L’ascension d’une famille bourgeoise, par Jean LARTIGAUT,
Président de la Société des Études du Lot, Docteur en histoire de l’Université Toulouse-Mirail  Publié dans : Moi-Géné n° 22 (Avril 1997)

Faute de notaires anciens, nous ignorons si les MASSAUT sont originaires du Vigan ou si au contraire, ils y furent attirés après la guerre de Cent Ans, soit par le chapitre, soit par les PELEGRY, sur les terres vacantes de cette seigneurie.

Quoiqu’il en soit le 7 février 1452 (1453 n. s.), noble Jeanne de PELEGRY dame du Vigan, arrenté à Bertrand de MASSAUT un moulin “ancien” et sans doute ruiné dit de La Granolha, confrontant le fief de Géraud DISSAC, le ruisseau qui descend du moulin de Jean de LA POUJADE et les terres dudit Bertrand sous le cens d’une quarte froment mesure de Gourdon et 1 géline. Acte reçu par G. de CAMY prêtre, notaire (1) .

Le 14 décembre 1475, noble Jeanne de PELEGRY et noble Aymeric de PELEGRY alias d’ALBIN, mère et fils, font un arrentement en forme de transaction avec Bertrand et Antoine de MASSAUT faisant tant pour eux que pour Jean et Guillaume de MASSAUT neveux de Bertrand : le moulin de la Granolha et la “Guana” contiguë réduite en jardin sont arrentés 10 quartons de froment, 1 paire de gélines et 6 deniers d’acapte. Devant R. de MARTIN notaire de Gourdon (2) .

Le 16 février 1488, Jean, autre Jean et Guillaume de MASSAUT reconnaissent à Aymeric de PELEGRY seigneur du Vigan diverses vignes à la combe del Rey (3) . Le lendemain, Aymeric donne l’investiture d’une terre à Espérie de MASSAUT (4) .

I- Guillaume de MASSAUT s’allia à Jacquette de LACOMBE, d’une famille de marchands et de notaires de Gourdon, les CUMBETI. De ce mariage, au moins 4 enfants : Géraud, Rigon, Pierre et Antoine.

Jacquette meurt entre le 17 janvier 1541 et le 11 mai 1542.

1- Géraud de MASSAUT se fixe à Gourdon où il est notaire des 1523. Il a épousé avant cette date, Antoinette de CONSTANTIN, d’une vieille famille bourgeoise de cette ville. Il reconnaît le 27 août 1523 devoir conjointement avec Antoinette 200 £ à Imbert PARRA, de Gramat, frère utérin de sa femme (5) .

Le 26 février 1526 (1527 n. s.), comme héritier universel de sa femme, il reconnaît à noble Bertrand de TUSTAL dit RICARD, seigneur de Costeraste une maison à la bande de la Salvayrie confrontant la maison d’Arnaud CONSTANTIN, le jardin de noble Louis de THEMINES, baron de la Bouriane et le chemin allant de la place commune de Gourdon à la porte de la Salvayrie (6) .

Le 15 mai 1529, avec son oncle Bertrand de LACOMBE curé de Camy, il reconnaît devoir 97 £ 10 sols au syndic des prêtres du lieu (7) .

Il meurt avant 1553 faisant héritier universel son frère Antoine.

2- Rigon de MASSAUT. Il ne vivait plus le 15 février 1542, (1543 n. s.). Il avait recueilli une part de la succession de Pierre MASSAUT et d’Isabelle de GUASTO ou GUASCO. Nous ne lui connaissons que 2 enfants :

a) Guillaume de MASSAUT mentionné en 1542 ;

b) Jacquette de MASSAUT qui fut mariée à Maître Antoine de ROSSANGES, notaire de Marminiac.
Le 8 septembre 1566 au Vigan, eut lieu une transaction entre Antoine de ROSSANGES déjà veuf faisant aussi pour sa fille Tandine (8) d’une part et Pierre de MASSAUT, prêtre, et Jean de MASSAUT, écolier, oncle et neveu d’autre part. ROSSANGES réclame ses droits sur la succession de Jacquette de LACOMBE mère de Rigon et sur Rigon lui-même. Les MASSAUT lui versent 400 £ dont il donne quittance le 26 décembre 1568 (9) .

