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10 ANS APRÈS SON DÉCÈS. Maurice Faure, confident de François Mitterrand

Les pas de Maurice Faure se sont souvent mêlés à ceux du président de la République. Intimes depuis les années 1950, ils aimaient se retrouver seuls, en Quercy et dans le Périgord. Plusieurs fois ministre, l’élu du Lot nous a quittés le 6 mars 2014.

« Cher Maurice Faure, je vous dirai simplement que je suis heureux d’être ici, à Cahors ». Voilà quels sont les premiers mots qu’adresse le président de la République François Mitterrand, aux invités de l’Hôtel de Ville, le 27 septembre 1982 lors de son voyage en Midi-Pyrénées. Lequel poursuit «  parce que c’est dans ce département du Lot que j’y compte depuis très longtemps des connaissances qui se sont peu à peu transformées en amitié, amitié solide, affection et fidélité ».

L’incarnation vivante du Lot L’enfant Faure, qui rêvait de politique, est né le 2 janvier 1922 à Azérat dans la toute proche Dordogne où toutes les nuances de vert habillent l’horizon. Son grand-père vendait des vaches et des veaux. Il gardera en lui toute sa vie, cette tendance à « penser ruralité ».

Pendant près de 40 ans, il devient l’incarnation vivante du Lot.

Son père était instituteur. Sa mère dirigeait le collège de Gourdon. Il y avait de quoi « présenter Maurice au Certificat » confiait sa mère ! Il descend jusqu’en Fac à Toulouse. Avec au bout du compte un doctorat de Droit et l’agrégation d’Histoire-Géographie. Et le voilà dans l’enseignement. Humaniste soit ! Mais surtout radical-socialiste ! Car l’engagement n’a pas tardé : à 17 ans il baigne déjà dans les eaux républicaines. En 1951, à 29 ans, il est à l’Assemblée nationale. Sans interruption, député ou sénateur et maire. Pendant près de 40 ans, il devient l’incarnation vivante du Lot. Vingt-six combats, vingt-six victoires. Dans son canton de Montcuq, le candidat Faure rafle à chaque coup presque 90 % des suffrages. Fallait-il qu’on ait confiance en lui !

« On a appris à se connaître »

Le lendemain de sa victoire en mai 1981, Mitterrand convie chez lui à déjeuner rue de Bièvre à Paris, Lionel Jospin, André  Rousselet et… Maurice Faure. Pourquoi lui, le député de Cahors qui avait appelé à voter Michel Crépeau au premier tour de la présidentielle et qui se voit proposer le ministère de la Justice ? Ce geste surprend beaucoup de monde chez les Socialistes. Pourquoi à lui autant de reconnaissance ?

Bêtes politiques, les deux hommes se comprennent très vite et vont devenir complices.

Parce que le nouveau président lui doit beaucoup. En mai  1958, Maurice  Faure est ministre de l’Intérieur. Mais de Gaulle arrive : une période noire commence pour François Mitterrand. Traité comme un pestiféré à gauche, c’est un homme seul depuis l’obscur attentat de l’Observatoire (octobre 1959). Cette affaire marquera terriblement son destin. Plus personne ne veut de lui. Bêtes politiques, les deux hommes se comprennent très vite et vont devenir complices. « Un jour je l’ai invité à dîner à la maison. Ça, je crois qu’il ne l’a jamais oublié… Et on a appris à mieux se connaître » rapporte Maurice Faure à la journaliste Catherine Nay.  Le Lotois lui avait rendu un autre service. Et de taille ! En 1965, la gauche peine à désigner un candidat pour contrer le général de Gaulle à l’élection présidentielle. Maurice Faure, alors président du parti radical-socialiste, a des atouts. La gauche pense à lui. Mais celui-ci se récuse, ne se jugeant pas assez disponible pour une longue campagne électorale nationale. « J’étais amoureux d’une pharmacienne de Cahors ! » détaillerat-il plus tard à Catherine Nay. Ses raisons personnelles l’emportent et offrent à Mitterrand la plus grande chance de sa vie politique. Un beau cadeau que ce dernier n’oubliera jamais.

Ses marches avec François Mitterrand

«  On aime se promener tous les deux dans tous les coins du Lot chaque fois que l’occasion nous en est donnée  » insiste publiquement François  Mitterrand en septembre 1982. Dès les années  1970, le patron du Parti Socialiste devient l’un des hôtes réguliers de l’élu du Lot. Avec le temps, les marches des deux amis deviennent plus fréquentes  : plusieurs fois par an « sur les Causses du Quercy, autour de Saint Cirq-Lapopie et de PechMerle ». Ou bien autour de la propriété de Maurice Faure à Saint-Pierre-de-Chignac près de Périgueux : « Dès 1981, l’avion présidentiel (un Mystère 20) se posait sur l’aéroport de Bassillac. Au volant de sa voiture, Maurice Faure amenait l’hôte de l’Élysée jusqu’à son logis, sans motards ni préfet où les attendaient le déjeuner avec son rituel menu : foie gras, omelette aux truffes et cèpes à la périgourdine. À ce tête-à-tête fort peu diététique suivait la traditionnelle promenade à pied à travers bois et champs. Plusieurs kilomètres avec un arrêt dans le bourg, au café pour boire une eau minérale. Puis le président regagnait Paris ».

Les deux hommes avaient la même passion de la marche au cœur de la nature, la même sérénité complice.

Les deux hommes avaient la même passion de la marche au cœur de la nature, la même sérénité complice, comme débarrassée de toute ambition et oublieux des difficultés de la vie. En bon confident intègre, Maurice Faure ne dévoilera rien de ses balades à travers champs. Parlaient-ils de la France ou des chênes ? Avant de souligner qu’il était «  beaucoup plus lié à l’homme qu’à son œuvre… On avait tellement de souvenirs en commun, ajoute l’élu lotois. On discutait de tout et de rien, de nos amis disparus, beaucoup de politique et de littérature et puis bien sûr des femmes, celles qu’on a eues, celles qu’on n’aura jamais. Disons que nous nous promenions et que nous bavardions. Tout cela, le président, homme d’une culture immense, aimait bien. Et je le faisais rire, beaucoup rire, car il avait un côté austère, quasi-monacal » précisera le maire de Cahors à Catherine Nay.

« Dans le Lot je respire mieux »

Pourquoi l’un a souhaité diriger la France depuis Paris, l’autre a préféré la vie politique de province ? Par paresse ou nonchalance ? L’obstination, la persévérance, la ténacité, l’acharnement même, symbolisaient le politique Mitterrand : tard couché, tôt levé, sans ménager son temps ni sa patience, c’était un moine-soldat de la République. Alors que Maurice Faure n’a jamais été prêt à se battre pour une fonction. Il laissait couler la vie à la manière patiente des méandres du Lot. Le Lotois était un homme qui aimait la vie et ses plaisirs. Lesquels passaient avant tout : « Je n’en demande pas plus » disait-il. Et il fallait le croire lorsqu’une moue étirant les lèvres, il admettait simplement : « j’aurais pu être vingt fois ministre. Mais je me plais plus ici que dans la Capitale. Je n’aime pas la ville, pas même Paris. Dans le Lot je respire mieux. Ce fut peut-être la faiblesse de ma carrière politique nationale » livrera-t-il à « Dire Lot » en février 1991. •

André DÉCUP

Avec l’aimable autorisation de l’auteur et de notre hebdomadaire La Vie Quercynoise.
Image d’illustration : Nelly Blaya. www.lot.fr : 1987, inauguration de la déviation de Roquebillière.
De gauche à droite, au premier rang : Serge Juskiewenski, le préfet François Leblond, François Mitterrand, Maurice Faure, Martin Malvy, Marcel Costes. En arrière plan : Alain Chastagnol, Marc Baldy, Bernard Charles

Journée Marguerite Moreno

Si le lieu “La Source bleue” est associé à jamais à la grande actrice, icône du monde théâtral mais également cinématographique, il manquait à Touzac, sa commune de résidence, un lien “officiel”.

