Présentation de l ‘éditeur : De collaborateur zélé des nazis, Louis Darquier de Pellepoix (Cahors 1897-Madrid 1980), souvent surnommé le ” Eichmann français “, devint Commissaire général aux questions juives sous le régime de Vichy, entre mai 1942 et février 1944. Dès 1933, il avait trouvé dans un antisémitisme forcené un marchepied à son plan de carrière. Il s ‘enrichit personnellement par la spoliation et la vente des biens des Juifs arrêtés ou enfuis, et incarna jusqu ‘à la caricature une certaine droite française enracinée dans une tradition antisémite portée par Charles Maurras et défendue par Pierre Laval et Philippe Pétain. Responsable en partie de la déportation de soixante-quinze mille Juifs français vers les camps de la mort, Darquier de Pellepoix se réfugia à Madrid en 1944 où il vécut, protégé, jusqu ‘à la fin de ses jours.
Condamné à mort par contumace en décembre 1947, il vit sa peine prescrite en 1968. La France ne demanda jamais son extradition. Très jeune, cet escroc portant canne et monocle épousa Myrtle, une Australienne aussi alcoolique et mythomane qu ‘il était vantard, coureur de jupons et violent. Elle lui donna une fille, Anne, qui, abandonnée par ses parents en Angleterre, deviendra psychanalyste ; c ‘est en se rendant à sa séance d ‘analyse chez Anne Darquier que Carmen Callil apprit son décès brutal. ” Certaines choses et certains individus ne méritent pas le pardon “, avait confié Anne peu avant sa mort. Cette enquête exceptionnelle, détaillée, poignante, souvent révoltante, éclaire les zones laissées dans l ‘ombre par les historiens officiels. Elle nous livre les destins croisés d ‘une jeune femme et d ‘un peuple entier, abandonnés et trahis tous deux par un père et par un homme dont la mémoire des crimes ne doit jamais sombrer dans l ‘oubli.
Biographie de l ‘auteur : Carmen Callil, Australienne née en 1938, s ‘établit en Angleterre en 1960. Fondatrice en 1972 des éditions Virago, elle fit carrière dans l ‘édition jusqu ‘en 1998, date à laquelle elle entama ses recherches sur Louis Darquier de Pellepoix, qui dureront une dizaine d ‘années. Carmen Callil vit à Londres.
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