3- Pierre de MASSAUT, prêtre du Vigan est associé à la plupart des actes de son frère Antoine qui le fit son héritier particulier. Il fut ensuite tuteur de son neveu Jean en faveur duquel il teste le 18 juin 1560 (10) .

4- Antoine de MASSAUT qui suit.

II- Antoine DE MASSAUT, notaire du Vigan.

Il fait un échange de terres avec son frère le 14 novembre 1538 (11) .

Le 11 mai 1542 à Gourdon, il rachète à Me Jean de LABROA, chapelain de la chapellenie de Lacoste à Gourdon, un pré dans la rivière du Bléou qu’il avait vendu à pacte de rachat le 17 janvier 1541 avec Jacquette de LACOMBE sa mère et Pierre son frère (12) .

Le 15 février 1542 (1543 n. s.) Antoine de MASSAUT, notaire, Pierre de MASSAUT, prêtre, fils de Guillaume de MASSAUT, tant pour eux que comme tuteurs de Guillaume de MASSAUT, leur neveu et fils de feu Rigon, reconnaissent tenir de Me Guillaume de THEMINES, prêtre, chanoine, sacristain et syndic du chapitre du Vigan :

– vigne, cellier et ayral au barry de Malcosselh,

– une pièce de terre à l’Algueyria confrontant avec le chemin du Vigan à Prouillac,

– une pièce de terre au terroir de Caussema (?) confrontant ledit chemin, la terre de G. SEGUY marchand, le pré de Guillemette de SEGUY (13) et le pré de Me G. PATRAS notaire,

– autre terre à Vernet,

– pré et jardin au barry de l’hôpital confrontant pré et moulin de Jean POUJADE et moulin desdits MASSAUT,

– vigne et 3 pièces de terre au ténement de la Courtade censive de Miracoy (14) ,

– une maison de haut en bas au barry del Colombi‚ recueillie par Rigon de MASSAUT de la succession de Pierre de MASSAUT et d’Isabelle de GUASTO (ou GUASCO),

– autre maison contiguë, une vigne à Lacaze, une combe à Vernet, un canabal à l’hôpital.
Parmi les témoins : Pons GRANGAS le Vieux, notaire du Vigan. Acte reçu par François BENEDICTY, notaire royal du Vigan (15) .

Cet énumération ne peut donner une idée de la fortune terrienne des MASSAUT, il faudrait y ajouter les fiefs tenus des PELEGRY co-seigneurs du Vigan.

Le 30 juin 1553, à Gramat, il transige avec Me Arnaud de PARRA, notaire de Gramat, au sujet d’une dette de son frère Géraud de MASSAUT et d’Antoinette de CONSTANTIN femme de ce dernier (16) .

Antoine teste le 18 juin 1560 : il veut être enterré à St-Gal (17) . Il lègue à sa fille Jeanne les habits nuptiaux et 300 £, à sa femme Dominique de LAVAL ou de VALLE, une pension ; à son frère Pierre ses droits sur une maison neuve au Vigan. Il institue son héritier universel Jean de MASSAUT, écolier, son fils. Acte reçu par Antoine BENOIST, notaire du Vigan (18) .

Dominique ou Domenge de VALLE appartenait à la vieille bourgeoisie de Gourdon. Elle était fille de Me Jean de VALLE, lieutenant particulier. Le 19 janvier 1584, Jean de MASSAUT conseiller, faisant pour sa mère réclame à Maître Bernard de VALLE son oncle, un complément de dot soit 2 robes de drap noir de Paris et 50 écus. Le sénéchal de Gourdon lui donne satisfaction (19) .