C’est désormais chose faite avec la présentation de cette plaque en présence des élus, de la famille Delande-Moréno, des amis du cinéma et des participants à la 6e journée dédiée à Marguerite avec la conférence donnée par Claire Delannoy, fille du cinéaste.

Ce rendez-vous organisé par Cinéphilot (Patrick Cazals et Bernard Maupou) a permis de visionner un documentaire évoquant les liens entre le réalisateur Jean Delannoy avec les actrices et acteurs qui se sont succédés dans ses 60 films.

La journée a été clôturée avec le premier film réalisé en 1933 par Jean Delannoy “Paris-Deauville”, projeté au cinéma Louis Malle.

Une belle rencontre ponctuée de témoignages émouvants évoqués par  la fille de Jean Delannoy.
A noter qu’un musée lui est consacré dans la ville de Bueil, tenu par sa fille Claire. Il résume sa carrière et toutes ses collaborations autour d’expositions et de scénaries réhabilités.

L’ouvrage  de François Soustre, “Marguerite Moreno la parfaite amie de Colette”, préfacée par  Anny Duperey est édité aux éditions “Mon Limousin”.

Photo : Gilles Chevriau ©, Quercy.net

 

Marguerite Moréno, le visage de la Source bleue

La Journée Marguerite Moreno aura lieu le dimanche 22 octobre à partir de 15 h à la Source bleue, en présence de Claire Delannoy, fille du cinéaste Jean Delannoy. Elle proposera un film sur son père et évoquera l’amitié de Jean Delannoy et de Marguerite Moréno ainsi que le Musée du cinéma de Bueil (Eure) qu’elle a créé.
A 18 h, au cinéma Louis Malle de Prayssac, projection du film “Paris-Deauville” de Jean Delannoy avec Marguerite Moreno dans le rôle principal. Un rendez-vous pour tous les cinéphiles amoureux des comédies des années 30 et d’aujourd’hui.

Marguerite Moreno (1871-1948), véritable icône du monde théâtral, a marqué son temps par son talent, ses engagements et son amitié profonde avec l’écrivaine Colette.
Surnommée « muse du Symbolisme », elle fréquente Verlaine, Mallarmé, Anatole France… Sur les scènes parisiennes du début du XXe siècle, elle captive le public par son charisme magnétique. Sarah Bernhardt l’invitera même dans son théâtre, mais verra très vite en elle une rivale.
Marguerite et Colette forment un duo inséparable qui transcende les conventions sociales d’alors, explorant sans crainte les tabous de la sexualité et de la liberté féminines.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Marguerite s’engage dans la Résistance, défendant courageusement ses convictions. En 1945, avec Louis Jouvetelle crée le rôle de La Folle de Chaillot qui marquera l’apothéose de sa carrière.

La Source bleue et le cimetière du  village de Touzac où elle repose, gardent l’empreinte de cette personnalité hors du commun.

+ d’information sur Wikipédia

Olympe de Gouges : un tournage de film est annoncé

Avec l’annonce (La Dépêche du midi 15 juin 2023) d’un projet de tournage dans plusieurs départements de notre région Occitanie (le Lot n’est pas cité) d’un film sur l’une de nos premières héroïnes de la conditions féminine, nous rappelons qu’Olympe, née en 1745 appartient au Quercy par son père qui possédait le château de Caïx.
Plusieurs articles très complets sont accessibles dans nos pages. CLIQUEZ CE LIEN

A noter également la publication signée Olivier Blanc “Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du 18e siècle”, aux éditions René Viennet. Lecture gratuite en ligne en CLIQUANT CE LIEN

Père Marie-Etienne Vayssière : Un Dominicain lotois en voie de béatification

Crédit photo : Province dominicaine de Toulouse

Lors de la rencontre à Lourdes de mars 2021, la Conférence des Évêques de France a proposé de lancer le procès en béatification du Père Marie-Étienne Vayssière. Né à Saint-Céré en 1864, il passera plus de trente ans au sanctuaire de la Sainte Baume (83) avant d’être élu prieur des dominicains de la province de Toulouse.

La Sainte Baume  : un site enchanteur, au cœur de la Provence, avec son imposante barrière calcaire et son épaisse forêt. L’âme de ces lieux, c’est la grotte sacrée située au creux du rocher où, depuis des siècles, est vénérée Marie-Madeleine. La femme blessée et transfigurée de l’Évangile aurait habité dans cette grotte les dernières années de sa vie. Sur ses pas, le sanctuaire de la Sainte Baume, devient un haut-lieu de pèlerinage du Var.

Un jour d’avril 1900, arrive sur ce Rocamadour de Provence, un jeune dominicain de 36 ans, le Père Marie-Étienne Vayssière. Un Lotois. Il vient d’y être nommé « gardien de la grotte », le seul poste compatible, pense-t-on, avec sa santé définitivement compromise à la suite d’une grave anémie cérébrale. Il ne devait y rester que quelques mois… Il y demeurera 32 ans.

Un enfant du Lot

Toussaint Vayssière (son nom d’état civil) naît à Saint-Céré le 29 octobre 1864 dans un milieu modeste. Orphelin de père et de mère, dès ses cinq ans, il est choisi enfant de chœur. Alors qu’il sert un enterrement dans l’église Sainte Spérie du village, il semble entendre une voix « Tu seras prêtre ». Sa vocation de prêtre qui éclôt dans sa prime jeunesse, ne le quittera plus. Sa première communion le 26 mars 1876, à l’âge de 12 ans, reste un repère important de sa vie. Il la commémorera chaque année.

Entré au grand séminaire de Cahors en vue d’être ordonné prêtre diocésain, il ressent finalement, à la lecture d’une biographie du père Lacordaire, un appel à la vie religieuse dominicaine, ayant en lui l’idée profondément ancrée qu’il serait un prédicateur. Ses capacités le promettaient en effet, à un vrai talent d’orateur et d’enseignant. À 22 ans, il entre dans l’Ordre des prêcheurs de Toulouse et reçoit le nom de frère MarieEtienne.

Une vie d’ermite

Ses rêves d’études et de prédication se brisent moins de deux ans après, sous les coups d’une extrême fatigue et de maux de tête qui l’empêchent de lire et de se concentrer. Sa vie vacille, sa vocation chancelle, son avenir s’obscurcit. C’est dans cet état de douloureuse impuissance qu’il est ordonné prêtre « que pour dire la messe ». « La messe, c’est à ce moment-là qu’on lisait sur son visage le plus de douceur, de paix et de sérénité » témoignera son prieur provincial. Ne pouvant se concentrer plus de vingt minutes, il est surnommé « le bon à rien » : « Je ne pouvais rien faire, ni lire, ni confesser, ni rien » constate le dominicain dès sa première affectation au couvent de Biarritz. Le frère Étienne reconnaît « avoir connu l’anéantissement ». « Mais cette déchirure dans sa vie religieuse va déterminer tout son chemin spirituel » indique le frère Olivier Guillou, vice-postulateur de la cause en béatification du dominicain.

