodes pour bien les approprier. Plusieurs ateliers gratuits seront proposés en cette année 2022 dans six médiathèques lotoises.

Je fais l’histoire de mon village

La grande Histoire a eu des répercussions dans nos villes et nos campagnes. Si vous souhaitez retracer l’histoire de  votre commune, cet atelier va vous permettre à la fois d’identifier les sources disponibles et d’acquérir les bases méthodologiques pour les exploiter.

  • Médiathèque de Latronquière, 5 avril ( 05 65 40 14 12)
  • Médiathèque de Saint-Céré, 6 septembre
  • Médiathèque de Gramat, 21 septembre
  • Médiathèque de Puy l’Evêque, 26 septembre
  • Médiathèque de Souillac, 29 septembre
  • Médiathèque de Labastide-Murat, 18 octobre

Ateliers à 14 heures, limités à 10 personnes

Je débute ma généalogie

Démarrer sa généalogie peut sembler difficile et fastidieux. Si vous souhaitez vous plonger dans l’histoire de votre famille, cet atelier va vous permettre de découvrir les sources disponibles en ligne sur le site internet des Archives départementales du Lot et d’acquérir les bases pour débuter vos recherches.

  • Médiathèque de Souillac, 12 mai
  • Médiathèque de Puy l’Evêque, 16 mai
  • Médiathèque de Saint-Céré, 7 juin
  • Médiathèque de Labastide-Murat, 21 juin
  • Médiathèque de Gramat, 22 juin
  • Médiathèque de Latronquière, 27 septembre

Ateliers à 14 heures, limités à 10 personnes

Inscription obligatoire en cliquant CE LIEN

Offre d’emploi

Recherche 1 archiviste pour une mission de traitement des archives archéologiques du CCE de la DRAC Occitanie, site de Toulouse,
CDD 8 semaines à pourvoir au 01/03/22— date limite d’inscription 31/01/2022

Informations de nos amis d’Archéologies

OFFRES d’EMPLOI 
la mairie de Chauvigny (86) recherche
1 animateur·trice, au service des musées et patrimoine pour son projet de Micro-folie dans le château d’Harcourt, en cité médiévale.
CDD 36 mois à pourvoir au 01/02/22 — date limite d’inscription 10/01/2022
archéologies recherche
1 archiviste pour une mission de traitement des archives du CCE de la DRAC Occitanie, site de Toulouse, CDD 8 semaines à pourvoir au 01/03/22— date limite d’inscription 31/01/2022
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Campus FM est une radio libre et associative qui participe au rapprochement de l’université et de la cité.
Elle propose une série “Portraits de chercheur.e.s” qui pose un regard sur l’originalité des parcours et des projets professionnels dans le milieu scientifique.
Vous pourrez retrouver celui de Thomas Perrin, préhistorien, en cliquant le lien suivant.
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JOURNÉES d’ETUDES “Ateliers, typologies et diffusion” Vendredi 7 janvier 2022 MSH Lyon
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APPEL à COMMUNICATION (avant le 30/01/22) pour le colloque Châteaux et révolutions,
organisé par l’Association des rencontres d’archéologie et d’histoire en Périgord , Périgueux du 23 au 25 septembre 2022.

Persee portail de revues scientifiques en libre accès

Avec plus de 700 000 documents diffusés et plus de 300 collections, librement accessibles en ligne, le fonds de Persée constitue la plus vaste ressource d’articles et de documents en sciences humaines et sociales francophones6.

Disciplines couvertes : anthropologie, archéologie, arts, démographie, droit, économie, études classiques, études des grandes aires culturelles, études régionales, géographie, histoire, histoire des sciences et des techniques, linguistique, littérature, philosophie, psychologie, religion et théologie, sciences de l’éducation, science de l’environnement, science politique, science de l’information et de la communication, sociologie.

Pour une partie de ces revues, la partie la plus récente des collections est publiée sur le portail OpenEdition Journals.