Domenge teste à Gourdon dans la maison de son fils le 28 juin 1587. Elle veut être enterrée à St Pierre de Gourdon au tombeau de ses prédécesseurs. Elle lègue à Jeanne, Hélène, Françoise et Séguine de BOTIRON, filles de feu Jean de BOTIRON, procureur au sénéchal de Gourdon et de Jeanne de MASSAUT sa fille, à chacune 5 sous.

Héritier universel : Jean de MASSAUT son fils. Devant J. VERNHOL notaire de Gourdon (20) .

Enfants d’Antoine de MASSAUT et de Domenge de VALLE :

1- Jean de MASSAUT qui suit ;

2- Jeanne de MASSAUT mariée le 25 juillet 1564 à Me Jean de BOTIRON, notaire de Gourdon. Dot : 300 £, 4 robes, 1 lit garni, plus 200 £ données par Pierre de MASSAUT et Domenge de VALLE (21) .

III- Jean DE MASSAUT, licencié, conseiller au sénéchal de Gourdon.

Le 6 août 1561, à Gourdon avec son oncle Pierre de MASSAUT encore écolier, il vend à Me Jean CAMBETI notaire de Gourdon, la moitié d’un pré dans la juridiction de cette ville, confrontant le ruisseau du Bléou, le chemin de Gourdon vers Vaillac, le moulin de Me Martin de LABROUE, lieutenant au siège de Gourdon, et de Bernard CONSTANTIN, plus une vigne au terroir de le la Magdeleine confrontant le chemin de Gourdon vers Payrac, la vigne de Me Jean CAMY dit d’AYMARE écolier, etc. Ces possessions sont nobles et franches. Prix : 88 £, pacte de rachat. Parmi les témoins : Bernard de VALLE, licencié, Pierre de LALBERTIE, marchand,… Devant Géraud HUGON, notaire du Vigan (22) .

Ces biens furent rachetés le 16 octobre 1562 (23) .

Le 31 août 1564 à Gourdon eut lieu le contrat de mariage de Me Jean de MASSAUT, écolier, du consentement de Me Pierre de MASSAUT, prêtre du Vigan, et de demoiselle Balthazare d’ALBAREIL (24) fille de Me Jean d’ALBAREIL, licencié, lieutenant général au siège de Gourdon.

Me Pierre de MASSAUT donne à son neveu la moitié de tous ses biens et promet de le faire son héritier universel. Jean d’ALBAREIL tant en son nom que pour Guillemette de LAFON sa femme donne à sa fille 700 £, 6 robes garnies, des coffres etc. Devant GUAYDIER notaire de Gourdon (25) .

Le 24 septembre suivant, Jean de MASSAUT reçoit une quittance partielle de Jean BOTIRON pour un lit de plumes garni de couette, deux robes de drap noir de Paris et 200 £ acompte sur la dot de Jeanne de MASSAUT sa soeur (26) .

Le 25 décembre 1568 à Gourdon, il reconnaît avoir reçu de ses beaux parents la dot spécifiée au contrat. Balthazare renonce à ses droits paternels et maternels (27) .

Le 1er février 1570, voulant lever l’hypothèque sur son moulin du Vigan, Jean de MASSAUT comme fils et héritier d’Antoine, paye aux prêtres de Camy la somme de 76 £ 10 sols. Il est dit que “pour raison des troubles et guerres civiles advenues en France pour raison de la religion” les prêtres de Camy n’ont pas élu de syndic (28) .

Le 25 octobre suivant, au Vigan, Me Jean de MASSAUT licencié et avocat au siège de Gourdon achète à Jean DUBOYS, marchand du Vigan, une pièce de terre aux Garrigues Basses confrontant le chemin du Vigan à Montfaucon et chemin du Vigan à Cazatou pour le prix de 120 livres. Il est dit que Jean DUBOYS paiera cent livres à Jean POUJADE, bourgeois : il lui avait emprunt‚ cette somme étant prisonnier de ceux de la Religion Prétendue Réformée et détenu au château du Roc (29) .