« Consentant à n’être rien », il vivote dans les couvents jusqu’à son arrivée à la Sainte Baume où il connaît une conversion à la vie de solitude et de prière : il accueille ceux qui viennent dans cette « grotte de pénitence ». Là, sur la montagne de la Sainte Baume, il fait, près de Marie-Madeleine, une expérience de confiante acceptation de la volonté de Dieu. Beaucoup de laïcs et de religieux trouvent auprès de lui des conseils de sagesse d’un père viscéralement attaché au Christ, à la Vierge Marie, à sainte Marie Madeleine et à saint Dominique. Grâce à la grande liberté spirituelle qu’il laisse, il en aide beaucoup à s’engager pour Dieu, soit dans la vie religieuse, soit dans le monde, soit en couple. Se révélant un authentique maître spirituel, son enseignement d’une grande simplicité, est parfaitement adapté à tout chrétien : « A La Sainte Baume, on arrive touriste et on repart pèlerin » aime-t-il à relever, en fin de visite.

Un prêcheur inspirant et inspiré

Au fil des ans, les pèlerins se pressent en nombre à la grotte. Sa réputation de sainteté le précède. Sa santé toujours précaire ne lui permet pas de prêcher des retraites à un grand nombre de fidèles. Qu’à cela ne tienne, il accompagne de façon individuelle chaque retraitant. De livre, il n’écrit point. Ses nombreuses lettres et ses témoignages de vie représentent son unique testament. Face au succès de sa mission, il est élu en 1932, prieur de la province de Toulouse. Avec pour but de rétablir une certaine unité dans son secteur, les frères ayant des divergences que seul, un spirituel comme lui, pouvait aider à dépasser. Cette charge, il l’assumera jusqu’à sa mort survenue au terme de son second mandat, le 14 septembre 1940. Il repose désormais, au cimetière du sanctuaire de La Sainte Baume.

La puissance de la faiblesse

Depuis de nombreuses années, les frères de saint Dominique le considèrent comme saint. Ils travaillent à faire connaître cette figure peu connue du grand public. « C’est le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, qui a poussé le dossier, stimulant les dominicains très attachés à la figure du Père Vayssiére » nous précise Mgr Laurent Camiade qui poursuit : « le paradoxe avec ce prêtre, c’est qu’une grande partie de son apostolat part d’une expérience d’échec, d’impuissance à agir. La grande leçon qu’il a apprise par cette épreuve, c’est qu’il faut s’anéantir pour que Dieu règne. C’est à la Sainte Baume que va s’approfondir ce charisme de l’abandon de Dieu. Que d’autres talents vont émerger et porter du fruit dans son ministère. Comme la disponibilité dans l’accueil du tout-venant, l’accompagnement spirituel, mais aussi la restauration inlassable des bâtiments et les projets d’agrandissement des locaux d’accueil sur ce lieu de pèlerinage. » « Ces quelques remarques montrent la fécondité du ministère de ce grand spirituel en même temps que son enracinement dans l’expérience de sa faiblesse, ajoute l’évêque de Cahors. Le cœur de son expérience qui est aussi son message, est que c’est en partant de son néant que l’on peut laisser l’Esprit Saint jaillir en soi et faire son œuvre à Lui ».

ANDRÉ DÉCUP

Publié avec l’autorisation de l’auteur de l’article et de l’hebdomadaire La Vie Quercynoise

Un ouvrage consacré à ce dominicain a été publié par les éditions de la Béatitude

Image d’illustration : Façade du couvent de la Sainte-Baume à l’entrée de la grotte. (crédit photo Wikipédia)

Jean-Eugène Pujol, 1899-1986, peintre à Pradines

Présent de longue date dans les pages de la première version de notre site internet, nous profitons de la publication de l’ouvrage consacré à l’histoire de Saint-Cirq-Lapopie dont la couverture est illustrée par une oeuvre de Jean-Eugène Pujol pour redonner à cet artiste sa place dans notre nouvelle galerie des “quercynois célèbres”.

SOMMAIRE :
Biographie
L’artiste par Dominique, l’un de ses fils
Professeur de dessin
Quelques oeuvres
Expositions et musées

Biographie : Jean-Eugène Pujol est né le 4 mai 1899 à Carbonne, dans le Volvestre, d’une famille de propriétaire terrien, dont le père Fernand Pujol possède un talent de dessinateur. Très tôt, Eugène Pujol manifeste son désir d’être peintre. Sa première toile en 1911 représente la campagne toulousaine. Il rentre à l’école des Beaux-Arts en 1917.
Appelé sous les drapeaux en septembre 1918, il reste mobilisé trois ans à Toulouse et peut suivre presque normalement les cours de l’école.
Démobilisé en juin 1921, il part à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Fernand Sabatté et de Louis Roger, respectivement élèves de Gustave Moreau et de Jean-Paul Laurens, puis il s’inscrit à l’École du Louvre. A Paris, il découvre Gervais et Hélène Rivière.
En 1924, il obtient la médaille du portrait au Salon des artistes français et de 1925 à 1947, il est membre des Artistes méridionaux. Une fois diplômé, il part comme professeur de dessin à Fougères où il restera jusqu’en 1927, alors nommé à Cahors. Il s’y marie en 1929 avec une cadurcienne et revient très souvent dans le Lot, séduit par les paysages et la lumière.
En 1930, il repart à Paris comme professeur au lycée Rollin à Montmartre et habite rue Paul Féval, il rencontre un de ces compatriotes carbonnais, le sculpteur Abbal qui l’initie à la sculpture. Il s’y consacrera pendant plusieurs années, sans abandonner la peinture.
Nommé à Toulouse en 1940, il se fixe définitivement à Cahors où, à partir de 1941, il enseigne le dessin au lycée Gambetta et à l’École normale de jeunes filles. Il se partage entre les ateliers de sa maison du Cours Vaxis face au Lot et de Labéraudie, sur les coteaux.
Après la guerre, il entreprend très régulièrement des voyages en France et à l’étranger ; en 1946/1947 il se rend en Alsace où son beau-frère est en poste, en Espagne, l’été, avec ses jeunes enfants et en Corse, en solitaire. Il part en Algérie en 1947 et à Rome en 1949/1950 avec sa fille aînée, Marie-Thérèse, d’où il revient très marqué par les «Chambres» de Raphaël.
De 1972 à 1981, il voyage très régulièrement à Venise qu’il avait jusqu’à cette époque dédaignée, par crainte d’affronter une ville trop médiatisée. C’est une grande période de créativité chez cet artiste qui peint plusieurs centaines de toiles de la Sérénissime.
En 1979, il va à Londres avec ses enfants.
Le peintre s’éteint en 1986.

