ANALYSE d¹après la revue Patrimoine Midi-Pyrénées n°2 (janvier 2004) :

Cet ouvrage réunit les interventions présentées au colloque organisé à
Rennes en février 2002 sur les enjeux d¹une reconnaissance des langues
régionales ou minoritaires par I¹État français. Tandis qu ‘Henri Giordan et
Tangi Louarn évoquent « l¹impuissance politique » française à ¦uvrer
significativement en leur faveur, le témoignage précis de Francesco de Renzo
nous montre comment et combien l ‘État italien agit en faveur de ses
minorités linguistiques : grâce à une nouvelle loi, I ‘école prévoit
expressément que les langues minoritaires doivent être non seulement
enseignées, mais aussi enseignantes à côté de l ‘italien. Grâce à la même
loi, toutes les initiatives collectives sont soutenues significativement,
jusque dans les médias.
Si certains intervenants entrevoient les « bonnes dispositions » du
ministère de la Culture, d ‘autres ne manquent pas de rappeler que la
Commission européenne renvoie quant à elle l ‘Etat français à « toutes » ses
responsabilités en faveur de ses langues. En ménageant toutes les frilosités
institutionnelles françaises, Henri Giordan tente alors de dessiner un
cheminement possible, à travers les mailles de la Constitution républicaine
française, vers la sauvegarde des langues minoritaires, grâce à un
enseignement bilingue immersif, seul capable en l¹état actuel d¹en préserver
l¹usage.
Après la lecture de cet ouvrage entièrement tourné vers I ‘Europe, ses
institutions et sa diversité, nous restons désorientés : si ni la
Constitution, ni les ministères, ni le droit national ou international ne
s ‘opposent aux langues minoritaires, comment expliquer que la fameuse ”
frilosité ” française sur cette question suffise à bloquer considérablement
l ‘émancipation légitime de toutes nos langues ? Ne manque-t-il pas aux
langues de France une volonté politique claire de sauvegarde et de
transmission ?
Franck Bardou