Le 3 juillet 1573, au château du Vigan, noble Jeanne de PELEGRY, dame du Vigan, considérant les agréables services rendus à sa maison par Me Jean de MASSAUT licencié, successeur de feus Bertrand, Antoine, Jean et Guillaume de MASSAUT, voulant le récompenser et considérant la surcharge de rente faite en 1475, remet le moulin à l’ancienne rente de 1452. Devant Géraud HUGON, notaire du Vigan (30) .

Le 9 juillet suivant, Me Jean de MASSAUT, avocat au siège de Gourdon est présent à la quittance et décharge de tutelle donnée par Jeanne de PELEGRY à Flotard de GINOLHAC, doyen de Roussenac. Il est présent le même jour à une transaction passée entre Jeanne de PELEGRY d’une part, et le seigneur de St Sulpice et ses frères l’abbé bénédictin de Marcilhac et le seigneur de Cluzel (31) .

Le 23 octobre de la même année, Jean de MASSAUT reçoit une quittance de Dlle Françoise de CONSTANTIN veuve de Me Martin de LABROUE licencié et lieutenant de Gourdon et mère d’Antoine de LABROUE maître d’hôtel de la maison du sieur de St Sulpice. Antoine avait avancé à Jean MASSAUT 105 écus pour l’expédition et finances de l’office de conseiller au sénéchal de Gourdon (32) .

Le lundi 31 mai 1574, au Vigan, dans la chapelle Ste Catherine de l’église collégiale ND eut lieu une délibération du chapitre : Jean de MASSAUT, conseiller du Roi au siège de Gourdon, demande aux chanoines l’autorisation de construire un four pour cuire son pain, dans la juridiction du Vigan. Il propose de donner en échange 5 sols de rente sur un fief qu’il a à Gourdon. La proposition est acceptée (33) .

Durant l’année 1575 Jean de MASSAUT achète une pièce de terre au Vigan, une maison à Gourdon, rue St Jean, une pièce de terre au terroir de Lavernhe dans la juridiction de Gourdon, une autre pièce de terre à la Magdeleine, un jardin à La Poussie, ces deux derniers francs et nobles, un clos, terre et maison et vigne à Rouffilhac confrontant terre des hoirs de noble Jean de MONTAGUT, seigneur de Rouffilhac, et chemin du Vigan à Rouffilhac. Le tout pour 723 £ (34) .

Le 18 octobre 1576, Me Bernard de VALLE, licencié, vend à Me Jean de MASSAUT un pré dans la paroisse de St- Clair confrontant le pré de Bernard BELLY, celui des hoirs de Jean LESTEVENIE, marchand, et les terres de Guillaume SEGUI sieur de Perrigal, pré franc et noble, pour la somme de 300 livres (35) .

Un de ces achats est assez curieux : le 20 septembre 1575 à Gourdon, Jean PARADIS, fils de feu Pierre, greffier, assisté de Pierre CONSTANTIN, marchand, son curateur, vend à pacte de rachat à Jean de MASSAUT conseiller, une maison de haut et bas (à étage), rue St Jean, pour le prix de 360 £.

Le 20 octobre suivant, Jean de BORIE, licencié, prévôt qui avait auparavant prescrit une enquête menée par Me Antoine PUNHET avocat, sires Antoine DANGLARS et Raymond CAMY (36) , marchands et bourgeois. Il est dit que la maison a été vendue au juste prix et que le vendeur, archer des ordonnances du roi en la compagnie du duc d’Uzès, a pu acheter 2 montures, ses armes, etc.

