François Jubin, médecin de la Marine mais aussi le docteur de Lauzès, enfant du Lot, mort pour la France

Sa fille Françoise Jubin, donnera samedi 7 juin à 18 h (mairie de Lauzès), une conférence sur son père à partir des éléments contenus dans l’ouvrage qu’elle vient de lui consacrer. 

Il est sans conteste un « enfant du Lot ».

Né à Cahors le 21 juin 1916, descendant d’une longue lignée de Quercynois, le métier de son père, médecin de la Marine, l’a éloigné, une grande partie de son enfance, de sa terre natale.

Le décès prématuré de son père alors en poste en Nouvelle Calédonie, l’a ramené dans le Lot, à l’âge de 17 ans, pour l’en éloigner à nouveau. Il avait choisi de faire ses études de médecine à l’école de Santé Navale de Bordeaux, comme son père avant lui.

Toute sa promotion est mobilisée au printemps 1940, et François Jubin est affecté à un bataillon de fusiliers marins à Boulogne-sur-Mer.

Pendant la brève campagne de France, il fut non seulement un « médecin » – bien qu’il n’en eut pas encore le titre – mais aussi un « combattant », Boulogne-sur-Mer faisant partie des places entourant Dunkerque qui avaient pour ordres d’arrêter, ou du moins de retarder, les panzers allemands afin que le corps expéditionnaire anglais puisse être rapatrié de l’autre coté de la Manche.

Fait prisonnier par l’armée allemande le 25 mai 1940, il n’attendit pas d’arriver à destination dans un camp en Allemagne, pour s’évader et rejoindre, le plus souvent à pied, Boulogne-sur-Mer. Muni de faux papiers, il rejoignit Cahors où vivaient sa mère et sa soeur, puis son école de Santé Navale, repliée à Montpellier en zone libre. Il y termina ses études, s’y maria et eut un premier enfant.

L’invasion de la zone dite « libre » par les armées nazies, en novembre 1942, l’amena à démissionner de la Marine et à passer sa thèse en qualité de civil, au printemps 1943.

C’est dans le Lot qu’il décida d’exercer son métier de médecin et s’installa à Lauzès avec sa famille, qui allait s’agrandir rapidement. Sa seconde fille naquit à Gourdon la veille du débarquement des alliés.

Dès le mois de septembre1943, il s’engagea dans la Résistance, et rallia tout naturellement l’ORA, composée majoritairement d’officiers et anciens officiers de l’armée française. Médecin le jour et Résistant la nuit, ou parfois l’inverse, il mena une vie trépidante jusqu’à ce soir fatal du 28 juin 1944, où son chemin croisa celui d’une des colonnes allemandes qui encerclaient Gourdon. Il était en uniforme et armé et n’avait aucune chance d’échapper à l’ennemi.

Il repose depuis lors dans le caveau familial, au cimetière de Cahors (ville). Une modeste plaque de marbre rappelle qu’il est « Mort pour la France ».

Citations, décorations, monuments aux morts, hommages divers ont témoigné de la reconnaissance de la « Patrie ». Mais de l’eau a coulé sous le pont Valentré et comme beaucoup d’autres combattants, prisonniers de guerre, résistants et victimes de la terreur nazie, il est retombé dans l’oubli, y compris dans sa ville natale.
Oubli dont sa fille ainée désire ardemment le faire sortir.

A l’issue de la conférence, elle se tiendra à la disposition de toutes et tous
pour la vente de son ouvrage et les dédicaces

