Clément MAROT, une adolescence clémentine
(Cahors, 1496 ou 1497 – Turin, 1544)

Fils de Jean Marot, réthoriqueur célèbre, Clément Marot passe son enfance en Quercy, terre de langue d’Oc puis, en 1506, il s’en va « en France ». Ses études sont sommaires : il ne savait pas le grec et son latin était hésitant. Malgré les efforts qu’il fera plus tard pour combler ces lacunes, on ne pourra jamais le comparer aux artistes et érudits de sa génération.

Ayant, grâce à son père, approché très tôt les fastes de la cour, il ne songe guère qu’à s’assurer l’existence facile d’un amuseur de cour. Il devient d’abord page au service de Nicolas de Neufville (secrétaire des finances). Lorsque François 1er monte sur le trône (1515) il lui compose un hommage (Temple de Cupido), œuvre sans originalité.

Clément Marot,
par Christian Verdun,
artiste plasticien

En 1527, il prend une charge de « valet de chambre » de François 1er et connaît un certain succès comme amuseur de cour.

Lors de l’affaire des Placards (1534), il est inscrit sur la liste des suspects et a juste le temps de se réfugier à Nérac, en Navarre, d’où Marguerite, remariée en 1527 avec Henri d’Albret (grand père d’Henri IV), le fait passer à Ferrare où il devient secrétaire de la princesse Renée de France. Ferrare est alors le refuge de nombreux huguenots, et l’on pense que Marot a l’occasion d’y rencontrer Calvin.

Il meurt à Turin le 10 septembre 1544.

Maniant avec aisance le décasyllabe, il contribua à épurer la langue de son temps, s’exprimant avec un pittoresque (inventions verbales) et une clarté que vantèrent Boileau et La Fontaine.

On lui doit le recueil l’Adolescence de Clémentine (1532), les Épîtres (Épître à Lyon Jamet, 1526, Épître au roi, pour le délivrer de prison (1527), L’Enfer (une satire allégorique des mœurs judiciaires), les Élégies et la traduction des Psaumes (1536).

… au lieu que je declaire
le fleuve Lot coule son eau peu claire
qui maints rochers traverse et environne
pour s’aller joindre au droict fil de Garonne
a brief parler c’est Cahors en Quercy

La tradition rapporte que le poète Clément Marot serait né à Saint Clément commune de Cezac et que son nom lui viendrait du lieu de Marot où existait une maison forte. L’on dit qu’il y était né. Dans la fameuse épitre au roi, sur le vol dont il avait été l’objet de la part d’un valet de gascogne, il dit à François 1er:

« Avisez donc si vous avez désir
De me prêter, vous me ferez plaisir
Car depuis peu, j’ai bâti à Clément
La où j’ai fait un grand déboursement
Et à Marot qui est un peu plus loin
Tout tombera, qui n’en aura le soin »

Sur la cloche de la chapelle de Saint Clément (inscrite sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 29 mars 1929) deux vers de Clément Marot figurent sur la cloche :

« J’ai la langue pendue au milieu de mon corps
J’appelle les vivants et sonne pour les morts »

Clément Marot est l’inventeur d’un jeu littéraire : le blason

 

Contribution : Gilbert Pons