Mur de clôture rue Pierre Brunies, raccourci très utilisé par les cadurciens

 

Prêtre révolutionnaire, titulaire d’une chaire de Réthorique au Collège Royal de Cahors

 

 

Pierre Brunies naît à Cajarc le 6 octobre 1756. Ecolier au Collège de Cahors, il se distingue par un vif amour des Lettres. Très épris des écrivains français, il se nourrit aussi de littérature et d’histoire antique apprises dans Tite-Live et Plutarque. Se destinant à la prêtrise, il complètera sa formation à Toulouse.

Après un passage à Sarlat comme professeur de Réthorique, il se trouve, fin 1789 à Cajarc où ses compatriotes le nomment parmi les notables de leur première municipalité. Sa réputation lui ouvre l’accès à la chaire de Réthorique à Cahors.

Il devient un membre assidu de deux sociétés révolutionnaires et l’orateur attitré de toutes les cérémonies civiques. En 1794, sous le coup d’une accusation d’incivisme, Pierre Brunies, prêtre instruit, a pourtant été un des premiers venus à la Révolution, choqué de la grande disproportion séparant le haut Clergé des petits curés de paroisse. Il a prêté serment à la Constitution, mais comme la plupart de ses compatriotes, il reste Royaliste et veut que l’Assemblée Nationale reste souveraine. Puis, finalement devenu républicain et soutenant dès lors les Girondins proscrits, Brunies est emprisonné durant deux mois alors que la Terreur débute à Cahors. Délivré, il quitte la prêtrise et se marie, fuyant ainsi la menace de la déportation. Devenu membre de la “Société Montagnarde et Républicaine”, il en sera exclu pour cause d’accusation d’avoir rayé son nom sur le procès verbal de la séance du 7 germinal an II et d’avoir proposé la lacération de deux feuilles dudit registre. Ses accusations étaient certainement injustifiées, émanant d’un républicain pur et dur. En cette époque troublée où les soupçons  naissent vite, les situations changent de même. Ainsi l’accusateur de Brunies sera à son tour accusé et emprisonné. Brunies reprendra alors vite sa place et son influence dans la société révolutionnaire.

Maintenu professeur de Réthorique, mais sans élève, il reprend ses études. Nourri de Rome, il aime comparer aux révolutions romaines les passions du temps et il lit avec succès, devant la société révolutionnaire, ses satires et autres odes vengeresses. Toujours grand orateur, il est défenseur officieux près les tribunaux.

En 1791, sa carrière s’achève comme de professeur de Belles Lettres à l’Ecole Centrale et par une nomination en qualité d’agent national près de la commune de Cahors émanant du Directoire exécutif. Enfin, le premier Consul le fait Secrétaire général du département, le 26 avril 1800, “en cette qualité, il est chargé d’inviter le maire de Cahors, François Lagarde…. de recevoir dignement Monseigneur Cousin de Granville, le nouvel évêque du Concordat”. Il préfère renoncer à une préfecture certaine et défendre avec ardeur le Général Ramel accusé de complot avec Moreau et Pichegru.

Pierre Brunies meurt le 13 mars 1807 à Cahors, chez son ami l’abbé Ramel, franc-maçon, curé de Saint-Barthélémy. Brunies étant lui-même franc-maçon, la loge maçonnique de cette ville, “la Parfaite Union”, prononcera son éloge funèbre.

Source : “La Mémoire Vive”, VILLES Sophie, association de Sauvegarde du Lycée Gambetta, 1998