L’artiste par Dominique, l’un de ses fils :
Écrire un texte à propos de mon père, c’est bien difficile. Tant de souvenirs viennent à mon esprit des temps heureux où nous vivions tous ensemble.
Vous comprendrez que je ne parle pas de son oeuvre, car il y a pas plus mauvais expert que celui qui fait entrer ses sentiments personnels dans son jugement. Entre le fils d’un artiste, vivre sa jeunesse auprès de lui, partager les moments de création, les joies de partir avec lui dans la nature et peindre ou dessiner, laisse forcément quelque chose, une empreinte pour sa vie durant.
Les questions que je me posais lors de mon adolescence, sur ma vie, mon avenir, je les ai partagées avec lui et mon penchant pour la peinture ou le dessin n’est pas un hasard. Le climat familial, mon père que j’ai vu si souvent travailler, si heureux à Labéraudie, où nous passions tous les étés, en sont pour l’essentiel à l’origine.
A Labéraudie il peignait, faisait de la menuiserie et se passionnait pour l’architecture. Cette maison, il l’a pensée comme un artiste de la Renaissance. L’atelier qui ouvre sur le jardin par une large verrière, est au coeur de la maison, donnant une âme à cette vieille bâtisse. C’était là que tout se passait et se passe encore.
Lorsque j’ai voulu peindre à l’huile pour la première fois vers 9 ou 10 ans, il m’a installé une toile neuve sur un chevalet et m’a dit : « Vas-y ! ». J’ai fait son portrait… une tête triangulaire, un oeil de cyclope, c’était horrible, mais il m’a dit avec un sourire « C’est un vrai Picasso».
Il m’encourageait en bon professeur de dessin qu’il était et lorsqu’un jour je lui ai dit : « Je pourrais peut-être faire le professorat de dessin comme toi ? », il répondit « Il vaut mieux que tu sois architecte
– Mais cela n’a rien à voir avec la peinture !
– Tu crois que construire la maison des hommes, ce n’est pas beau ! »

J’ai beaucoup réfléchi et à 17 ans, je savais que je serai architecte.
Je ne suis pas le seul enfant de la famille, nous sommes quatre, trois filles et moi le dernier. La maison était toujours très animée, et souvent remplie de cris d’enfants, surtout quand nous jouions à Minuit sonnant, à nous faire peur dans la maison, toutes lumières éteintes. Quand cela dépassait certaines limites, mon père ouvrait le porte de son atelier et de sa voix courroucée, forte et grave, nous criait « Vous voulez que je vous aide » et cela nous arrachait des cris supplémentaires.
Il avait du caractère, mon père, et cela lui permettait de préserver son espace vital car ma mère si douce nous aimait tant que ses interventions manquaient de vigueur.
Mon père a peint pendant près de soixante-dix ans, et je n’ai partagé qu’une petite partie de sa vie d’artiste, mais quelles années si riches, si belles !
Notre souvenir est intact et il m’arrive, en franchissant le seuil de Labéraudie, d’être heureux de le retrouver devant son chevalet, mais seules ses toiles sont là, témoignant qu’un artiste ne meurt jamais.
Dominique

Professeur de dessin : Professeur de peinture et de dessin au Lycée Gambetta.
Né à Carbonne (Haute-Garonne) le 14 mai 1899, Eugène Pujol entre à l’école des Beaux-Arts de Toulouse en 1917, puis suit les cours de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et de l’École du Louvre. Il est fortement influencé par les peintres paysagistes tels Corot, Courbet et Cézanne. Au Salon des artistes français de 1924, il obtient la médaille du portrait.
En 1929, il se marie avec une cadurcienne ; les paysages et la lumière du Lot vont l’amener à choisir un poste à Cahors où il se fixera, après avoir enseigné à Paris, Fougères et Toulouse. Il enseigne les Arts Appliqués au Lycée Gambetta, de 1941 à 1962 et à l’École Normale de jeunes filles. Durant toutes ces années, il a patiemment formé le regard, guidé le geste de nombreux élèves qui ont pourtant toujours ignoré, tant la simplicité et la discrétion de leur maître étaient grandes, que ce dernier s’adonnait quotidiennement à son activité de peintre dans l’atelier qu’il avait aménagé à Labéraudie, où il créait, remaniait sans cesse ses oeuvres jusqu’à leur totale plénitude.

L’artiste s’est plu à reproduire avec bonheur de paisibles scènes familiales, s’attachant à mettre en valeur le moindre détail. On lui doit également de merveilleux portraits qui mettent en scène des personnages connus ou inconnus.

Mais Eugène Pujol n’est pas seulement un peintre de l’humain. Son réalisme pictural transparaît avec bonheur sur quelques cinq cent toiles reproduisant la campagne quercynoise. L’Italie, et plus précisément Venise, l’ont fortement impressionné, lui inspirant des oeuvres particulières, où l’on ressent la fascination qu’a pu exercer l’ex-Sérénissime République sur l’artiste.

Quoique son caractère modeste ne lui ait pas fait rechercher la gloire, ses expositions furent toujours accueillies avec intérêt par les Toulousains. Ce n’est qu’à partir de 1992 que l’on a pu contempler quelques-unes de ses toiles à Cahors, dans la salle dite du ” Grenier du Chapitre “, rue Saint-James. Puis trois expositions eurent lieu, simultanément, afin de lui rendre hommage, du 14 septembre au 30 octobre 1994 : au Musée Henri-Martin de Cahors, au Musée André-Abbal de Carbonne et à l’École des Beaux-Arts de Toulouse. Aujourd’hui, ses toiles sont exposées aux Musées de Toulouse (Musée des Augustins), de Cahors, de Carbonne et de Montauban (1).

(1) Le Collège conserve également le témoignage de ses œuvres. Deux de ses toiles ornent les murs du bureau du Principal : ” Le port de Larroque-des-Arcs ” et ” Rocamadour “.

VILLES Sophie, La Mémoire Vive ou Cahors, histoire du Collège Gambetta et des ses grands hommes, pp. 208-209 – P.A.E. Collège Gambetta, Association de Sauvegarde du Lycée Gambetta, Cahors – Novembre 1998.

Quelques oeuvres

Ce dessin, probablement daté de 1975 et représentant le Christ, (nous a été adressé par Catherine Cervotti.

Sans prétendre afficher la totalité des oeuvres du peintre, voici une sélection – présentée en visuels de basse définition pour un affichage aisé – à partir du catalogue réalisé en 1994 pour les trois expositions consacrées à Jean-Eugène Pujol.
> Cahors, Musée Henri Martin, 14 septembre – 30 octobre 1994
> Carbonne, Musée André Abbal, 14 septembre – 30 octobre 1994
> Toulouse, Palais des Arts, 28 novembre – 30 décembre 1994

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Expositions :
> Paris
Salon des Artistes Français (1926 à 1939) : sociétaire
Musée Galliera, exposition «Les provinces françaises»
Salon des Indépendants : sociétaire en 1928
École nationale des Beaux-Arts de Paris
> Toulouse
Galerie Chappe-Lautier
Salon des artistes méridionaux (de 1925 à 1942)
Salon des provinces françaises
> Cahors
> Albi
> Figeac

Musées :
Montauban, Cahors, Toulouse, Carbonne

Jean-Jacques Chapou honoré une nouvelle fois à Montcuq

La rencontre qui s’est tenue à l’Hôtel de ville de Montcuq le mardi 27 septembre, autour de l’exposition consacrée à l’enfant de la ville Jean-Jaques Chapou, a donné lieu à plusieurs interventions des représentants des collectivités et associations invitées. Nous reproduisons ci-dessous l’essentiel du texte du délégué du Souvenir français, M. Hervé Thiebaut, cheville ouvrière de cette exposition.