Nous sommes indécis devant ce qui suit. Faut-il admettre une complicité générale, une grande presse d’argent et un vif désir de s’équiper de la part du jeune vendeur ? ou encore, peut-être – nous l’ignorons – de grandes fluctuations des prix à cette époque troublée ? car le 9 octobre 1576, à Gourdon, un peu plus d’un an après la vente, Pierre CONSTANTIN, curateur de Jean PARADIS, archer, celui-ci, Balthazare de GUAYDIER sa mère remariée à Guillaume AYMAR, bourgeois de Domme, échangent à Jean de MASSAUT la plus-value et pacte de rachat de la maison assise rue St Jean contre les biens suivants : pièce de terre à la Magdeleine, jardin à La Poussie, le clos de Rouffilhac, pré de la Roquette à St Clair, tous biens nobles. Jean de MASSAUT se réserve seulement la rente du fief de Rouffilhac. En se basant sur le prix des biens cédés (prix de 1575) la plus-value se monte à environ 650 livres. Peut-être faut-il imaginer une spéculation qui nous échappe (37) .

Le 29 décembre 1576, Jean de MASSAUT fait reconnaissance de la maison acquise de Jean de PARADIS à noble Comtesse de GRAS, demoiselle sous la rente de 2 sols 6 deniers. Celle-ci ratifie la vente et donne quittance de lods (38) . Jean LAVAL, hoste et pontonnier de Groléjac, vend à J. de MASSAUT une maison pour 210 livres le 23 juillet 1577 ; achat d’une autre maison dans la même rue en 1578 (39) .

De 1581 à 1589 nous relevons divers achats dans la paroisse du Vigan, en particulier la 6e partie du moulin de Vinhal sur le Bléou, un pré et terre dans la rivière de Ferrières, etc. (40) .

Jean de MASSAUT était toujours en vie le 4 janvier 1604. Sa veuve Balthazare d’ALBAREIL meurt à Gourdon le 18 décembre 1631 (41) .

MASSAUT (Me Jean de),
conseiller avocat au présidial à Cahors.

” D’or, au lion rampant de … ;
au chef de …, chargé d’une croix de …
accostée de 2 étoiles de … “.
Casque de chevalier taré de face
avec ses Cahors lambrequins.

(1686, VALENTY, notaire à Cahors).

dessin de Jacques Poulet

Ayant centré notre étude sur le conseiller Jean de MASSAUT, nous n’avons guère poursuivi nos recherches après lui. Nous lui donnons pour enfants :

1- Dominique de MASSAUT ensevelie à St Pierre de Gourdon le 25 mai 1619 (42) .

2- Jeanne de MASSAUT qui semble avoir été mariée 2 fois, la première avant 1603 à Jean de BORIE et la seconde à Etienne de BORIE conseiller au sénéchal de Gourdon. Cependant une erreur de prénom dans les registres paroissiaux de St André de Cahors n’a rien d’impossible.

3- Jean de MASSAUT qui suit.

IV- Jean de MASSAUT docteur et avocat au Présidial de Cahors marié à demoiselle Charlotte de THENEZE avant 1616 (43) . Ils eurent :

1- Jeanne de MASSAUT baptisée le 14 juillet 1616 à St André de Cahors. Parrain : Jean de MASSAUT, marraine : Jeanne de DOMINICY. Elle épouse le 15 février 1639 Me Pierre BARRE docteur et avocat au Présidial, fils de Me Pierre BARRE docteur régent en médecine de l’université de Cahors et de Dlle Marguerite de REGANHAC.
Dot 4000 £ (44) .

Elle se remarie le 21 avril 1642 à Me Julien de MERULLY, docteur et avocat au Présidial, fils d’Antoine, bourgeois de Cahors et frère d’Arnaud de MERULLY, religieux cellérier du monastère St Pierre de Marcillac. Dot 4200 £ (45) .

2 – Catherine de MASSAUT qui apparaît comme marraine de 1634 à 1659 aux baptêmes d’enfants des familles de SEGUY, PUNHET et BORIE, à Gourdon (46) .

3- Jean de MASSAUT qui suit.

