Analyse démographique et économique
Par Tony NEULAT

Plan :

Introduction

I- Le compoix : un cadastre d’une valeur inestimable

II- Notions utiles

III- Une population estimée à 600 habitants

IV- Une grande variété de patronymes

V- Un choix restreint dans les prénoms

VI- Fréquence et origine des surnoms

VII- Une multitude de toponymes

VIII- Des inégalités sociales criantes

Conclusion

 


Introduction

Beauregard est un village lotois d’environ 230 habitants, situé dans le canton de Limogne-en-Quercy, au carrefour de l’Aveyron et du Tarn-et-Garonne (cf. carte ci-contre, tirée du site locom.org).

Erigée en bastide, probablement au début du XIVème siècle, elle présente un plan caractéristique en échiquier, avec une halle et un hôtel-de-ville avec beffroi.

Le plan cadastral ci-dessous (accessible sur le site geoportail.fr) permet de s’en rendre compte. Il indique les principaux toponymes proches du bourg, dont certains sont déjà attestés dans le compoix de 1641.

I- Le compoix : un cadastre d’une valeur inestimable

Les compoix sont des cadastres (sans plan) de l’Ancien Régime, constitués afin de répartir la taille (Impôt direct de l’Ancien Régime) entre les différents membres de la communauté au prorata de leurs biens. Ils n’étaient établis que dans le sud de la France car c’était une région de taille réelle où l’imposition était répartie en fonction des biens, contrairement au nord, région de taille personnelle, où le prélèvement était partagé en fonction des revenus de chaque foyer.

Tenus par communauté (plus ou moins équivalente à une paroisse), ils recensent avec précision les propriétés de chaque tenancier, puisqu’ils indiquent, pour chaque foyer :
• Nom, prénoms, surnom éventuel, profession du chef de ménage
• Description précise de chaque parcelle :

– localisation (lieu-dit),
– confronts (par exemple : noms des chemins, noms des propriétaires des maisons ou pièces de terres environnantes),
– superficie réelle,
– superficie imposable, qui reflète la valeur de la pièce de terre. Elle est inférieure à la superficie réelle car le terrain est susceptible de ne pas être entièrement propre à la culture.
– nature du terrain (pré, clos, vigne, chenevier…),
– détails des bâtis présents (maison, ayral, cazal, étable, grange, pigeonnier…)

• Montant de l’impôt (en chiffre romain) se rapportant à chaque parcelle. Il s’agit du « hiéroglyphe » en bas à droite de chaque paragraphe sur la photographie suivante.

Les compoix représentent donc un fonds d’une richesse inestimable, d’une part, parce qu’ils s’avèrent être de véritables photographies de la population d’une communauté à une date donnée, et d’autre part, parce qu’ils permettent d’évaluer le niveau de richesse de ses ancêtres relativement à leurs voisins mais aussi de reconstituer la pyramide sociale de l’époque, comme nous le verrons par la suite.

Le compoix de Beauregard a été établi en 1641 (Et non en 1646 comme il est indiqué en page de garde des microfiches) « par Jean Gasc, agrimansseur (Géomètre, arpenteur de terres agricoles) d’elves (Elbes : lieu-dit de Martiel (12), à quelques km de Beauregard) et Jean Viallettes aussy arimansseur habitant de St Clair de Margues (Saint-Clair de Margues : lieu-dit de Salvagnac-Cajarc (12), à quelques km de Beauregard) & escript et dresse par moy Jacques Pradines habitant de la Battude (La Batude : lieu-dit de Vidaillac (46), commune voisine de Beauregard) soubz signe ».

Il est aujourd’hui consultable aux Archives départementales ou à la mairie de Beauregard, sous forme de microfiches (cote Mi 1G1). Il comprend environ 740 pages d’inventaires de terres, plus une table alphabétique par prénoms et une table alphabétique par patronymes.

A noter : cette dernière table, sûrement ajoutée a posteriori, est incomplète puisqu’il y manque les noms débutant par les lettres M et N.

La graphie de ce compoix est caractéristique de cette époque, de par ses nombreuses abréviations et la forme des lettres « e », « r » (roulé), « s », « h » (plongeant), « d » (à rebours)…

Il résulte de l’inventaire que la communauté de Beauregard et ses habitants devront payer 158 livres 10 sous, comme nous l’explique Jacques Pradines : « Apres avoir bien compte et calculle (Vraiment ? J’ai noté quelques erreurs, toutefois mineures) ledit cadastre avons treuve y avoir de livre cadastralle cent cinquante huict livres dix soulz ayant mis pour chesque livre cinq cestayrees terre reduictes en boun ou passe boun de la mesure de Cajarc montan pour cestayree quatre soulz le carton six deniers la penne ung denier la demy pene ma »

Comme on peut le constater, quelques pré-requis, notamment en terme de vocabulaire, sont nécessaires pour comprendre et analyser un compoix, pré-requis que je vais à présent aborder.

