L’ouvrage commence par une présentation, à la fois historique et géographique du Quercy et du Rouergue. La première partie décrit les progrès de l’enseignement dans les villes, à partir du XVIème siècle, avec la multiplication d’écoles et la constitution des collèges ou des séminaires. Dès ce moment-là, les petites écoles se répandent dans les campagnes. Même si cela ne fait pas l ‘unanimité, une inconstestable volonté des parents de faire instruire leurs enfants peut se constater dans les communautés rurales. De longs développements sont consacrés à l’étude de l’alphabétisation. Ils démontrent une réelle progression de celle-ci, au cours du XVIIIème siècle. Ils révèlent, en particulier, combien sont exagérés les jugements portés par l’historiographie traditionnelle sur l’analphabétisme des Quercinois et des Rouergats.
Les chapitres III et IV de la deuxième partie contiennent sans doute les apports les plus originaux de ce travail de recherches, en particulier, le chapitre intitulé : “Freins et retards de l’alphabétisation populaire “.
Il permet de comprendre pourquoi la route a été aussi longue sur les chemins du savoir…
En dépit de ces handicaps, on peut considérer qu ‘en moyenne un homme sur trois est alphabétisé. Ce niveau de culture qui n’atteint, certes pas, celui des populations situées au nord de la Loire, contribue à la francisation et au bilinguisme des populations. Ce bilinguisme semble concerner ceux qui savent écrire, et il encourage les notables locaux, auxquels appartiennent, désormais, les paysans aisés, à se faire les porte-parole d’une culture écrite auprès des gens du peuple. Capables de lire et d’écrire, ils jouent certainement les intermédiaires entre la culture du peuple et celle des élites et ils contribuent à diffuser à la veille de la Révolution, les nouvelles façons de penser et de croire à des changements nécessaires.