V- Jean de MASSAUT conseiller et avocat du roi au Présidial de Cahors.

Le 17 juillet 1624 à Cahors, Jean de MASSAUT docteur et avocat au Présidial de Quercy donne quittance à noble Charles de GOZON, seigneur de Saux, fils du seigneur d’Ays, de la somme de 7500 livres due en raison d’une obligation du 12 juillet 1623 contractée devant GELAT, notaire à Cahors (47) .

Il était présent en 1642 au mariage de sa soeur Jeanne et qualifié d’écolier dans cet acte. Le 31 août 1662 en présence de M. de LAFON président du Présidial, de POUZARGUES, juge mage, de POUZARGUES lieutenant principal, BESOMBES, lieutenant particulier, Du BOUSQUET, CASSANHES, TEYSSENDIÉ, LAFAIGE, BOUZON, MONTAL, GIRONDE, conseillers, le sieur de BOISSY procureur du roi expose que Jean de MASSAUT a été pourvu de l’office de conseiller avocat du roi et reçu en cet office par arrêt du parlement de Toulouse du 26 août dernier. Le Présidial le reçoit à son tour (48) .

Conseiller et avocat du roi en 1662, ses gages d’avocat pour 1671 s’élèvent à 100 livres (49) . Le 29 mai 1686, il fit enregistrer par le Présidial de Cahors des lettres de provision de conseiller avocat du roi honoraire en date du 9 septembre 1685 (50) .

Il teste une première fois en 14 mars 1686 : veut être enterré en l’église St André de Cahors au tombeau de ses prédécesseurs, fait divers legs pieux : 100 £ aux prêtres de St André, 100 £ aux Carmes déchaussés, 50 £ à la Chapelle du St Suaire, 100 £ à l’hôpital St Jacques, 30 £ aux Pénitents bleus, etc. Il institue son héritière universelle demoiselle Isabeau des LAX de PERN sa femme (51) .

Il reprend son testament le 4 juin 1688, lègue 3000 £ à sa femme Isabeau des LAX, et fait son héritier universel Me Jean HEBRAY, docteur et avocat au siège de Gourdon son filleul (52) .

Jean de MASSAUT ne vivait plus le 7 avril 1693.

Ainsi, malgré un séjour de deux générations à Cahors, le patrimoine des MASSAUT revenait à une famille du Gourdonnais (53) .

Cependant, le père de l’avocat du roi qui avait acheté en 1631 le château de Rocanadel et autres fiefs en Périgord, épousa en secondes noces à l’âge de 80 ans une jouvencelle de 18 printemps, Françoise de DURFORT issue d’une branche cadette d’un vieux lignage de barons quercinois. A en croire une lettre de son fils aîné, la “demoiselle” aurait fait son possible pour rendre odieux à son mari les enfants du premier lit, l’aurait séparé des siens en le confinant au château de Rocanadel, loin de sa ville de Cahors et de ses relations. Elle aurait de plus commis bien d’autres méfaits (54) .

Nous avons quitté cette famille à la mort de son dernier représentant après l’avoir suivie pendant un peu plus de 2 siècles. Déjà la première génération du 16e siècle est solidement établie : le père, Guillaume, par son mariage avec une LACOMBE, des notaires de Gourdon, a bien préparé l’avenir. Leurs enfants seront l’un notaire à Gourdon, un autre prêtre au Vigan, un troisième notaire au Vigan.

Ce dernier, allié à la fille d’un lieutenant particulier eut de plus hautes ambitions et fit de son fils un licencié. C’est avec ce dernier, Jean de MASSAUT le conseiller que la famille se hausse au dessus de la bourgeoisie rurale. Il semble avoir été en bons termes avec les PELEGRY seigneurs du Vigan.

