Le diable du pont Valentré a pris des couleurs
L’auteur insiste sur l ‘ampleur du travail : « Ce n ‘est pas une version colorisée de la première édition qui est maintenant épuisée. J’ai repris quasiment chaque planche, retouché des personnages. Certains ont même disparu. La réédition, en couleur, a été pour moi l ‘occasion de revisiter la BD, de la recomposer. Sinon, l ‘histoire reste la même, bien sûr ». Trois ans plus tard, Joël Polomski, 48 ans, présente donc vraiment un nouveau « Diable du pont Valentré », qui doit beaucoup aux progrès et à la souplesse de l ‘outil informatique : « Il se prête bien à la mise en couleur. Et puis, en numérique, on ne perd rien. En aquarelle, si j ‘ai raté un fond, je suis obligé de le jeter ».
En prime, l’album est augmenté de gravures tirées du Fonds ancien de la médiathèque, ainsi que de textes sur Cahors au Moyen Âge. Des documents dont certains sont méconnus.
On apprend par exemple que l ‘argent confisqué aux Templiers, plus sûrement que le coup de pouce démoniaque, a permis aux consuls de la ville de terminer la construction du pont.
On découvre, à la même époque, l ‘existence d ‘une insurrection des lépreux. Cadeau supplémentaire, les photos de Jean-Louis Nespoulous, présentes dans la première édition, figurent toujours dans la seconde.
Au bout du compte, une histoire plaisante dessinée par des mains d ‘artiste, qui prend également une valeur documentaire.
Un bon petit livre pour l ‘été et pour garder précieusement dans sa bibliothèque.
Rappelons que la BD s ‘inspire d ‘une version de la légende telle qu ‘elle avait été recueillie par Robert Martinot dans « Le Légendaire du Quercy ». « Il est disparu trop tôt pour voir la version couleur, regrette Joël. En tout cas, cet album lui est dédié ».
Enseignant de métier, Joël Polomski cultive les légendes au bout de son pinceau : « C ‘est un univers que j ‘aime bien. Derrière, il y a toujours un pays. En plus, sur le plan de l ‘édition, c ‘est un thème porteur tant pour des lecteurs locaux que pour un public de passage ». Une passion qui n ‘est pas exclusive.
Après « Le diable du gouffre de Padirac », Joël se prépare à sortir du légendaire pour entrer dans l ‘épopée contemporaine. Il esquisse une histoire sur Rocamadour, peut-être tout aussi diabolique, finalement. Lotois depuis vingt ans, installé près de Figeac, Joël Polomski a appris à « sentir » les subtilités quercynoises. Nul ne s ‘en plaindra.
La Dépêche du Midi, 5 juillet 2005
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