 

II- Notions utiles

La monnaie :

2 systèmes

Ecus :
1 livre (abréviation : l) = 20 sous / sols / soulz (abréviation : s)
1 sou = 12 deniers (abréviation : d)

Les unités de mesure de superficie :

C’est la mesure de Cajarc qui a été utilisée pour réaliser ce compoix.
1 séterée / setterée / cestayrée = 8 cartons
1 carton / quarton = 6 pennes / pènes
Je ne saurais donner l’équivalence précise en m2.
Le montant de la taille à payer est directement proportionnel à la superficie des terres fertiles possédées. Chaque tenancier doit ainsi payer :
• 1 livre pour 5 cestayrées
• 4 sous par cestayrée
• 6 deniers par carton
• 1 denier par penne

Les termes du bâti :

Ayral : terrain à bâtir au centre d’une bastide
Borie : exploitation agricole équipée d’au moins une paire de boeufs
Carrière : rue
Cazal : jardin contigu à l’ayral
Estachie : étage
Venelle : passage de 1 à 3 m de large, à l’arrière des habitations d’un bourg

Les termes de la culture :

Chènevière / chenevyer : champ de chanvre
Clos / cloz : espace de terre cultivé et fermé (de murs, de haies ou de fossés)
Combe : petite vallée sèche
Couderc : préau, petit jardin attenant au logis
Galinier : poulailler
Grèze : sol légèrement calcaire formé de graviers
Patus / pattus : espace autour de la maison
Pièce / piesse de terre : parcelle de terre
Pred : pré
Puye : puits
Selhier : cellier

Autres termes rencontrés :
Assis / assiz : situé, sis
Hères : héritiers
Illet : ici
Sive : terme latin signifiant « ou encore »

 

III- Une population estimée à 600 habitants

Le dépouillement de ce compoix m’a permis de collecter un grand nombre de renseignements, tant sur la population que sur son niveau de richesse. 206 tenanciers sont recensés, majoritairement des hommes (seulement 14 femmes citées). Parmi eux, certains sont des forains, c’est-à-dire des étrangers à la communauté possédant néanmoins des terres dans la paroisse. 21 sont explicitement désignés comme originaires d’un lieu voisin (principalement La-Bastide-Marsa). Par ailleurs, 88 personnes ne possèdent pas de bâti dans Beauregard (en particulier les 21 forains), ce qui signifie soit qu’ils n’y résident pas, soit qu’ils vivent dans la maison d’un autre tenancier cité par ailleurs. Il y a donc entre 118 et 185 ménages à Beauregard à cette époque. D’après les divers recensements que j’ai analysés, il apparaît que la population d’un village peut être estimée en multipliant par 4 le nombre de chefs de famille. 500 à 700 habitants résident donc à Beauregard en 1641. Une telle estimation est cohérente :
• avec le recensement de Beauregard de 1800, au cours duquel la population est comptabilisée à 871 habitants. Cela représente une croissance de 45% par rapport à une population de 600 habitants, croissance équivalente au niveau national.
• avec la population de Saillac qui est de 400 habitants en 1695, de Jamblusse qui est de 200 habitants en 1631 et celle de Saillac + Jamblusse qui est de 856 habitants en 1800. La croissance de la population est donc équivalente.

 

IV- Une grande variété de patronymes

La variété des patronymes est frappante. 105 patronymes différents sont représentés, pour un total de 206 personnes, ce qui signifie qu’un patronyme est porté moins de 2 fois en moyenne ! Reportez-vous à la liste intégrale plus loin pour davantage de détails.

Intéressons-nous aux 6 patronymes les plus fréquents (présents plus de 5 fois) :

MARTIN : ce patronyme est de loin le plus répandu à Beauregard. Il est important de noter qu’à cette époque, c’est l’orthographe MARTIN et non MARTY qui est la plus courante (9 MARTIN et 1 seul MARTY dans le compoix). Par ailleurs, ces familles MARTIN n’ont aucun lien agnatique avec la famille MARTY actuellement résidant à Beauregard. 2 familles sortent du lot :

– la fratrie Anthoine, docteur et avocat, Jean, notaire royal et procureur, Ramond, prêtre et prieur de St-Jean-de-Laur , qui détiennent à eux trois 12% des richesses de Beauregard comme nous le verrons par la suite. Cette famille est implantée à Beauregard depuis plusieurs générations et figure parmi les plus illustres. Elle se divisera en plusieurs branches par la suite : MARTIN de FONTANILLES, SAINT MARTIN, MARTIN de la BARONNE.
– la famille de chapeliers sur la place de Beauregard, qui aura une nombreuse descendance à Beauregard. Peut-être que cette famille est alliée à la précédente puisque le compoix nous apprend que Jean MARTIN dit Vieulx possède une maison « appelée de Dabreilhe », dans le fort, en indivision avec Anthoine MARTIN, docteur et avocat, et Jean MARTIN, notaire royal et procureur.

