Parler des chemins de Martel à travers les âges, c ‘est aussi parler de son histoire.
Histoire de son origine tout d ‘abord, si lointaine et si controversée : l ‘étude des axes antiques qui traversent le Causse, et rejoignent la Dordogne, nous permettra de jeter quelque lumière sur la fondation de Martel.
Histoire de sa prospérité ensuite : Au Moyen Àge et jusqu ‘au XVIe siècle la ville connaît un
essor remarquable grâce à sa situation sur la route du pèlerinage de Rocamadour, la création de foires et celle d ‘un tribunal royal : la sénéchaussée dont le ressort s ‘étend sur 76 paroisses du Quercy, et qui juge en appel les causes des sénéchaussées de Turenne et de Gourdon.
Nous verrons que cette prospérité, si apparente dans les belles maisons de la ville, est également notable sur les routes, qui rayonnaient alors autour d ‘elle.
Martel s ‘endort un peu du XVIe au XVIIIe siècle, à l ‘image de toute la Vicomté de Turenne à
laquelle elle appartenait, et dont elle était en quelque sorte la capitale quercynoise.
C ‘est Louis XI qui lui porte le premier coup en créant la route de poste Paris Toulouse, par
Cressensac et Souillac, et non plus par Martel Gramat.
Le vieil axe de pèlerinage s ‘étiole et il faut attendre le XVIIIe siècle pour voir s ‘établir une
bretelle Martel Cressensac vraiment rapide.
Le second est celui de la vente de la Vicomté au Roi en 1738. Martel garde sa sénéchaussée
jusqu ‘à la Révolution, mais elle a perdu son rôle de petite capitale régionale, et doit maintenant se tourner, non plus vers un Vicomte installé à Turenne avec lequel elle a toujours entretenu des rapports difficiles, sinon proches, mais vers un intendant et une administration siégeant à Cahors et à Montauban, bien lointains et bien peu au courant des difficultés du Quercy, ex-vicomtin des bords de la Dordogne.
Le XIIIe siècle est une période où l ‘on prend, petit à petit conscience de l ‘utilité des routes pour le commerce et l ‘agriculture : Martel va le comprendre très vite et réclamer sans relâche la construction de deux routes essentielles : celle de Souillac à Aurillac, et celle de Cressensac à Gramat, qui doivent faire de la ville un croisement économique.
Sous la Révolution et l ‘Empire, l ‘État, préoccupé par les axes stratégiques, préfère s ‘occuper à entretenir la route de Souillac, qui mène à l ‘Espagne, plutôt que les routes de commerce.
C ‘est donc seulement en 1816, que commence, avec le travail des Ateliers de Charité où venait
s ’employer le trop plein des habitants de la campagne, de grands chantiers sur la RD3, Cressensac Gramat, et la RD14, Souillac Aurillac. Ils ne seront achevés, que vers 1850, alors que l ‘on met en chantier les chemins vicinaux où s ‘activeront jusqu ‘en 1939 cantonniers et gardes-champêtres.
Mais, dès 1850, l ‘ère du chemin de fer commençait et avec lui de plus vastes chantiers encore.
Après ce XIXe siècle enfiévré, qui a vu la révolution des transports, que dire de notre siècle qui s ‘achève ?
En 1931, le Conseil Municipal avait désiré que “chaque village, chaque hameau, chaque maison isolée soitreliée par un chemin carrossable au bourg de Martel “. C ‘est chose faite.
Le maire d ‘alors, M. Ramet, avait aussi souhaité, que se fasse une route des crêtes, qui aurait longé les falaises de la Dordogne, de Saint-Denis à Creysse. Belle idée touristique à une époque où voitures, autos et camions ne créaient pas encore de pollution visuelle et sonore. Félicitons-nous, que seuls les amateurs de grand air et de silence, suivent par de petits sentiers, l ‘itinéraire qu ‘il avait imaginé,et partons aussi, sur les pas de nos aïeux, le long des chemins muletiers ou charretiers, qui les conduisaient sur leurs pavés ou leurs ornières à travers toute la commune.