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  1. LATOUR Marie

    madame (à Madame Françoise JUBIN)
    je ne suis malheureusement pas disponible pour participer à votre présentation.
    Je le regrette.
    Mes parents ont dû croiser votre papa dans les services de l’Hôpital Général et des Hôpitaux Saint-Charles et suburbain Saint-Eloi de Montpellier.
    Maman parlait quelquefois des « Navallais », débarqués de Bordeaux en 1940.
    Ils étaient tous deux médecins.
    Mon papa, Hugues LATOUR, né le 7 avril 1920 à Laroquebrou, Cantal, a effectué propédeutique et 1ére année à Bordeaux. En mai 40, les examens ont été organisés à la hâte à Pau, et, arrivant dès juin à Toulouse, mon père s’est vu refuser son inscription par faute de place à l’université de Médecine de Toulouse. Fuyant vite vers Montpellier, il a eu la chance de s’inscrire pour septembre 40 à Montpellier. Il n’eut plus de bourse d’étude, plus de place en cité universitaire comme à Bordeaux, et plus un centime en poche, ses parents ayant vendu leur moulin à farine en 1938, ont vu leur capital perdre toute sa valeur dans le fiasco des banques. Il dut sa vie à son acharnement au travail, et à 2 excellents copains de promo qui obligèrent leur logeuse à le caser gratuitement dans le couloir. En 43, la fac a fermé, et mon père fut obligé de prendre un poste d’infirmier dans les Chantiers de Jeunesse, au raz du Larzac, entre Lodève et Soulomès, par là. Il n’aimait pas parler de cette période, où il était tenaillé par la faim. Il décida de préparer le concours d’internat des hôpitaux, où il fut reçu en 1944.
    Ensuite, tout s’est enchaîné tout seul, mariage, agrégation de Médecine en 1953, spécialité de Cardiologie, Papa n’a jamais été le médecin de campagne qu’il rêvait d’être lorsqu’il avait choisi cette voie. Il devint assistant, chef de service, puis titulaire de la Chaire de Cardiologie à Saint-Eloi.
    Maman mtnt :
    née Germaine BONNEFONT le 27 juin 1920, Montpelliéraine,elle commença ses études en 1937. En 1940 , outre l’affluence d’étudiants provenant des zones occupées, les services hospitaliers ont manqué d’externes et d’internes, un certain nombre étant partis sous les drapeaux. Il y eut aussi affluence des blesses du Front. On demanda donc aux rares jeunes filles étudiantes un travail considérable, de « faisant fonction d’interne » ». Elle parlait des « Navallais », mais je ne me rappelle plus leurs attributions dans les services. En tout cas, il fallait arriver très tôt avant les cours en amphi, car il n’y avait pas beaucoup de place, et pas de micro.
    Maman nous a raconté souvent la convocation au printemps 1943 par le doyen, ( Mr Euzières si je ne me trompe pas) et la stupéfaction des étudiants quand il a annoncé qu’en 3 semaines, toutes les Thèses seraient présentées et approuvées : « Il n’est pas question qu’au cas où vous seriez obligés de partir travailler en Allemagne, (STO) ce soit sans votre diplôme de Médecin ».
    Elle a toujours eu honte de ce petit travail de quelques pages à peine et tiré en si peu d’exemplaires sur du papier de guerre. Pour elle 43,44 et 45 ont été des années de formation très riches. La pénurie de « garçons » a permis que les « jeunes filles » ne subissent aucune ségrégation sexiste. Les profs et chefs les traitaient à égalité, comme des hommes. Au retour à la « normale », les messieurs ont repris leur prépondérance.
    Ma mère a eu des enfants très tôt, et a fait toute sa carrière dans la médecine préventive. D’abord médecin de l’internat du Lycée de Jeunes Filles Georges CLEMENCEAU à Montpellier, puis au service de Médecine Préventive des Etudiants.

    J’ai beaucoup de choses à raconter « en 2ème main » sur cette période. J’éprouve le besoin de l’écrire, mais la tâche me paraît difficile. J’espère avoir la joie un jour de vous rencontrer.
    Je dois ajouter que mon parrain, cousin germain de mon père, Robert LAVIALLE, né en 1909, était, comme votre Papa, Navallais. Il finit ses études à Bordeaux vers 1935, et fut envoyé en Afrique noire, Ouagadougou si ma mémoire est bonne, où il pratiquait de la médecine de brousse. Il passa là-bas toutes les année de guerre, sans que la famille ne reçoive aucune nouvelle, et lui non plus de son côté. Après la Libération, il lui fut « reproché », de ne pas avoir rejoint l’Algérie ou la France Libre, ce à quoi il avait répondu que personne ne lui en avait donné l’ordre, et qu’il était médecin avant tout. Il démissionna de l’armée et travailla lui aussi dans la médecine préventive, chez Alstom à Tarbes. Je l’ai connu, mais il n’aimait guère évoquer les années de guerre.
    merci de votre attention, Marie LATOUR 5 rte de Vire 46700 DURAVEL

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