CAMBOU : il est étonnant que ce nom de famille apparaisse parmi les plus fréquents étant donné que les CAMBOU sont en réalité de St Laurent. En effet, sur les 7 CAMBOU listés, seuls 4 possèdent des bâtis dans Beauregard. Parmi les 4, 3 sont en fait originaires du mas de Pierrat à St Laurent. Quant au dernier, il est également natif de St Laurent.

CARRIERE : aucun des 5 hommes listés ne possèdent de bâti à Beauregard.

DELPECH : la majorité des personnes listées ne sont pas de Beauregard. Notamment 2 sont indiquées de Varaire .

GAILLARD (noté GALHARD / GAILHARD / GALHIARD dans le compoix) : les différents individus ne semblent pas apparentés (hormis Pierre dit Jeune et Marguerite qui sont frère et sœur). Guilhaume habite à Guiralet. Anthoine, tailleur, possède avec son demi-frère une maison à 2 étages sur la place mais habite probablement au mas de Loigue. Quant à Pierre, il est chapelier dans la rue de la Draye Basse de Beauregard. Ces familles sont attestées à Beauregard dès le début du XVIIème siècle.

NEULAT : 3 membres sur les 5 sont de la même famille puisque Pierre dit Paje, cordonnier, est le père de Guillaume, cordonnier, et d’Anthoine, marchand. Cette famille est probablement originaire de Laramière , voire Puylagarde . Elle a eu une très nombreuse descendance à Beauregard.

 

V- Un choix restreint dans les prénoms

A la grande variété des patronymes s’oppose l’éventail restreint des prénoms, comme le montre le tableau ci-contre. ¼ des hommes s’appellent Jean ! Près des 2/3 des hommes s’appellent Jean, Pierre ou Antoine !

Ceci n’a rien d’étonnant à une époque où le prénom n’était pas choisi mais transmis par le parrain.
A noter quelques prénoms anciens tels que Gaspard, Hugues, Arnaud, Gabriel, Galhard, Guyon / Guyot (diminutif de Guillaume), Ysac (Isaac), Barthélémy, Brenguier…

Miquel est la variante occitane de Michel, et Hiérosme l’ancienne orthographe de Jérôme, tirée du latin Hieronimus.

 

VI- Fréquence et origine des surnoms

Etant donnée la faible diversité des prénoms, le surnom prend toute son importance pour différencier les homonymes et / ou les branches d’une famille. Il est la plupart du temps héréditaire et tend même, parfois, à se substituer au patronyme dans les registres paroissiaux.

C’est ainsi que 55 tenanciers sont affublés de surnoms dans le compoix.

D’où viennent ces surnoms ? Plusieurs possibilités :
• Ils indiquent l’origine géographique de l’individu : lieu-dit, paroisse (15 cas)
• Ils sont liés à l’âge : dit Jeune, dit Vieux (10 cas)
• Ils font référence à un trait physique ou de caractère (6 cas)
• Ils sont une variante du prénom (3 cas)
• Ils désignent la profession (1 cas)

La signification des 20 surnoms restants n’a pu être identifiée à ce jour.
A noter que d’autres habitants de Beauregard avaient un sobriquet, qui n’a pas été nécessairement retranscrit sur le compoix.

 

VII- Une multitude de toponymes

Une centaine de toponymes sont cités dans le compoix de 1641, si bien que chaque hameau est identifié par un nom ! La carte de Cassini, pourtant précise, est loin de tous les citer…

 

Voici la liste des lieux-dits et chemins nommés dans le compoix.

Si un certain nombre de lieux-dits sont difficiles à localiser précisément, les principaux peuvent être identifiés grâce au cadastre, en prenant garde aux variations orthographiques (ex : « Fon Soubiranne » est devenu Foncebirone, Rebeilhat s’est transformé en Reveillé, à ne pas confondre avec Rebelet !).
Grâce au compoix, il est possible de reconstituer la géographie du site. Au centre, la place publique, le fort, la maison consulaire, encadrés de rues : la Grand Rue, la Carriere de la Palhasserye (de l’occitan carrièra : rue et palha : paille), la Draye Basse (de l’occitan dralha : chemin, sentier), la rue allant à l’église (vers l’ouest), la rue allant al Bournaguet (vers le nord-ouest), la rue allant al Thorondel (vers le nord-ouest)… et de fossés (foussat) d’un côté.

