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Charles Dumont honoré à Cahors en 1999

La disparition récente de l’enfant de Cahors nous invite à faire référence à l’hommage qui lui a été rendu en 1999, à l’occasion de la 9e édition des rencontres internationales francophones organisée par l’Association des Ecrivains de Langue Française et son équipe lotoise, présidée par le professeur Edmond Jouve.

C’est Jean-Yves Brunerie, fidèle de l’équipe, qui nous offre ce beau portrait de Charles Dumont, délivré en sa présence et qui s’ouvre sur la première rencontre avec Edith Piaf, celle qui l’a conduit vers la renommée. Ce texte ponctué de témoignages de la presse de l’époque et des relations avec les acteurs du monde du spectacle, nous donne à voir qu’il suffit souvent qu’un seul rendez-vous, fortuit ou provoqué, peut être déterminant pour la construction d’une carrière.

Pour lire la communication de Jean-Yves Brunerie (enseignant, habitant de Payrac) CLIQUEZ CE LIEN

 

Journée Marguerite Moreno

Si le lieu « La Source bleue » est associé à jamais à la grande actrice, icône du monde théâtral mais également cinématographique, il manquait à Touzac, sa commune de résidence, un lien « officiel ».

C’est désormais chose faite avec la présentation de cette plaque en présence des élus, de la famille Delande-Moréno, des amis du cinéma et des participants à la 6e journée dédiée à Marguerite avec la conférence donnée par Claire Delannoy, fille du cinéaste.

Ce rendez-vous organisé par Cinéphilot (Patrick Cazals et Bernard Maupou) a permis de visionner un documentaire évoquant les liens entre le réalisateur Jean Delannoy avec les actrices et acteurs qui se sont succédés dans ses 60 films.

La journée a été clôturée avec le premier film réalisé en 1933 par Jean Delannoy « Paris-Deauville », projeté au cinéma Louis Malle.

Une belle rencontre ponctuée de témoignages émouvants évoqués par  la fille de Jean Delannoy.
A noter qu’un musée lui est consacré dans la ville de Bueil, tenu par sa fille Claire. Il résume sa carrière et toutes ses collaborations autour d’expositions et de scénaries réhabilités.

L’ouvrage  de François Soustre, « Marguerite Moreno la parfaite amie de Colette », préfacée par  Anny Duperey est édité aux éditions « Mon Limousin ».

Photo : Gilles Chevriau ©, Quercy.net

 

Jean-Eugène Pujol, 1899-1986, peintre à Pradines

Présent de longue date dans les pages de la première version de notre site internet, nous profitons de la publication de l’ouvrage consacré à l’histoire de Saint-Cirq-Lapopie dont la couverture est illustrée par une oeuvre de Jean-Eugène Pujol pour redonner à cet artiste sa place dans notre nouvelle galerie des « quercynois célèbres ».

SOMMAIRE :
Biographie
L’artiste par Dominique, l’un de ses fils
Professeur de dessin
Quelques oeuvres
Expositions et musées

Biographie : Jean-Eugène Pujol est né le 4 mai 1899 à Carbonne, dans le Volvestre, d’une famille de propriétaire terrien, dont le père Fernand Pujol possède un talent de dessinateur. Très tôt, Eugène Pujol manifeste son désir d’être peintre. Sa première toile en 1911 représente la campagne toulousaine. Il rentre à l’école des Beaux-Arts en 1917.
Appelé sous les drapeaux en septembre 1918, il reste mobilisé trois ans à Toulouse et peut suivre presque normalement les cours de l’école.
Démobilisé en juin 1921, il part à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Fernand Sabatté et de Louis Roger, respectivement élèves de Gustave Moreau et de Jean-Paul Laurens, puis il s’inscrit à l’École du Louvre. A Paris, il découvre Gervais et Hélène Rivière.
En 1924, il obtient la médaille du portrait au Salon des artistes français et de 1925 à 1947, il est membre des Artistes méridionaux. Une fois diplômé, il part comme professeur de dessin à Fougères où il restera jusqu’en 1927, alors nommé à Cahors. Il s’y marie en 1929 avec une cadurcienne et revient très souvent dans le Lot, séduit par les paysages et la lumière.
En 1930, il repart à Paris comme professeur au lycée Rollin à Montmartre et habite rue Paul Féval, il rencontre un de ces compatriotes carbonnais, le sculpteur Abbal qui l’initie à la sculpture. Il s’y consacrera pendant plusieurs années, sans abandonner la peinture.
Nommé à Toulouse en 1940, il se fixe définitivement à Cahors où, à partir de 1941, il enseigne le dessin au lycée Gambetta et à l’École normale de jeunes filles. Il se partage entre les ateliers de sa maison du Cours Vaxis face au Lot et de Labéraudie, sur les coteaux.
Après la guerre, il entreprend très régulièrement des voyages en France et à l’étranger ; en 1946/1947 il se rend en Alsace où son beau-frère est en poste, en Espagne, l’été, avec ses jeunes enfants et en Corse, en solitaire. Il part en Algérie en 1947 et à Rome en 1949/1950 avec sa fille aînée, Marie-Thérèse, d’où il revient très marqué par les «Chambres» de Raphaël.
De 1972 à 1981, il voyage très régulièrement à Venise qu’il avait jusqu’à cette époque dédaignée, par crainte d’affronter une ville trop médiatisée. C’est une grande période de créativité chez cet artiste qui peint plusieurs centaines de toiles de la Sérénissime.
En 1979, il va à Londres avec ses enfants.
Le peintre s’éteint en 1986.