Le patronyme de Chapou, est évoqué à Montcuq, par un boulevard, l’école primaire, par une plaque au Collège Jean Jacques Faurie, qui présente en cent caractères, notre résistant. Quant au monument aux morts. Le nom de Chapou, y est gravé trois fois dans la pierre ; il ne sera jamais oublié. Son père Etienne, mort au Champ d’Honneur en 1914, sa mère Camille née Bigou, déportée pour action dans la résistance, à Ravensbrück, en Juillet 1944, morte quelques jours avant la mort de son fils.

J’en appelle à votre ressenti quant au parcours de Jean-Jacques Chapou, qui fut l’étincelle de la Résistance en Quercy Blanc, qui, de par ses actions de fédérateur des maquis du Quercy, d’entraineur d’hommes sur le terrain, dans les combats, a marqué profondément cette période d’occupation. Jean-Jacques Chapou servit uniquement la liberté. Quel souvenir, quelle connaissance auront notre jeune génération, dans quelques années ? Le monde moderne va effacer petit à petit, le parcours de Jean-Jacques Chapou, au profit de supports virtuels, pour une mémoire virtuelle ! L’histoire nous demande de préserver son passé, c’est le devoir de notre génération, nous en sommes ce jour les gardiens.

C’est pour cela que nous devons palier à l’oubli, en lui élevant une mémoire physique dans notre ville de Montcuq, sous la forme d’une pierre droite, son profil en rond de bosse, son étoile à cinq branches, avec les inscriptions gravées dédiées à Jean-Jacques Chapou. L’ajout d’un QR CODE, permettra au passant, au touriste, de lire immédiatement cette page d’Histoire sur sa tablette ou son téléphone portable et ainsi compléter son information sur les Maquis, les Amis et Compagnons d’Armes de Chapou, et en particulier le discours en hommage rendu par Marcel Bourrières, maire de Montcuq le 8 juillet 1945. C’est pour cela qu’il faudrait envisager dès à présent une souscription individuelle et collective pour les associations, dédiée à l’érection de ce que j’appelle une « mémoire physique »….

…Cette exposition, est tout d’abord l’apport de Mlle Sarah Chabert, pour un mémoire présenté en Master de 1° année, à Université d’Avignon, (actuellement en 2° année) sur Jean-Jacques Chapou son arrière-grand-père. C’est aussi un un travail collégial, avec le Musée de la Résistance, de la Déportation, et de la libération du Lot (Mlle Louise Manciet en master 2 Université Jean Jaurès TOULOUSE stagiaire au musée, M. Jean-Luc Couderc, cheville ouvrière et personnage essentiel à la bonne marche du Musée, la Maison du Patrimoine et son animateur M. Emmanuel Carrère, référent du futur musée de la Résistance et de la Déportation. Je les remercie de la confiance qu’ils m’ont accordé pour le prêt des panneaux, et de me donner l’autorisation pour réaliser cette exposition. Merci à Mme Françoise Chapou, avec laquelle nous sommes en contact, ainsi qu’avec sa petite-fille Sarah Chabert..

Note : Ce site propose dans sa galerie des personnages emblématiques du Lot, un portrait consacré à Jean-Jacques Chapou

Photo d’illustration (Quercy net) de gauche à droite : Sylvie Caroff, élue municipale ville de Cahors, en charge notamment des musées / Emmanuel Carrère, référent du futur musée de la Résistance et de la Déportation (ouverture prévue en juin 2025) / Jean-Luc Couderc, secrétaire de l’association du Musée de la Résistance et de la Déportation / Françoise Chapou, fille de Jean-Jacques Chapou / Christiane Bouat, vice-présidente de la Société des Membres de la Légion d’Honneur (section du Lot) / Hervé Thiebaut, délégué du Souvenir français.

Les “Anciens” de Gambetta se sont retrouvés.

Notre tribun veille toujours sur “son ” Lycée

Le dimanche 4 septembre s’est déroulée la traditionnelle rencontre qui, depuis 1881, date de création de l’Amicale, réunit, dans une chaleureuse ambiance, les “Anciens” du Lycée et du collège Gambetta dans les locaux du collège, rue Wilson.

L’assemblée générale a permis à plus de 60 membres de se rencontrer et, pour 45 d’entre eux, dans la salle Fénelon, de participer au déjeuner présidé par le Docteur Hervé Gomar, gynécologue-obstétricien, qui nous a parlé de ses années au Lycée puis de son parcours professionnel très dense. L’Amicale a eu le plaisir de compter sur la présence de la nouvelle principale et ses principaux collaborateurs à ce déjeuner.

A cette occasion l’Amicale a accueilli 6 nouveaux membres, preuve de sa vitalité et de l’intérêt qu’elle suscite encore après 140 années d’existence.

Les anciens qui souhaitent rejoindre l’Amicale sont invités à nous contacter, soit à l’adresse suivante: anciens.gambetta@ac-toulouse.fr soit en envoyant un courrier à « Amicale des Anciens Collège Gambetta 105 rue Wilson 46000 Cahors ». L’adhésion, inchangée depuis 2006, est à 15 € par an. Un bulletin annuel retrace les activités de l’Amicale.

La grammaire d’Uc de Saint-Circ au service de l’Italien moderne

A l’occasion de la Commémoration du 700e anniversaire de la mort de Dante et des nombreuses manifestations qui se sont déroulées en Italie et en Corse, l’universitaire lotois Gaston Bazalgues nous fait part de sa communication publiée dans la revue Musanostra du 15 septembre 2021.

Tout au long de l’année 2021 on a célébré en Italie et en Corse le 700e anniversaire de la mort de Dante Alighieri. Cela a donné lieu à de nombreuses manifestations : colloques, conférences, publications diverses, expositions, émissions télévisées, reconstitutions historiques comme, par exemple, celle du procès qui entraîna l’exil de Dante de Florence à Ravenne. Le rôle de Dante était tenu par un descendant direct du poète. De même, celui du juge fut joué par un de ses descendants directs.

On note dans quelques-unes de ces manifestations des allusions au troubadour quercynois Uc de Saint-Circ, originaire de Thégra. Celui-ci est l’un des ponts entre la Renaissance troubadouresque, la première Renaissance selon Hegel, et la Renaissance italienne. Dans le Donatz proençals (vers 1240), grammaire de la langue des troubadours, écrite par Uc de Saint-Circ sous le pseudonyme de Uc Faydit, Dante trouva des outils linguistiques qui lui permirent, à partir de son toscan, d’inventer l’italien moderne.

La Revue littéraire Musanostra avec pour partenaires la Collectivité de Corse et la Ville de Bastia a publié le 15 septembre 2021, date commémorative de la mort du poète, un numéro hors série de 192 pages magnifiquement illustré impliquant 22 contributeurs, 3 artistes et 2 photographes.