Son mariage avec Balthazare d’ALBAREIL ne pouvait être que profitable. Les d’ALBAREIL, opulents, un peu parvenus, frais acquéreurs de diverses seigneuries étaient alors la première famille de robe de Gourdon. Jean de MASSAUT devenait gendre et ensuite beau-frère du lieutenant général à ce siège. De plus, il semble avoir solidement renforcé sa fortune terrienne au Vigan et à Gourdon.

Nous ne pouvons expliquer le départ pour Cahors. Alliance ? ambition ? après l’ouvroir de notaire et l’office au sénéchal de Gourdon, désir d’appartenir au Présidial, siège principal ? Nous ne voudrions pas abuser de logique et de système. Laissons aux actes humains un peu de spontanéité.

Et pourtant la mort sans enfant du dernier Jean de MASSAUT allié à une des vieilles familles aristocratiques de la province interrompit en Quercy sinon en Périgord, une ascension sociale dont l’accès à la noblesse par le Parlement ou la Cour des aides aurait pu être le terme logique.

Rédigé en 1959, corrigé et complété en mars 1997.

ANNEXE : liste des patronymes par ordre d’apparition dans le texte PELEGRY, DISSAC, LA POUJADE, CAMY (notaire), PELEGRY alias D’ALBIN, MARTIN (notaire), LACOMBE (CUMBETI), CONSTANTIN, PARRA, TUSTAL, DE THEMINES, GUASTO (GUASCO), ROSSANGES, LABROA, SEGUY, PATRAS (notaire), POUJADE, GRANGAS, BENEDICTY, LAVAL (VALLE), BENOIST(notaire), BOTIRON (notaire), VERNHOL (notaire), DE LABROUE, CAMY dit D’AYMARE,LALBERTIE, HUGON (notaire), D’ALBAREIL, LA FON, GUAYDIER (notaire), DUBOYS, POUJADE, MONTAGUT, BELLY, LESTEVENIE, PARADIS, BORIE, PUNHET, DANGLARS, GRAS, LAVAL, THENEZE, DOMINICY, BARRE, REGANHAC, MERULLY, GELAT (notaire), DE LAFON, DEPOUZARGUES, BESOMBES, DU BOUSQUET, CASSANHES, TEYSSENDIE, LAFAIGE, BOUZON, MONTAL, GIRONDE, DE BOISSY, DES LAX, HEBRAY, DURFORT, BRUGERY (notaire), BENOIST (notaire), GRANSAS (notaire), RASSIALS, MAYNIAL (notaire), DEYSSAC