L’artiste par Dominique, l’un de ses fils :
Écrire un texte à propos de mon père, c’est bien difficile. Tant de souvenirs viennent à mon esprit des temps heureux où nous vivions tous ensemble.
Vous comprendrez que je ne parle pas de son oeuvre, car il y a pas plus mauvais expert que celui qui fait entrer ses sentiments personnels dans son jugement. Entre le fils d’un artiste, vivre sa jeunesse auprès de lui, partager les moments de création, les joies de partir avec lui dans la nature et peindre ou dessiner, laisse forcément quelque chose, une empreinte pour sa vie durant.
Les questions que je me posais lors de mon adolescence, sur ma vie, mon avenir, je les ai partagées avec lui et mon penchant pour la peinture ou le dessin n’est pas un hasard. Le climat familial, mon père que j’ai vu si souvent travailler, si heureux à Labéraudie, où nous passions tous les étés, en sont pour l’essentiel à l’origine.
A Labéraudie il peignait, faisait de la menuiserie et se passionnait pour l’architecture. Cette maison, il l’a pensée comme un artiste de la Renaissance. L’atelier qui ouvre sur le jardin par une large verrière, est au coeur de la maison, donnant une âme à cette vieille bâtisse. C’était là que tout se passait et se passe encore.
Lorsque j’ai voulu peindre à l’huile pour la première fois vers 9 ou 10 ans, il m’a installé une toile neuve sur un chevalet et m’a dit : « Vas-y ! ». J’ai fait son portrait… une tête triangulaire, un oeil de cyclope, c’était horrible, mais il m’a dit avec un sourire « C’est un vrai Picasso».
Il m’encourageait en bon professeur de dessin qu’il était et lorsqu’un jour je lui ai dit : « Je pourrais peut-être faire le professorat de dessin comme toi ? », il répondit « Il vaut mieux que tu sois architecte
– Mais cela n’a rien à voir avec la peinture !
– Tu crois que construire la maison des hommes, ce n’est pas beau ! »

J’ai beaucoup réfléchi et à 17 ans, je savais que je serai architecte.
Je ne suis pas le seul enfant de la famille, nous sommes quatre, trois filles et moi le dernier. La maison était toujours très animée, et souvent remplie de cris d’enfants, surtout quand nous jouions à Minuit sonnant, à nous faire peur dans la maison, toutes lumières éteintes. Quand cela dépassait certaines limites, mon père ouvrait le porte de son atelier et de sa voix courroucée, forte et grave, nous criait « Vous voulez que je vous aide » et cela nous arrachait des cris supplémentaires.
Il avait du caractère, mon père, et cela lui permettait de préserver son espace vital car ma mère si douce nous aimait tant que ses interventions manquaient de vigueur.
Mon père a peint pendant près de soixante-dix ans, et je n’ai partagé qu’une petite partie de sa vie d’artiste, mais quelles années si riches, si belles !
Notre souvenir est intact et il m’arrive, en franchissant le seuil de Labéraudie, d’être heureux de le retrouver devant son chevalet, mais seules ses toiles sont là, témoignant qu’un artiste ne meurt jamais.
Dominique