Depuis 2005, le portail Persée offre un accès libre et gratuit à des collections complètes de publications scientifiques, principalement dans le domaine des sciences humaines et sociales. En 2015, il s’ouvre à de nouvelles disciplines et accueille désormais des publications en sciences et techniques ainsi qu’en sciences de la vie et de la Terre.

Un regard nouveau sur Cahors-Divona, chef-lieu de la cité des Cadurques

Quercy net  profite du colloque : “Un demi-siècle d’archéologie à Cahors” des 18 et 19 novembre 2021 (espace des congrès à Cahors), pour publier un texte paru dans la revue “Pallas”, 79, 2009, pp. 377-399. Nous remercions son auteur Didier Rigal, archéologue, chargé d’opérations et de recherches à l’Inrap  GSO – UMR 5608, pour son aimable autorisation.

Un regard nouveau sur Cahors-Divona, chef-lieu de la cité des Cadurques

Pour lire ce texte, cliquez CE LIEN

François Nardou et les solstices

François Nardou en son village

Diffusés sur Antenne d’Oc (radio créée sur la commune du Boulvé en 1989, une des premières radios FM), les deux enregistrements que vous pouvez écouter dans leur intégralité sont consacrés aux solstices, sources de nombreuses célébrations depuis la nuit des temps. François Nardou, l’intarissable conteur, Montcuquiol” de souche, associe pour notre plus grand plaisir généralités sur cet événement astronomique et tout ce que l’on peut en dire en Quercy. Merci également à Antenne d’Oc pour la mise à disposition de ces enregistrements

 

 

Photo : La Dépêche du Midi, 2020

4 août, Salon du livre de Saint-Chels

Rendez-vous le mercredi 4 août à partir de 14 à la salle des fêtes.
Présence de nombreux auteurs locaux.

 

 

Parmi les ouvrages présentés, citons les publications consacrées à l’abbaye de Marcilhac-sur-Célé et le prieuré Notre-Dame-du-Val-Paradis d’Espagnac-Sainte-Eulalie.
N’oublions pas celui du village d’Espédaillac “Espédaillac, village des Causses du Quercy”.

Vous pourrez profiter de votre présence pour vous initier à la pierre sèche ou à la fabrication de Pastis .
La soirée donnera l’opportunité de découvrir le Mercatou de Saint-Chels, marché de producteurs et marché gourmand puis vous aurez l’occasion de découvrir le territoire nocturne du village étoilé 4 * à l’occasion d’une randonnée nocturne .

 

Madame Claude sur Netflix : quelques souvenirs d’une époque cajarcoise

Madame Claude en 1977 (photo Sipa)

 

 

Au moment de la sortie du film consacré à cette femme discrète qui défraya la chronique dans les années 70, revenons sur les derniers moments de liberté de Fernande Grudet.

 

 

 

C’était le 31 décembre 1986, il y a exactement 29 ans. Fernande Grudet ne fit aucune difficulté quand les gendarmes sont venus la chercher dans sa maison de Cajarc, dans le Lot. Un détail que rapporta, à l’époque, le capitaine de gendarmerie Alix, commandant de compagnie. C’est lui, en exécution d’une contrainte par corps émanant du président du tribunal de grande instance de Paris, qui eut la difficile mission de conduire Fernande Grudet, alias Madame Claude, dans une des très vétustes geôles de la prison du Château du Roy, à Cahors. Un soir de réveillon passé dans une maison close, mais cette fois avec des barreaux aux fenêtres.

À Cajarc, Fernande se croyait protégée, mais le fisc n’attendait que son retour de l’étranger pour lui réclamer la modique somme de 11 millions de francs. Des arriérés d’impôt qui, dix ans auparavant, lui avaient déjà valu d’être condamnée à dix mois avec sursis pour fraude fiscale et douanière

Le soir du réveillon, Fernande Grudet a donc suivi les gendarmes, avant de tourner une dernière fois le regard vers sa maison aux volets clos située au lieu-dit «Gaillac», à quatre kilomètres de Cajarc. Une grange qu’elle restaurait avec soins, où s’affairaient encore l’électricien et le plombier, et qui jouxtait la propriété d’Olivier Guichard. Il arrivait que l’ancien ministre et baron du gaullisme rende visite à sa voisine, une femme qui ne s’épanchait guère.