 

VIII- Des inégalités sociales criantes

Le compoix de Beauregard est également précieux par l’éclairage social et économique qu’il délivre. Au fil des pages, c’est le niveau de richesse des habitants, comparativement à leurs voisins qui nous est révélé. Il est alors possible de reconstituer la pyramide sociale et de mesurer les inégalités.
Le compoix recense 206 personnes et dénombre 158 livres 10 sous de taille cadastrale au total, ce qui représente un impôt moyen de 15,4 sous (185 deniers) par personne (pour rappel : 1 livre = 20 sous et 1 sou = 12 deniers). Néanmoins, cette moyenne cache de nombreuses disparités.
Considérons par exemple les 20 habitants les plus imposés, c’est-à-dire ceux qui possèdent le plus de terres fertiles (et donc les plus riches à une époque où la propriété jouait un rôle primordial). Le système monétaire de l’époque n’étant pas des plus aisés (en particulier non décimal), j’ai ramené tous les montants d’impôt en deniers afin de simplifier les comparaisons.

 

Quels constats peut-on tirer ?

• Tout d’abord, ces 20 personnes, soit 9,7% des habitants possèdent 63% des terres cultivables ! 5 personnes, soit 2,4% de la population, détiennent 31,2% des richesses !
• 2 nobles de la famille de MARSSA, Monsieur de MARSSA et Monsieur de FONNEFVE figurent, sans surprise, dans le « Top 20 ». Néanmoins, leur capital foncier reste comparable à celui de roturiers. Cela s’explique par le fait qu’ils possédaient probablement de nombreuses terres dans les paroisses avoisinantes, ce qui n’est certainement pas le cas des autres propriétaires beauregardais.
• Les notables : avocat, procureur, notaire, praticien (clerc de notaire) , marchand, hôte, et les artisans : maréchal, chapelier, menuisier , tiennent le haut du pavé. Peu de place laissée aux cultivateurs tels que laboureurs, brassiers… Il est à noter qu’aucun membre du compoix n’est explicitement indiqué laboureur, brassier ou exerçant une profession liée à la culture de la terre, non pas qu’ils soient inexistants, mais parce que tous les habitants travaillaient la terre !
• Les 3 frères MARTIN, Anthoine, Jean et Ramond, disposent à eux seuls de 12% des richesses de Beauregard. Sans compter que le chapelier Jean MARTIN est probablement de leur famille comme nous l’avons vu précédemment.
• Pierre et Jean FLAUJAC sont frères.
• Pierre OLIER et Guyon DAZOLS sont beaux-frères.
• Guillaume FRAUCIEL et Pierre TOULZA sont peut-être beaux-frères.
• Ainsi, une dizaine de familles seulement détient l’essentiel des richesses de la communauté.

Elargissons l’analyse et reconstituons la répartition des richesses à l’aide des graphiques suivants.

L’impôt moyen de 185 deniers, cité précédemment, est en fait la résultante d’une faible minorité fortement imposée et d’une immense majorité vivant dans la misère, puisque l’impôt médian est inférieur à 50 deniers, comme l’indique le graphique ci-dessus. Il se lit ainsi :
• 5% de la population (soit 10 personnes) paie plus de 1000 deniers d’impôt.
• 8% de la population (soit 17 personnes) paie plus de 500 deniers d’impôt.
• La moitié de la population paie plus de 50 deniers d’impôt.
• Inversement, près de 39% des propriétaires paient moins de 30 deniers d’impôt.
• 20% des habitants paient moins de 10 deniers d’impôt.

Le deuxième graphique, ci-dessous, illustre la très inégale répartition des terres entre les habitants, en associant, à un pourcentage donné de la population, la part des richesses détenues. Le résultat est édifiant :
• 1 personne détient 8% des richesses.
• 3 personnes possèdent 21% des terres.
• 12 personnes (6% des habitants) accaparent plus de la moitié des richesses
• ¼ des habitants détiennent 80% de la surface cultivable.
• A l’inverse, les 50% les plus démunis se partagent modestement 4,6% des terres.
• 80% des habitants se contentent de 22% des terres.

La droite symbolise une société parfaitement égalitaire dans laquelle x% de la population détiendrait exactement x% des richesses. L’écart par rapport à cette droite est donc un indicateur de mesure révélateur des inégalités économiques qui frappe la société d’Ancien Régime.

 

 

Conclusion

Les compoix constituent une source de premier ordre au niveau généalogique, historique, démographique, économique et social. En particulier, le compoix de Beauregard de 1641 donne un éclairage particulier, une photographie instantanée de la population d’un village rural de l’Ancien Régime. Un village dans lequel tout le monde se connaît et chacun est affublé d’un surnom.

Un village dont la place centrale et le fort donnent une âme à la communauté, qui, malgré tout, reste disséminée dans nombre de mas aux noms insolites. Un village dans lequel les artisans sont nombreux et où se côtoient les notables et les plus démunis.

 

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