Professeur de dessin : Professeur de peinture et de dessin au Lycée Gambetta.
Né à Carbonne (Haute-Garonne) le 14 mai 1899, Eugène Pujol entre à l’école des Beaux-Arts de Toulouse en 1917, puis suit les cours de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et de l’École du Louvre. Il est fortement influencé par les peintres paysagistes tels Corot, Courbet et Cézanne. Au Salon des artistes français de 1924, il obtient la médaille du portrait.
En 1929, il se marie avec une cadurcienne ; les paysages et la lumière du Lot vont l’amener à choisir un poste à Cahors où il se fixera, après avoir enseigné à Paris, Fougères et Toulouse. Il enseigne les Arts Appliqués au Lycée Gambetta, de 1941 à 1962 et à l’École Normale de jeunes filles. Durant toutes ces années, il a patiemment formé le regard, guidé le geste de nombreux élèves qui ont pourtant toujours ignoré, tant la simplicité et la discrétion de leur maître étaient grandes, que ce dernier s’adonnait quotidiennement à son activité de peintre dans l’atelier qu’il avait aménagé à Labéraudie, où il créait, remaniait sans cesse ses oeuvres jusqu’à leur totale plénitude.

L’artiste s’est plu à reproduire avec bonheur de paisibles scènes familiales, s’attachant à mettre en valeur le moindre détail. On lui doit également de merveilleux portraits qui mettent en scène des personnages connus ou inconnus.

Mais Eugène Pujol n’est pas seulement un peintre de l’humain. Son réalisme pictural transparaît avec bonheur sur quelques cinq cent toiles reproduisant la campagne quercynoise. L’Italie, et plus précisément Venise, l’ont fortement impressionné, lui inspirant des oeuvres particulières, où l’on ressent la fascination qu’a pu exercer l’ex-Sérénissime République sur l’artiste.

Quoique son caractère modeste ne lui ait pas fait rechercher la gloire, ses expositions furent toujours accueillies avec intérêt par les Toulousains. Ce n’est qu’à partir de 1992 que l’on a pu contempler quelques-unes de ses toiles à Cahors, dans la salle dite du  » Grenier du Chapitre « , rue Saint-James. Puis trois expositions eurent lieu, simultanément, afin de lui rendre hommage, du 14 septembre au 30 octobre 1994 : au Musée Henri-Martin de Cahors, au Musée André-Abbal de Carbonne et à l’École des Beaux-Arts de Toulouse. Aujourd’hui, ses toiles sont exposées aux Musées de Toulouse (Musée des Augustins), de Cahors, de Carbonne et de Montauban (1).

(1) Le Collège conserve également le témoignage de ses œuvres. Deux de ses toiles ornent les murs du bureau du Principal :  » Le port de Larroque-des-Arcs  » et  » Rocamadour « .

VILLES Sophie, La Mémoire Vive ou Cahors, histoire du Collège Gambetta et des ses grands hommes, pp. 208-209 – P.A.E. Collège Gambetta, Association de Sauvegarde du Lycée Gambetta, Cahors – Novembre 1998.

Quelques oeuvres

Ce dessin, probablement daté de 1975 et représentant le Christ, (nous a été adressé par Catherine Cervotti.

Sans prétendre afficher la totalité des oeuvres du peintre, voici une sélection – présentée en visuels de basse définition pour un affichage aisé – à partir du catalogue réalisé en 1994 pour les trois expositions consacrées à Jean-Eugène Pujol.
> Cahors, Musée Henri Martin, 14 septembre – 30 octobre 1994
> Carbonne, Musée André Abbal, 14 septembre – 30 octobre 1994
> Toulouse, Palais des Arts, 28 novembre – 30 décembre 1994

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Expositions :
> Paris
Salon des Artistes Français (1926 à 1939) : sociétaire
Musée Galliera, exposition «Les provinces françaises»
Salon des Indépendants : sociétaire en 1928
École nationale des Beaux-Arts de Paris
> Toulouse
Galerie Chappe-Lautier
Salon des artistes méridionaux (de 1925 à 1942)
Salon des provinces françaises
> Cahors
> Albi
> Figeac

Musées :
Montauban, Cahors, Toulouse, Carbonne

Un timbre hommage au mime Marceau pour le centenaire de sa naissance

Le lundi 20 mars, La Poste émet un timbre à l’effigie de Marcel Marceau dit le mime Marceau à l’occasion du centenaire de sa naissance. Notamment connu via son personnage de Bip, il est devenu au fil des années l’un des artistes les plus connus dans le monde.
Avec son corps pour unique instrument, Marcel Marceau (1923-2007) a porté l’art du mime sur les scènes du monde entier, imposant un langage universel.

