Le Chanoine Sol, archiviste du diocèse de Cahors, a été un travailleur infatigable, qui a renouvelé l ‘histoire de sa petite patrie. On verra à la fin des volumes, l ‘imposante bibliographie de ses oeuvres. II ne se pique pas de littérature, il a voulu faire oeuvre d ‘historien : aussi, certaines lourdeurs de style n ‘enlèvent rien à la valeur de son travail. Ce travail, un peu touffu parfois, fourmille de détails intéressants : nous voyons vivre nos anciens dans leurs travaux agricoles, leurs récoltes péniblement engrangées; nous participons à leurs joies et à leurs douleurs; nous entendons jurons sonores et proverbes populaires, et c ‘est pour nous un vrai plaisir de communier ainsi à cette humble histoire, laissée en héritage par les aïeux.
Les dessins de Bertheline Monteil, qui témoignent d ‘un réel talent, viennent illustrer avec bonheur les chapitres de l ‘ouvrage, et permettent d ‘évoquer costumes, coutumes, cadre de vie, scènes de village.
Chanoine Eugène SOL. Maison des Oeuvres, Cahors. Tome I : Usages anciens, Format : 16,5 x 25,5, 280 pages. Tome II : Traditions et coutumes, Format : 16,5 x 25,5, 252 pages.
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« Toutes les histoires et encyclopédies françaises que j ‘ai lues quand j ‘étais jeune s ‘accordaient à décrire une occupation anglaise du Quercy qui aurait duré de 1154 à 1453 et provoqué les 2 guerres de Cent Ans. Presque tous ces mêmes ouvrages déclaraient que les Plantagenêts et leurs partisans auraient détruit la France, sa langue, sa culture, s ‘ils avaient gagné ces deux guerres.
Plus, tard, j ‘acquis la certitude qu ‘il n ‘y avait jamais eu d ‘occupation anglaise en France et que tout ce qu ‘on m ‘avait raconté sur ce sujet était totalement faux … »

On ne présente plus le Président Monnerville. Appelé aux plus hautes fonctions de la République, il a été un personnage majeur de la vie politique lotoise. De 1954 jusqu ‘à sa disparition il fut aussi, ne l ‘oublions pas, président d ‘honneur de la Société des études du Lot. Cet ouvrage résume la vie de l ‘ancien président du Sénat, retrace la carrière de l ‘avocat brillant, rappelle le parcours de l ‘homme politique, intègre et exigeant, toujours fidèle à ses convictions et défenseur des Droits de de l ‘Homme. Le texte, bref et concis, présente une remarquable sélection d ‘images (photographies, dessins, caricatures). Le choix des illustrations fait tout l ‘intérêt de cette rétrospective qui est à la fois un hommage et une leçon d ‘histoire.
(BSEL, 4e fasc. 1999, T. CXX, oct.-déc., p. 305).

Il s ‘agit d ‘une cinquantaine de lettres présentées par Jacqueline Marty-Bazalgues avec la collaboration de Jean Bergue et Edmond Lefrançois. Cette correspondance émane d ‘un cultivateur de Couzou, village du causse de Gramat. Mobilisé le 15 août 1914, il sera porté disparu en Champagne le 17 février 1915. Bien que ne concernant qu ‘une période de six mois., ces lettres ne manquent pas d ‘intérêt et expriment avec justesse et simplicité l ‘état d ‘esprit et les sentiments d ‘un paysan quercynois confronté aux premiers mois de la Grande Guerre.
(BSEL, 1e fasc. 2001, T. CXXII, janv.-mars, p. 90).

Auteur-éditeur : Max Aussel, « Le Pouget « , 46300 Le Vigan, Format : 21 x 29,7, 175 pages, 2002 (Tome II – 1500-1700)
« Cette publication embrasse le passé de Dégagnac depuis le règne de Louis XII jusqu’à celui de Louis XIV. Elle vous contera année par année les faits les plus saillants de l ‘histoire de notre village, la prodigieuse carrière d ‘un marchand illettré qui parle d ‘égal à égal avec le seigneur et finit par lui racheter son château, celle de son gendre, autre marchand, qui utilisera les écus du beau‑père pour construire le repaire de Lentis, la destruction du fort de Lentis par les lansquenets du maréchal Matignon, la lutte de la communauté pour se libérer des oppressions seigneuriales, la participation d ‘un tenancier de la Mothe à la révolte des Croquants, son châtiment sur la place publique et son envoi aux galères, les interminables procès au sujet des tenements et rentes de Lentis, les luttes séculaires des habitants et tenanciers de la paroisse à propos de la dîme, le déclin du pouvoir seigneurial et l ‘avènement d ‘une bourgeoisie enrichie qui s ’empare peu à peu du patrimoine des vieilles familles féodales »

Que reste‑t‑il aujourd ‘hui de la multitude d ‘activités artisanales qui s ‘exerçaient avant la Révolution ?
Et encore tous les métiers d ‘autrefois (comme certains métiers rares) n ‘ont pas été recensés faute de documentation. Dans les villes, on est étonné par la diversité des professions.
Dans les villages on dénombre parfois jusqu ‘à une douzaine de spécialités différentes avec souvent plusieurs artisans exerçant le même métier; pour la plupart d ‘entre eux le temps est partagé entre le travail artisanal et le travail agricole « qui nourrit la famille » ; l ‘activité professionnelle y est libre et adaptée à des conditions de vie difficiles.
L ‘auteur s ‘intéresse au rôle des confréries, aux problèmes de l ‘apprentissage, et ne manque pas de souligner l ‘adaptation de l ‘artisan à l ‘évolution économique.