Directrice de société
C’était l’époque où la commune avait l’habitude de croiser chez le boulanger plusieurs personnalités conquises par le petit village de la vallée du Lot. Comme le couple Pompidou qui fuyait de temps en temps les salons de l’Élysée pour rejoindre sa propriété du Prajoux. A Cajarc, on pouvait rencontrer aussi Françoise Sagan, née Quoirez, qui retrouvait la chaleur de la maison familiale située sur le tour de ville, ou bien encore le chanteur Guy Béart ou l’auteur de pièces à succès Marcel Mithois…

Sur ses papiers, Fernande Grudet était «directrice de société» ou «chargée de relations publiques». Une profession qu’elle savait décliner lorsqu’elle parlait avec les gens au hasard des rues. Celle qui avait défrayé les chroniques mondaines, qu’on appelait presque avec respect la «vestale des grands», affichait une totale discrétion, comme si elle avait résolument effacé son passé. «Dans la commune, elle était assez estimée, mais on ne se préoccupait guère de sa vie. On se souvient juste qu’elle recevait chez elle des femmes venues se reposer. C’était de très jolies filles qui avaient une grande classe. Dans Cajarc, on la voyait peu. Elle circulait dans une petite voiture et rendait visite à une amie fidèle, Madame Merle, qui était antiquaire. Elle avait noué également des relations avec Françoise Sagan et, surtout, avec son frère Jacques Quoirez. Un jour, le bruit a couru qu’il était parti vivre sur le causse, à Larnagol, justement avec une des femmes qu’il avait rencontrées chez Madame Claude», raconte Guy Mirabel. Aujourd’hui, ces témoins ont disparu. L’ancien maire se souvient du jour du 31 décembre où les gendarmes sont venus le prévenir qu’ils allaient interpeller Madame Fernande Grudet : «Que voulez-vous que je fasse. Je leur ai dit : eh bien, faites votre travail…» Guy Mirabel serait presque nostalgique quand il évoque ce passé où Cajarc aurait pu devenir le petit Saint-Tropez du Lot…

Et puis, il y a eu l’incarcération de Fernande Grudet à la maison d’arrêt, son procès au tribunal de Cahors, puis devant la cour d’appel d’Agen où l’instruction était assurée par le juge Brugières, et, enfin, le tribunal de Paris… Avant d’être libérée le 1er mai 1987, jour de la fête du Travail. La justice n’avait de cesse de faire tomber pour fraude fiscale et proxénétisme celle qui répétait : «dans la vie, il n’y a que deux choses qui marchent : le sexe et la bouffe…»

À Cahors, l’emprisonnement dura trois mois mais ne fut pas un enfer. Un de ses anciens avocats, le Cadurcien Philippe Mercadier, se souvient qu’elle bénéficiait d’une cellule particulière, avec salle de bain, avec une femme de ménage à sa disposition, mais aussi de vrais repas sortis tout droit des cuisines de «La Taverne», le meilleur restaurant de l’époque. «Le premier vendredi de son incarcération, Fernande Grudet m’avait dit non sans humour : «Vous vous rendez compte : on m’a servi, à moi, du maquereau !». Elle se plaignait parfois de sa femme de ménage qui lui rétorquait «Je n’ai que deux bras et deux jambes.» Elle répondait alors à son tour avec humour : «Moi aussi, si je n’avais eu que deux bras et deux jambes, je ne serais jamais arrivée où je suis arrivée…».

Ça ne s’invente pas.

 

(sources : La Dépêche du midi 23 décembre 2015)

Photo Bandeau : la grange de Cajarc

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