NOTES

(1) A. D. Lot, fonds GARY n° 8 f° 69. C’est l’actuel moulin de Massaut dont le nom ne vient pas, comme on l’a écrit, des seigneurs de La Mothe-Massaut. Le toponyme Granolha s’est maintenu mais pour le moulin de Jean de La Poujade (actuelle minoterie). A noter que les moulins du Vigan portent de nos jours des noms de bourgeois de l’Ancien Régime : Thiers, Massaut, Séguy, Fugié, Lauvel, Dalet…
(2) A. D. Lot, fonds GARY n° 8 f° 61 analyse dans un acte de 1573.
(3) Fonds GARY n° 7. Inventaire du registre de BRUGERY A.A.
(4) Fonds GARY n° 7. Inventaire du registre de BRUGERY A.A
(5) Fonds GARY n° 8 f° 46.
(6) A.D. Lot J 204 f° 125 v°.
(7) Fonds GARY n° 8 f° 17. Il s’agit du Camy de Payrac.
(8) Tandine, diminutif de Bertrande.
(9) Fonds GARY n° 8 f° 48 et 50.
(10) Fonds GARY n° 8 f° 75.
(11) Fonds GARY n° 8 f° 7.
(12) Fonds GARY n° 8 f° 7.
(13) Les Séguy, marchands de Gourdon et du Vigan, deviendront seigneurs de Pechrigal au 17e siècle.
(14) Miracoy est aussi l’ancien nom du château d’Aymare (commune du Vigan) qui prit le surnom des Camy d’Aymare.
(15) Fonds GARY n° 8 f° 11. A cette époque, au moins 5 notaires au Vigan : Massaut, Hugon, Benoist, Gransas et Patras.
(16) Fonds GARY n° 8 f° 45.
(17) St Gal se trouvait à l’emplacement de l’actuelle école de garçons à 50 m au sud de la collégiale.
(18) Fonds GARY n° 8 f° 29.
(19) Fonds GARY n° 8 f° 142.
(20) Fonds GARY n° 8 f° 142
(21) Fonds GARY n° 8 f°38.
(22) Fonds GARY n° 8 f° 20.
(23) Fonds GARY n° 8 f° 23.
(24) On trouve les d’Albareil à Labastide (- Murat) dès 1334 et à Montfaucon à partir de 1443 parmi les tenanciers de noble Jeanne de Rassials. Jean, Pons et Astorg d’Albarelh furent notaires à la fin du 15e siècle, certaines branches passèrent très vite à la noblesse, une autre demeura bourgeoise à Montfaucon, d’autres demeurèrent paysannes mais elles ont toutes à coup sûr une origine commune à Labastide et à Montfaucon.
(25) Fonds GARY n° 8 f° 53.
(26) Fonds GARY n° 8 f° 42.
(27) Fonds GARY n° 8 f° 59.
(28) Fonds GARY n° 8 f°24.
(29) Fonds GARY n° 8 f° 36 v°.
(30) Fonds GARY n° 8 f° 61.
(31) A.D. Lot, fonds de VALON, liasse G. MAYNIAL n° 46.
(32) Fonds GARY n° 8 f° 68.
(33) Fonds GARY n° 8 f° 81.
(34) Fonds GARY n° 8 f° 95 à 103.
(35) Fonds GARY n° 8 f° 110 v°. Ceci n’est qu’un exemple entre autres. Tout porte à penser que la bourgeoisie de Gourdon s’est disputé les prés des vallées du Bléou et du Céou, nobles le plus souvent d’ailleurs.
(36) Les Camy d’Aymare furent marchands de Gourdon avant d’acquérir les seigneuries d’Aymare, Bonnecoste, La Melve, etc. Cette famille devait donner de nombreux officiers aux 17 et 18e siècles, en particulier au Régiment du Vigan.
(37) Fonds GARY n° 8 f° 99 à 104.
(38) Fonds GARY n° 8 f° 108 : les Gras, famille bourgeoise de Gourdon au 15e siècle.
(39) Fonds GARY n° 8 f° 108.
(40) Fonds GARY n° 8 f° 133, 142, 146, 161, etc. Au sujet du moulin de Vinhal, remarquons que le vendeur s’appelle François Deyssac, meunier du Vigan. Il est permis de faire un rapprochement avec les Dayssac alias Vinhalibus, famille de St-Projet et Soucirac qui a donné des notaires à Soucirac et Cahors au 15e siècle.

Voir à propos de cette famille l’article de l’abbé Galabert : “Une charte de libertés familiales en 1289”, bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome 39,1901, p. 189.

(41) Registre paroissial St Pierre de Gourdon.
(42) Registre paroissial St Pierre de Gourdon.
(43) Registre paroissial St André de Cahors.
(44) A.D. Lot, B 174.
(45) A.D. Lot, B 190 f° 12 v°.
(46) Registre paroissial St Pierre de Gourdon.
(47) A.D. Lot, 13 J (1ère partie), B 3 /12.
(48) A.D. Lot, B 48.
(49) A.D. Lot, B 167.
(50) A.D. Lot, B 212.
(51) A.D. Lot, B 223.
(52) A.D. Lot, B 223.
(53) Hébray, forme gourdonnaise du nom Hébrard. Famille bourgeoise qui a fourni de nombreux officiers au siège de Gourdon.
(54) A.D. Lot, 43 J (Papiers de la famille Marsis, non classés).