Gaston Bazalgues

 

Uc de Saint-Circ, Uc Faidit et Dante

Le Donatz proençals est une grammaire de la langue des troubadours écrite vers 1240 par Uc Faidit à la demande de l’entourage de l’Empereur Frédéric II qui accueillit à sa cour, entre autres, des troubadours et des lettrés venus de Sicile1.

Que signifie Donatz proençals ? Donatz est le nom de Donatus grammairien latin du IVe siècle auteur d’une grammaire latine utilisée pendant tout le Moyen Age. Aussi le terme donat a-t-il fini par devenir synonyme de traité de grammaire. Le plus ancien donat français est le Donait françois en 1409. Proençals désigne la langue littéraire des troubadours. Avant eux on n’avait que roman pour nommer les parlers issus du latin : auvergnat, gascon, picard, champenois, etc. Ainsi la Chanson de Sainte Foy d’Agen, de 593 vers rimés, écrite en roman vers 1060, annonce la langue des troubadours. Les moines de Conques sont allés emprunter les reliques de Sainte Foy du côté d’Agen pour les vénérer dans leur église.

Pour désigner leur langue, les premiers troubadours, Guillaume IX, Eble de Ventadour , etc. ont employé le terme de lemosin. Les villageois du sud du domaine catalan emploient llemosin pour désigner leur parler, reste d’une unité culturelle aujourd’hui éparpillée.

L’espace troubadouresque s’élargissant, s’étendant du Poitou au nord de l’Italie et au sud de Barcelone, le terme lemosin a été remplacé par proençals dérivant de Provincia, la province romaine, la Narbonnaise dont l’influence s’étendait sur presque tout l’espace qu’on appellera plus tard occitan. Il fait référence au latin, à la culture latine.

En 1293 Dante différencie son toscan, lingua di si, de la langue d’oc, lingua d’oco.

Après la Croisade contre les Albigeois la chancellerie royale française invente Terra Occitania sur le modèle Terra Aquitania. Cela lui permet de revendiquer toutes les terres où l’on parle occitan. Terra Occitania et occitan apparaissent maintes fois dans l’écrit. Le mot occitan a l’avantage de désigner l’ensemble des parlers d’oc : limousin, gascon, provençal, etc.

Le Donatz proençals n’est pas le premier écrit grammatical relatif à la langue des troubadours. C’est, à son époque, le plus complet et il va donner à Dante les outils grammaticaux qui lui permettront d’inventer, à partir du toscan, l’italien littéraire, en différenciant grammatica, le latin, et volgare.

Dès la fin du XIXe siècle Gröber se demande si Uc de Saint-Circ et Uc Faidit ne sont pas une seule et même personne2. Les recherches de Saverio Guida, de l’université de Messine, l’ont confirmé3.

L’œuvre poétique du troubadour a été publiée en 1913 par Alfred Jeanroy qui, dans son introduction, présente la famille du poète. Le père, Armand de Saint-Circ, petit vavasseur, possédait le château de Saint-Circ bâti sur un éperon dominant le ruisseau de l’Alzou, près de Rocamadour. La forteresse détruite par guerre, la famille se réfugia auprès du seigneur de Thégra. Alfred Jeanroy est venu sur place pour découvrir les ruines du château. Descendu en gare de Rocamadour, il s’est rendu en calèche à Saint-Cyr. Malheureusement on l’a conduit aux granges de Saint-Cyr sur un terrain plat et non sur l’éperon rocheux. Il en déduisit que Uc n’était peut-être pas l’auteur de sa propre Vida4.

Uc qui avait de nombreux frères partit de Thégra étudier à Montpellier pour devenir clerc. Il y avait alors un axe commercial La Rochelle-Montpellier et un chemin roumieu Montpellier, Saint-Guilhem le Désert, Conques, Rocamadour. Montpellier est alors une cité commerçante presque indépendante. Le comte bat monnaie et lui-même est troubadour. Il n’y a pas encore là une Université mais des écoles plus ou moins éphémères où se côtoient, dans un contexte de convivenca, de tolérance raciale et religieuse, chrétiens, juifs et musulmans andalous5. L’étudiant quercynois a pu assister aux fêtes qui couronnèrent le mariage de la fille du comte, Marie de Montpellier, avec le roi d’Aragon, Pierre II. Uc prendra ce dernier comme modèle de prince.

Uc a dû faire des études sérieuses et acquérir, au moins en partie, les trois premières branches du savoir, le trivium : grammaire (latin classique), rhétorique et logique. Mais il ne devint pas clerc et choisit d’être jongleur et troubadour c’est à dire auteur compositeur. Il existe alors trois types de joglars, le jongleur acrobate, montreur d’animaux, etc. Vient ensuite le jongleur qui déclame des textes épiques et enfin celui qui chante les œuvres des troubadours avec l’aide d’un instrument de musique. Il peut alors, dans un court récit, présenter la vie de l’auteur. Ces textes courts écrits sont appelés Vidas et présentent le troubadour souvent d’une manière romancée, élogieuse ou critique.

Uc part de Montpellier à la recherche de protecteurs. Il évite les terres de Toulouse ravagées, ruinées, par la Croisade contre les Albigeois puis les troupes du roi de France. Il se rend à la cour de plusieurs mécènes, en Gascogne auprès de la comtesse de Bénauges, en Poitou auprès de Savaric de Mauléon qui, troubadour lui-même, accueille nombre de jongleurs et troubadours. De là il se rend en Castille à la cour du roi Alphonse. Il y rencontre les imitateurs des troubadours, des trobadores, des poètes galaïco-portugais. A la cour du roi de Castille cohabitent deux langues littéraires : le galaïco-portugais (poésie lyrique et satirique) et le castillan (épopée). Il a pu aussi rencontrer des musiciens andalous.

Nous n’avons que deux textes de Uc de Saint-Circ suivis de la musique, édités par Ismaël de la Cuesta6, de l’université de Madrid dans son monumental ouvrage Las Cançons dels Troubadours. Ces textes révèlent un musicien confirmé. Selon Nydia de Fernandez Pereiro 7 il donna des leçons de provençal et de poétique en Castille, enseigna l’art de composer et de chanter des textes lyriques ou satiriques. C’est ce qu’il développera à Trévise.

De Castille, Uc se Saint-Circ va dans le royaume d’Aragon. A Barcelone il est un peu chez lui puisque Montpellier est devenue ville intellectuelle du royaume d’Aragon et qu’elle accueille des troubadours exilés, faidits.

Uc se rend alors auprès du comte de Rodez où il compose une partie de son œuvre marquée par ses relations avec la trobairitz Clara d’Anduze. Mais les conditions de vie matérielles et morales du trobar n’existent plus. Les terres de Toulouse ont été ravagées par la Croisade contre les Cathares et l’intervention directe du roi de France. Les Français et l’Église ont ruiné le printemps de la première Renaissance selon l’expression de Hegel. Les valeurs de convivenca, paratge, larguessa et la promotion morale et sociale de la femme ne peuvent plus s’exprimer dans un contexte d’Inquisition.