GUERRES PAYSANNES EN QUERCY. Violences, conciliations et répression pénale dans les campagnes du Lot
Dans la première moitié du XIXe siècle, tous les observateurs de la société lotoise, confrontés au spectacle des violences auxquelles se livrent les habitants de cette contrée, expriment un sentiment d ‘effroi et d ‘incompréhension. La rixe, l ’empoisonnement, l ‘incendie criminel, apparaissent ici comme autant de modes sinon banals, du moins tolérés — voire, dans certains cas, valorisés — de règlement du conflit. Mais c ‘est par-dessus tout la fréquence et la brutalité des guerres inter-villageoises qui suscitent l ‘étonnement des contemporains : chaque été, les habitants de communes rivales s ‘engagent dans des cycles de défis et de vengeances qui peuvent, par le jeu des alliances qui se nouent entre localités voisines, embraser des cantons entiers.
Cette violence, pourtant, n ‘a rien de « sauvage » ni d ‘anarchique. Elle traduit une éthique spécifique — celle de l ‘honneur, composante fondamentale du statut —, et doit être mise en relation avec les formes d ‘organisation et les principes de fonctionnement de la société rurale. Elle n ‘est pas non plus incontrôlée : bien des litiges s ‘achèvent, au terme d ‘une procédure très élaborée de médiation ou d ‘arbitrage, soit par un « arrangement « , soit par une réconciliation rituelle.
Face à l ’emprise croissante de la répression pénale, la société quercynoise fait preuve d ‘une étonnante capacité de résistance à l ‘acculturation : ainsi n ‘est-il pas rare qu ‘au terme d ‘un véritable parasitage du procès, la violence de la répression judiciaire soit détournée de sa fonction première pour être intégrée au jeu des vengeances privées.
C’est cette histoire mouvementée qu’explore ici l’auteur, à partir des archives judiciaires.

« Enfin une étude sur la bourgeoisie rurale ! En douze chapitres, l ‘auteur nous en a révélé toutes les facettes. Un texte aussi dense ne peut se résumer en quelques paragraphes. L ‘ouvrage s ‘achève avec un répertoire des sources : bibliographie et références d ‘archives et un copieux index. L ‘llustration est bien adaptée au texte. (…) « .
Jean Lartigaut, BSEL, 3e fasc. 2000, T. CXXI, juill.-sept., p. 234).

Le Quercy, terre que l ‘on traverse plus que l ‘on n ‘y vit, semble immuable depuis des millénaires ; elle a connu des vicissitudes nombreuses, les ravages des guerres, la dépopulation, mais cette province, autour de ses fleuves et du plus important de tous, le Lot, a maintenu sa personnalité et sauvé son âme. Elle a contribué à la formation de la France, une France dont elle révèle les racines profondes. Cette histoire sentimentale de la province est racontée, non pour elle-même, mais telle qu ‘elle se reflète dans le coeur et la vie de divers personnages, tous réels, hommes d ‘Église, écrivains, seigneurs et simples paysans, des plus grands aux plus humbles, et, parmi ces derniers, l ‘auteur lui-même.

Portrait photographique d ‘un petit village du causse de Gramat à l ‘aube du XXIème siècle à travers 153 photographies de ses habitants
dans leurs activités quotidiennes. Suivi de Lentillac du Cœur par Raoul Vaneigem (Auteur du Traité de Savoir-vivre à l ‘usage des jeunes)

Deux familles illustrent durablement l’histoire de la seigneurie et du monastère des Junies. Elles ont en commun, malgré quelques nuances, une ascencion rapide et prestigieuse. Les de Jean, d’abord négociants puis banquiers cadurciens, à la faveur des guerres, s’intégrèrent grâce à leurs services et à leur fortune dans la noblesse rurale. Il y a loin, des Jean, simples marchands cadurciens, au noble et puissant baron, messire Benoît de Jean, seigneur des Junies et Salviac. De même tout semble séparer Antoine de Beaumont-Toucheboeuf, petit seigneur besogneux de Ferrières en Périgord noir, disputant à son frère un sac de seigle en 1608 et à son père un peu de vaisselle d’argent, et le marquis Armand Augustin de Toucheboeuf-Beaumont qui en 1781 se trouve parmi les gentilshommes les plus imposés de sa province. La guerre de cent ans pour les uns, la révolution pour les autres, mettront fin à leur rêve.

Au XIIe siècle, Templiers et Hospitaliers ont fondé en Haut Quercy quatre importantes commanderies : Le Bastit du Causse, Sainte-Marie de Cahors, La Salle-Durbans, La Tronquière, chacune ayant ses dépendances en de nombreuses localités du Lot. Ces établissement agricoles et artisanaux étaient voés à l ‘hospitalité : il s ‘agissait d ‘accueillir, loger, nourrir et souvent soigner les pélerins de la chrétienté occidentale en routes pour les grands sanctuaires : Saint-Jacques de Compostelle mais aussi, plus près de nous, le Puy, Conques, Rocamadour, Moissac… (…) Le rôle des commanderies dans la structuration du pays, et dans sa maturation religieuse, fut donc très important et reste encore perceptible ici et là en Quercy. Unique en France, un grand Prieuré de Dames Maltaises fut créé à l ‘Hôpital-Beaulieu ; Sainte-Fleur, la sainte du Quercy, y vécut.