Ouvrir ce livre, c’est entrer avec Françoise Auricoste, historienne, au coeur des
bois profonds de Saint-Caprais de Palus, village forestier du canton de Cazals (Lot),
en châtaigneraie de Bouriane, longtemps inconnu à cause de ses sentiers ravinés.
L’auteur décrit l’originalité tragique ou pittoresque de son histoire avec la rivière
de la Thèze qui partageant le terroir en deux depuis 1215 fut frontière féodale,
militaire et frontière de juridiction entre Quercy et Périgord jusqu’à la Révolution
française. Les clairières rappellent la guerre de Cent Ans avec l’église du XIe siècle
hâtivement fortifiée, le carrefour stratégique de Rats (fortifications en celte) défendu
par une roque et une tour de guet.
Françoise Auricoste fait découvrir la civilisation forestière des Capraisiens
reposant sur la châtaigne, le bois, l’élevage, l’artisanat, la chasse et une foire extraordinaire,
avec de nombreux exemples très vivants tirés des archives. Dans ce village
qu’on aurait pu croire conservateur, elle observe les remarquables qualités d’initiative
et d’adaptation des castagnaires, du XVe siècle à nos jours, face aux calamités
de l’histoire. (Listes pour généalogistes d’habitants, de métiers, avec localisation
dans les hameaux, sources et bibliographie).
Valérie Rousset a consacré une étude archéologique à l’église Saint -Caprais
dont les plus anciens vestiges datent du XIe siècle. Rebâti au XIIe siècle, l’édifice a
été fortifié et surélevé durant la guerre de Cent Ans. Conservant de cette période la
silhouette de son élégant vaisseau de pierre, l’édifice fut embelli de peintures
murales à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle dont témoigne un
Couronnement de la Vierge, puis au XVIIIe siècle de décors de gypseries de style
Louis XV et d’un riche mobilier liturgique.