Les premiers écrits de Uc dateraient d’environ 1211. Vers 1220 il s’exile à Trévise. Là, il s’installe, prend épouse et entre au service de grandes familles éclairées. Il enseigne l’art du trobar et devient, selon l’expression de Saverio Guida, trovatore istitutore. Dans cet environnement il écrit de nombreuses Vidas de troubadours et de Rasons de trobar, avec mise en place d’une critique littéraire en langue romane. Ces Vidas servirent de modèle à de petites biographies de hauts personnages dans la région et jusqu’à Florence. De ces biographies on passe à de courts récits imaginaires pour arriver ainsi à la publication du Novellino ou Libro di novelle e di bel parlar gentile par un auteur florentin anonyme favorable aux Gibelins partisans de l’empereur Frédéric II, et opposés aux Guelfes, partisans du Pape. Uc de Saint-Circ se trouve donc, avec d’autres, à l’origine d’un nouveau genre littéraire : la nouvelle.

La marche de Trévise offrit à Uc de Saint-Circ, auteur des Vidas et Rasons de trobar, des conditions favorables à la poursuite de son œuvre. Sous le pseudonyme Uc Faidit du Donat proençals il est l’un des passeurs, l’un des ponts, entre la Renaissance troubadouresque et la Renaissance italienne.

Tout à la fin de sa vie il fut accusé d’hérésie et d’usure, ce qui fait penser aux Cahorsins mais il semble avoir été peu inquiété et mourut riche. La dernière date connue de son existence est 1257.

Uc de Saint-Circ est presque inconnu dans son Quercy natal. Pas un nom de place, de bibliothèque, de collège. Le printemps de la première Renaissance et sa destruction par la Croisade et l’Inquisition était bien connu des historiens et des romanistes à la fin du XIXe siècle.

Le traumatisme de la défaite de 1870 et de la Commune, a fait que l’école laïque obligatoire se soit attachée à former de bons citoyens, de bons soldats pour récupérer l’Alsace-Lorraine et continuer l’Épopée coloniale. Les heures sombres de l’histoire de France sont volontairement ignorées. Unité nationale oblige, les langues autres que le français, basque, breton, corse, etc. sont pourchassées même si Mistral fut prix Nobel de littérature en 1904.

Gaston Bazalgues

1Marshall, J.-H. : The Donatz proençals. London : Oxford University Press, 1969.

2Gröber, G.: Die Lierdersammlungen der Troubadours cité par Martin de Riquer dans Los trovadores. Barcelona : Ariel, 1975, t III, p. 1540.

3Guida, Saverio : Primi approcci a Uc de Saint-Circ. Messina : Rubettino, 1996.

4Jeanroy, A. et Salverda de Grave, J.-J. : Poésies de Uc de Saint-Circ. Toulouse : Privat, 1913.

Bazalgues, Jacqueline et Gaston : Alfred Jeanroy ou un explorateur égaré sur les traces de Uc de Saint-Circ. Montpellier : Revue des Langues Romanes, Université Paul Valéry, tome CI, 1997, n° 1.

5Bazalgues, Jacqueline : Sur les traces du troubadour Uc de Saint-Circ à Saint-Cyr d’Alzou, Rocamadour et Montpellier in Uc de Saint-Circ et son temps, Actes du colloque de Thégra les 11 et 12 septembre 1998. Montpellier : CNRS, ESA 5475 et Thégra Animation, 1999.

6Fernandez de la Cuesta, Ismaël : Cançons dels troubadours. Toulouse : IEO, 1979.

7Nydia G. B. de Fernandez Pereiro : Originalidad y sinceridad en la poesia de amor trovadoresca. La Plata, 1968.

Alain de Solminihac, l’Église le fête le 31 décembre.

Évêque malgré lui, Alain de Solminihac (1593-1659) se dévouait corps et âme à sa mission. Refusant d’être enfermé dans un bureau, il participait à la construction de nouvelles églises, rendait visite à toutes ses paroisses et soignait les malades.

Son nom est intimement attaché au Lot sur les dernières années de sa vie (1636-1659). Son diocèse qui se divisait en 800 paroisses et comptait 900 prêtres était néanmoins ruiné par les guerres de religions.  Louis XIII avait trouvé en Alain, celui qui sera qualifié d’évêque “réformateur”. Il s’attela à cette mission jusqu’à son dernier souffle.

On peut retrouver le riche parcours d’Alain de Solminihac dans l’ouvrage préfacé par Mgr Laurent Camiade. A partir d’un texte d’Etienne Baux et  illustré par Christian Verdun. l’ouvrage édité  par édicausse, est toujours disponible en cliquant CE LIEN. Vous pouvez également vous le procurer chez votre libraire.

Il y a 30 ans disparaissait Gaston Monnerville

Ce timbre a été émis le 5 novembre 2011

C’est avec L’exposition nationale « Combat pour les libertés », inaugurée à Sousceyrac samedi 16 octobre que les lotois pourront honorer leur ancien président du Conseil Général (1951 à 1970).

Exposition « Gaston Monnerville – Combat pour les libertés »  du 16 octobre 2021, Espace « La Grange », place de l’église à Sousceyrac, jusqu’au 23 octobre, de 14 h à 18 h.

« Cette exposition retrace sa vie de petit-fils d’esclave né en Outre-mer en Guyane jusqu’au Conseil constitutionnel où il acheva sa longue carrière de commis de l’État attaché à servir ses concitoyens. Il avait une très haute estime des charges qu’il eut à assumer dans les diverses fonctions qui l’ont vu, tour à tour : maire ; député ; sous-secrétaire d’État ; sénateur ; président du Sénat, président du Conseil général, conseiller général, maire et membre du Conseil constitutionnel.

Hommage à une figure de l’histoire

Il conviendrait également de ne point oublier le très brillant élève passé par le lycée Pierre de Fermat à Toulouse où, après de nombreux prix, il devient avocat et remporta la médaille d’or au concours des secrétaires de la Conférence. Toute sa vie il ne manquera pas, lui issu d’un milieu modeste à plus de 7 000 km de la Métropole, de répéter qu’il doit tout à l’École.

C’est l’Affaire des insurgés de Cayenne, dite « l’Affaire Galmot » qui le conduira en politique, avec ses convictions que l’homme a besoin de la République pour grandir. Il en devient un combattant acharné pour qu’elle puisse pleinement reconnaître ses enfants, sans distinction de couleur de peau où lieu de naissance.

En cela, il mit ses pas dans les abolitionnistes de l’esclavage : l’abbé Grégoire, Victor Schoelcher, la Mère Anne-Marie Javouhey… et concourt à la départementalisation des territoires d’Outre-mer et à la fermeture des bagnes de Guyane.

Servir la république et la défendre, il le fit avec courage et dévouement en tant qu’engagé volontaire dans les deux grandes guerres, résistant de la première, avocat des arabes, tziganes, noirs, juifs sous Pétain… Humaniste attentif aux droits de l’homme, il soutint ardemment la Licra dont il fut le parrain à sa création. Du Lot, il disait ceci : «… Je veux parler du Lot, région où la République a enfoncé depuis maintes décennies des racines profondes, berceau d’une population qui a conservé les traditions démocratiques les plus sûres, et pour qui les notions de liberté et de respect des opinions sont choses sacrées. Quelles que soient les diversités marginales qui irradient dans son ciel politique, le Lot est demeuré, avant tout, un creuset incomparable d’idéal républicain… ».

