Jour : 28 novembre 2025

Créer, est-ce rompre avec la tradition ?

mardi 2 décembre à 14h30

au Centre Universitaire Maurice Faure

La notion de création est associée à la nouveauté et à l’originalité. A ce titre, elle est valorisée et opposée à la notion de tradition, avec laquelle elle est censée rompre. La tradition est ainsi réduite à la transmission d’un héritage reçu du passé et conservé dans le présent. C’est pourquoi elle est jugée conservatrice et discréditée, en tant que frein à la nouveauté. Une telle opposition est-elle pertinente ? Créer, est-ce rompre avec la tradition ? La rupture est-elle le seul type de relation que la création entretient avec la tradition ? La création ne pourrait-elle pas être envisagée comme réinterprétation, reformulation, prolongement, voire même réconciliation avec la tradition ?

Dès lors, le problème consiste à examiner les types de relations que la création entretient avec la tradition. Pour le résoudre, la problématique se limitera au domaine de la sculpture, notamment en sollicitant l’œuvre du sculpteur Francis Ballu. En effet, sa formation a consisté à assimiler une tradition, que ses œuvres les plus récentes ont réinterrogé par la création d’installations.

Intervenants :
Bernard BENIT

Docteur en philosophie (thèse sur Deleuze : « La Pensée sans image », publiée en 2 volumes aux Éditions L’Harmattan en 2018), a enseigné dans le Secondaire, puis dans le Supérieur (Université Paris-Est Créteil) jusqu’en 2020. Ses travaux, portant sur l’œuvre de Deleuze, ont été publiés aux Éditions L’Harmattan : Deleuze. L’usage de l’art (2022) et Arbre et rhizome (2025). Il intervient régulièrement à l’UPTC (Cahors) et à l’UTL de Prayssac

Francis BALLU
« A l’issue d’un parcours artistique entremêlant ébénisterie, libre créativité et techniques inédites, Francis Ballu s’impose comme un plasticien atypique. Explorateur d’une matière qu’il conçoit et modèle, ses œuvres insolites et intrigantes s’égrainent tel un chapelet d’« échappées belles » aux élans quasi-oniriques. […] Aujourd’hui installé au bord du Lot, il décline le design et la sculpture dans un art de la transfiguration inspiré d’objets du quotidien. Pour un voyage énigmatique et complice, où les apparences et les perceptions s’offrent le délicieux vertige de l’imagination. »

l’UPTC est partenaire de Quercy net

Pier Paolo Pasolini, la rabbia [colère] créatrice d’un hérétique à son temps : facettes et paradoxes

jeudi 4 décembre de 14h30 à 16h30

au Centre Universitaire Maurice Faure

« L’erreur théorique est de croire qu’il faut raconter, décrire, argumenter, alors que l’unique nécessité est d’exprimer ses sensations » (1952)

« Il faut arracher aux traditionalistes le monopole de la tradition » (1962)

Pier Paolo Pasolini (1922-1975), surtout connu en France par ses films, a également construit, animé d’une rage créatrice que certains ont pu qualifier de désespérée, une importante œuvre poétique, littéraire, théâtrale, journalistique et picturale. Intellectuel brillant et témoin engagé des mutations de la société italienne de l’après-guerre aux années de plomb, il va confronter son époque, tant artistiquement que philosophiquement, à ce qu’il appelle les « forces du passé » (la religion, la mythologie antique, l’art du Trecento, les traditions rurales, l’héritage du marxisme…), se désignant lui-même comme une de celles-ci. Ses engagements, ses prises de position atypiques, le radicalisme parfois provoquant de ses œuvres, son mode de vie même firent de l’homme un permanent « accusé innocenté » (25 procès et 300 auditions) et de l’artiste un créateur ne pouvant plus être compris par ses contemporains selon ses propres dire peu avant son assassinat. Il définissait alors son œuvre comme un parcours poétique de résistance, un témoignage à disposition des générations futures, et au vu de la vitalité croissante des études pasoliniennes ces 20 dernières années il semble bien susciter le regain d’intérêt contemporain qu’espérait Pier Paolo.

Cette conférence propose un parcours concret de l’univers « pasolinien » au travers d’une douzaine de « tableaux » sur les thématiques clefs éclairant sa création, qui seront autant de prises de contact directe avec son œuvre grâce à la place faite aux extraits de films, aux photographies et archives, aux citations de ses écrits (Guido et la figure du sacrifice / Le Frioul / les « borgates » et le peuple pasolinien / La révolution au secours de la tradition …et vice-versa ! / La force de l’image : « Ne pas raconter, exprimer des sensations » / etc…)
Durée 2 heures

Intervenant : Laurent Ausset

Coordination master Gastronomie, vins culture et société- Isthia Cahors
Chargé de mission référent du centre universitaire Maurice Faure – Cahors
Animateur ville universitaire d’équilibre réseau ASESRO et Université de Toulouse

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