Situation et présentation

La colline de Floressas est située prés de la vallée du Lot, au sud-ouest de la ville de Puy-l’Evêque, dans le synclinal du Boulvé de direction N 500 E. Celui-ci, bordé au nord-ouest par une flexure parallèle à l’axe du synclinal, s’ennoie au sud-ouest sous la Molasse de l’Agenais datée de l’Oligocène. Le paysage est celui du Quercy Blanc, dont la spécificité géomorphologique est la présence de “serres”, collines ou croupes en doigts de gants, surmontées par des marnes et calcaires blancs (R. Clozier, 1930; 1940).

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Formations sédimentaires de la colline de Floressas (Lot).

Cette colline est présentée comme un affleurement très représentatif du Sidérolitique en position stratigraphique, avec la carrière de Fumel (Lot-et-Garonne).

Formations sédimentaires de la colline de Floressas (Lot). Sur le flanc sud de la colline, les faciès sidérolitiques sont bien individualisés. Ils reposent sur un substratum de calcaire kimméridgien marin et peuvent être regroupés en deux ensembles : – un ensemble inférieur (~ 40 m) de couleur dominante rouge, gréseux sablo-argileux à concrétions et nodules ferrugineux importants; – un ensemble supérieur (~15 m) de couleur plus claire (blanc-beige-rose) carbonaté, argilo-sableux conglomératique, a concrétions et/ou galets calcaires et ferrugineux.

Au-dessus, un calcaire lacustre oligocène, épais d’au moins 25 m, couronne la colline et supporte l’ancien moulin à vent. Il faut cependant préciser que le Kimméridgien n’est pas le seul substratum possible. Des îlots de Crétacé supérieur, marin, peuvent affleurer aux alentours de Floressas.

Il faut également noter sur le plateau jurassique, certains affleurements d’argiles rouges à graviers de quartz et pisolithes de fer renfermant des fragments de Rudistes.

L’ensemble rouge inférieur : Les Grès du Boulvé

Cet ensemble est globalement induré, noduleux ou granulaire. Au milieu, cette induration prend un caractère de grès (Grés du Boulvé) à allure massive, soit à débit columnaire à fentes planaires horizontales ou verticales, soit à débit prismatique à faces courbes. On y note la présence de nodules ferrugineux, dont le dégagement par le ruissellement façonne un aspect conglomératique. Sous les grés, la couleur devient ocre-jaune, et la roche friable. Au-dessus, le niveau passe au rouge sombre, contient des concrétions ou des galets ferrugineux et s’ameublit également.

Dans tout l’ensemble, un faciès tacheté multicolore apparaît sans répartition préférentielle. Les minéraux essentiels sont le quartz, la kaolinite, la goethite et l’hématite. La composition chimique moyenne montre l’abondance de silice (65 %, soit 50 % de quartz). Les oxydes d’aluminium et de fer représentent 13 %. Les grains de quartz sont en voie d’altération et se présentent toujours corrodés et fissurés. La goethite, constituant une grande part de la fraction argileuse, peut être substituée par de l’aluminium.

Les minéraux accessoires en grains sont composés de zircon, ilménite, tourmaline, anatase, rutile et feldspath. Des minéraux argileux à l’état de traces sont représentés par l’illite, la smectite. Dans les nodules et concrétions ferrugineux, goethite et hématite alumineuses sont nettement décelables. Tous ces caractères permettent donc d’attribuer le profil à argiles rouges et niveaux ferrugineux indurés (Grés du Boulvé) à des vieux profils d’altération ferrallitique.

D’autres sites sont à rattacher au profil de Floressas comme à Ségos, Riais, Le Boulvé, Fumel, Gavaudun, Cayrol, les Cabèques, Cazals et Uzech. Il est alors possible de parler, à l’échelle régionale, de véritable manteau d’altération s’enracinant dans les roches sédimentaires.

© Jean, Guy Astruc et Quercy Net