Francis Laborie, maire de Sousceyrac en Quercy, Huguette Tiegna, députée du Lot, ont tenu à rendre, en accueillant cette exposition, l’hommage qui est dû à cette grande figure de notre histoire contemporaine, qu’ils espèrent, revisité, il sera le guide, l’image, le modèle… auquel nos jeunes, parfois en déshérence, sauront s’identifier. »

+ d’information sur le Comité Monnerville
qui soutient sa panthéonisation : cliquez CE LIEN

Contact : Comité.monnerville@gmail.com ; Tél. 06 58 58 88 76
L’image du bandeau fait référence au Cinquième colloque international francophone qui s’est déroulé sur le canton de Payrac en 1995, à l’initiative du professeur Edmond Jouve.
Source : actu.fr

Sème tes haricots à la Saint Didier …

Nous dit le Le dicton populaire qui ajoute : “tu en auras plein le panier” ou encore : “pour un tu en auras un millier”.

Profitons-en pour rappeler que Didier est un nom célèbre. Même si plusieurs évêques portant le nom de Didier sont répertoriés, nos préférences iront à notre évêque lotois.

Originaire de la Narbonnaise, il fut d’abord trésorier royal de Dagobert. Vivant à la cour, il fut en relation avec les grands saints de son époque: saint Ouen et saint Eloi. Le roi Dagobert fit de lui l’évêque de Cahors en réponse à une demande des habitants de cette ville. La lettre du roi mérite d’être connue: “Nous faisons violence à nous-même en nous privant d’un officier si nécessaire. Mais nous devons donner à l’Eglise des pasteurs qui conduisent nos peuples selon Dieu.”
Désiré ou Géry, évêque de Cahors et successeur de saint Rustique, son frère.
Une localité s’est mise sous son vocable: Saint-Géry-46330.
À Cahors, vers 655, saint Didier, évêque , qui fit construire plusieurs églises et monastères, et entreprit d’autres travaux d’utilité publique, sans négliger le moins du monde de préparer les âmes comme le vrai temple du Christ.

(Sources : Nominis)

Révolution de 1848 et abolition de l’esclavage : le discours de Gaston Monnerville plus que jamais d’actualité

Ce discours prononcé à la Sorbonne, le 27 avril 1948, pour la Commémoration du Centenaire a notamment été repris lors de la cérémonie commémorant la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions s’est tenue ce 10 mai 2021 à l’Hôtel de la Prefecture à Cahors. Ce discours a été lu par des élèves du lycée Monnerville.

“Il y a cent ans !
Pour un homme de ma race, comment prononcer ces mots sans une intense émotion.
Dans l’esprit de la plupart des Français, ce n’est qu’une de ces nombreuses dates qui jalonnent l’Histoire de notre Pays et qui rappellent le souvenir d’une Révolution.
Courte période sans doute, et combien méconnue ! Mais, à la vérité, l’une des plus pleines de l’Histoire de la République.
Chaque fois que dans ce pays de France, pays de mesure, de transition, les circonstances ne furent pas à l’unisson des idée le cours de la vie fut interrompu par une de ces explosions qui surprennent ceux-là seuls qui n’ont pas voulu ouvrir les yeux à la réalité.
L’explosion de 1848 secoua le monde entier.
Jamais, à aucun moment de son Histoire, la France n’assista à pareille profusion d’idées. Jamais, la France n’avait attiré à ce point l’attention des peuples.
Février. Avec le peuple de France, l’humanité espère. Quelques mois passent, et voici que ce peuple, déçu de voir que l’ordre auquel il a cru et qu’il a voulu établir ne se réalisait pas, tourne le dos à ses conquêtes.
Immense échec, a-t-on pu dire.
Mais est-il exact de prétendre que l’Histoire de l’humanité comporte de réels échecs ?
Est-il exact d’affirmer qu’une Révolution, manifestation de l’âme d’un peuple a échoué ?…”
On peut lire la suite sur la page de la Société des Amis de Gaston Monnerville fondée par le sénateur Roger Lise.

Rappelons que Gaston Monnerville a été le premier président du Conseil départemental du Lot (autrefois Conseil Général) de 1951 à 1970. Son successeur sera Maurice Faure. Celui-ci lui rendit hommage lors de la 5e édition du Colloque international francophone du Canton de Payrac qui s’est tenu à Payrac en 1995. Organisé par le professeur Edmond Jouve, ce rendez-vous réunira les meilleurs connaisseurs du parcours politique de Gaston Monnerville. Les actes de ce colloque ont été publiés l’année suivante. Pour les commander, CLIQUEZ CE LIEN

Photo souvenir, prise devant l’église de Payrac. Que de souvenirs !

On peut retrouver le portrait de Gaston Monnerville dans notre galerie des personnages célèbres du Lot en cliquant CE LIEN

Parcours politique de Gaston Monnerville (Wikipedia)

Célébrations Gambetta : la conférence du 29 septembre est annulée

 

Georges Ribeill, historien du rail qui devait évoquer le thème suivant : “Léon Gambetta, le plan Freycinet et les chemins de fer : des lignes projetées aux lignes réalisées” ne pourra pas assurer sa conférence. Celle-ci est reportée à une date ultérieure.

Célébrations Gambetta : un nouvel ouvrage “lotois” à paraître

Léon Gambetta dont le nom est présent dans presque toutes les communes de France a fait couler beaucoup d’encre et pourtant les 44 années de sa courte vie passionnent encore aujourd’hui. Cadurcien de naissance, il ne cessera de gravir une à une les marches de la renommée et la seule évocation de son nom mobilise. De prétoires en assemblées, en passant par les liesses populaires lors de ses tournées, tous se pressent pour écouter le tribun. Les joutes politiques font son quotidien et ses relations au plus haut sommet de l’Etat, même parmi ses “amis”, lui porteront le plus souvent, ombrage et défaveur.

Mais Gambetta entretient aussi des relations avec les femmes. Mais peut-être est-ce plutôt l’intérêt du beau sexe pour ce personnage qui avait autant besoin d’une seconde mère sans pour autant refuser qu’elle prit les habits d’une maîtresse ou courtisane. Certes, plusieurs noms entoureront notre “défenseur du territoire” mais celui de Léonie Léon entraînera Gambetta dans une “passion juvénile” qui persistera jusqu’à la mort. En sont témoins près de trois mille lettres, presque toutes passionnées. S’y mêlera une éloquence de tribune que Léonie accompagne à souhait …

L’ouvrage propose sous la plume d’un “ancien” professeur du Lycée Gambetta de Cahors agrégé de grammaire, Maurice Rouget (1912-2002), une lecture où la passion amoureuse de Gambetta et Léonie Léon et son arrière-fond politique ont scellé à jamais leur destin et celui de la France.

Préfacé par Etienne Baux, l’ouvrage sera illustré par une riche iconographie issue de la très belle collection personnelle de Jean-Michel Rivière, Président de l’Amicale des Anciens Elèves du Lycée et Collège Gambetta. Un album souvenir composé de photos, cartes postales et documents d’époque viendra compléter cet ensemble. Une carte postale numérotée, dessinée par l’artiste plasticien Christian Verdun, sera offerte aux seuls souscripteurs.

SOUSCRIPTION VALABLE JUSQU’AU 15 NOVEMBRE / PARUTION DECEMBRE 2020

BULLETIN DE SOUSCRIPTION DISPONIBLE EN CLIQUANT CE LIEN

+ d’information sur le site des éditions édicausse avec possibilité de souscription avec paiement en ligne

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