Parler de Gagnac au Moyen Age est un exercice périlleux pour plusieurs raisons.
Une première difficulté tient à ce que le Moyen Age dure mille ans, et se compose de périodes très différentes. Ensuite, l’organisation politique, administrative, économique et financière est très compliquée, et changeante : c’est un mélange d’ancien droit marin et de coutumes locales. Le vocabulaire utilisé est totalement désuet et nécessite un effort de compréhension.
Il faut ajouter que le cas de Gagnac est particulièrement complexe. Est-ce bien un membre de la vicairie du Vert au temps des Carolingiens ? Est-ce réellement et toujours une paroisse de la vicomté de Turenne, jouissant de ses privilèges ? Pourquoi y-a-t’il dans cette région une poussière de petits fiefs qui révèlent soit de la vicomté, soit de la baronnie de Castelnau ?…
Toutes ces incertitudes, que nous tenterons de lever, sont probablement dues à sa situation de région frontière entre le Limousin et le Quercy, et aussi à sa proximité avec l’Auvergne. Etre à la périphérie et non au centre d’une région était et reste toujours délicat.
Une seconde difficulté tient à la longueur de l’exposé : en 500 pages, on a tout loisir de développer clairement son propos, le lecteur n’est pas obligé de tout lire d’une seule traite. En 20 pages, on simplifie tellement que les explications sont claires, mais ne rendent pas suffisamment compte de la complexité réelle des faits. Nous avons choisi une solution mixte qui n’est pas pleinement satisfaisante non plus, entrelardant des explications, des tableaux, et des exemples avec un récit continu. C’est pourquoi je conseille aux lecteurs de ne lire le texte qu’à petites doses, et munis d’une bonne carte de la région de Gagnac…Enfin, une dernière difficulté tient au style adopté : autant il est facile dans un exposé oral de rester simple afin de ne pas trop fatiguer l’auditoire, autant l’écriture exige un effort pénible pour rester exact tout en étant lisible… Les hommes savent bien que les femmes préfèrent parler plutôt qu’écrire, et que leurs propos vont dans toutes les directions ! Je demanderai donc à mes lecteurs masculins d’excuser l’apparente incohérence de mes propos, et à mes lectrices féminines de me pardonner d’être aussi ennuyeuse…
Je conclurai en invitant tous ceux qui écrivent avec plus de facilité et d’harmonie que moi à utiliser ce travail, qui n’a pour ambition que d’être une somme de renseignements, hélas peu nombreux jusque là, dont nous disposons sur Gagnac au Moyen Age.

Marguerite GUELY, décembre 2002