Florent, mon père, né le 24 août 1919 à Bergheim – Alsace, fusillé le 20 août 1944, au cours d ‘une épuration hâtive à Cahors dans le Lot. Il allait avoir 25 ans, il n ‘aura pas connu l ‘insouciance, le bonheur auquel il aurait eu droit.
Pourquoi Florent, l ‘humaniste, le théologien, le militant n ‘a t-il pas eu le droit de croire en ses valeurs ?
Pourquoi aura t-il fallu 60 ans et la pugnacité de son fils Jean-Louis pour faire ouvrir des archives et accéder à un document majeur et déterminant qui “casse et annule ” le jugement de validation postmortem !
C ‘est de cette tragédie là dont il est question dans ce livre, complété de très nombreux documents, c ‘est de cette époque dramatique, de la détresse d ‘une femme, épouse et mère de deux enfants dont ce livre veut témoigner, au nom de la seule vérité.
En rédigeant ce livre, Jean-Louis Florent SCHROETTER a une pensée particulière pour toutes les familles qui ont vécu les affres de l ‘épuration sauvage, pour tous les laisser-pour compte qui portent à jamais les stigmates de cette souffrance.
60 ans après, chacun d ‘entre nous se sous ient et attend Reconnaissance et Honneur de l ‘État français.
Ce livre est préfacé par : Bernard RODENSTEIN, président de la Délégation Alsace de l ‘Association Nationale des Pupilles de la Nations et Orphelins de Guerre ou du Devoir (A.N.P.N.O.G.D.). Chevalier de la Légion d ‘honneur et Officier de l ‘Ordre national du mérite.

Jean-Louis Schroetter est un de ces nombreux Alsaciens qui n’a pas connu son père. Ce dernier n’a pourtant pas été enrôlé de force dans la Wehrmacht. Il n’est pas mort ou porté disparu sur tel ou tel front. Il est mort en France, à Cahors (Lot), alors que les Allemands avaient déjà fui cette ville. Florent Schroetter est natif de Bergheim (Haut-Rhin), porte un nom à consonance germanique, maîtrise la langue allemande et, de surcroît, il est membre des Chantiers de Jeunesse Française. Lorsque Cahors est libéré sans combat (« pas une chicane, pas un coup de feu ») par les FTP le 17 août 1944, tous ces éléments – auxquels il faut ajouter une lettre anonyme – font de lui un collabo en puissance. Le soir du 18 août, un camarade FTP de Florent Schroetter vient le chercher, car le Maquis avait besoin d’un interprète. Sa femme ne le reverra jamais : incarcéré le lendemain, il est fusillé en toute illégalité le 20 août. A travers la longue et difficile quête de Jean-Louis Schroetter pour retrouver les traces de son père, victime de la haine des hommes pour leurs semblables et dont « la seule présence « visible » était une grande photo, celle d’un jeune homme en uniforme, accrochée dans la salle à manger », ce livre contribue à faire connaître la situation complexe des Alsaciens pendant et après la guerre et à soulever un pan du voile qui masque toujours encore le côté obscur de la Résistance.