Celui qui savait « rendre visible l’invisible » a donné vie à des personnages qui, sans dire un mot, expriment la vie comme elle est, avec ses combats, ses espérances, ses rêves.

« Marceau », son pseudo pendant la Résistance

Marcel Mangel, de son vrai nom, naît à Strasbourg le 22 mars 1923. Au début de la Seconde Guerre mondiale, sa famille d’origine juive polonaise doit quitter précipitamment Strasbourg pour Périgueux. Marcel a 16 ans et déjà il imite Chaplin, son héros, à la perfection. En 1942, il rejoint la Résistance, prenant le pseudonyme de « Marceau » qu’il garde toute sa vie. Dans la clandestinité, il achemine de nombreux enfants vers la Suisse, les sauvant de la déportation.

La condition humaine, faite de rires et de larmes, est le terreau de son art. Le 22 mars 1947, Marcel Marceau crée au Théâtre de Poche le personnage silencieux de Bip. Le costume de cet alter ego, héros des temps modernes, au visage fardé de blanc, en pantalon clair et caraco à gros boutons fermé sur une marinière, et au célèbre chapeau haut de forme sur lequel tremble une fleur rouge, fait de lui l’un des Français les plus connus à l’étranger.

Qu’il chasse d’invisibles papillons, qu’il grimpe des escaliers imaginaires, qu’il marche contre le vent, inspirant le fameux « moonwalk » de Michael Jackson, le mime Marceau, tour à tour lyrique, poétique, parfois grave ou drôle, remplit l’espace vide de récits allégoriques ou quotidiens avec pour seule arme ses gestes et ses regards. En 1978, il crée l’École internationale de mimodrame, où il transmet à ses élèves les exigeantes conventions du mime comme le sens de l’ellipse, le jeu entre l’espace, le temps et le mouvement.

Marcel Marceau a traversé le XXe siècle en virtuose de la « comédie silencieuse ». Immense artiste, il a réinventé la pantomime pour la hisser au rang d’art classique.

Il est décédé le 22 septembre 2007 à Cahors. (lien vers l’article publié le 24 septembre 2007)

En avant-première, La Poste mettra en vente le timbre, la mini-feuille et le document philatélique, le vendredi 17 mars, au sein du bureau de poste de Cahors Valentré, de 9 heures à 16 h 30 (257 rue Wilson, Cahors). Un cachet philatélique « premier jour » célébrera l’évènement.

À partir du 20 mars, il sera vendu dans la boutique Le Carré d’Encre, dans certains bureaux de poste, par abonnement ou par correspondance à Philaposte Service Clients Commercial Z.I Avenue Benoît Frachon, BP 10106 Boulazac, 24051 Périgueux Cedex 09, par téléphone au 05 53 03 19 26 et par mail : sav-phila.philaposte@laposte.fr sur réservation auprès de votre buraliste et sur le site Internet www.laposte.fr

(Source La Dépêche du Midi 10 mars 2023)
Illustration : Dessiné par Benjamin Van Blanke Gravé par Pierre Bara D´après © LIDO/SIPA

Colette et le Lot : un article signé André Décup pour les 150 ans de la naissance de l’artiste

La romancière Colette aimait le Lot

De nombreux écrivains et poètes ont laissé leurs empreintes sur notre terre. Parmi ces intellectuels, Colette qui a sillonné le Quercy. Sidonie-Gabrielle Colette naît le 28 janvier 1873 dans un village de l’Yonne. Adorée par sa mère « comme un joyau tout en or », elle rencontre dès 16 ans « Willy » écrivain-éditeur qui l’introduit dans les cercles littéraires de la capitale. Mariés en 1893, ils divorcent trois ans plus tard.

Découverte du nord du Lot
En 1911, la jeune journaliste tombe, dès leur première rencontre, amoureuse d’Henry de Jouvenel, homme politique de Corrèze, futur ministre, très attaché à son département d’origine. Le fief des Jouvenel est implanté au château de Castel-Novel, à Varetz près de Brive. C’est là qu’ils se marieront quelques mois plus tard. Une vie de paradis ! Dans « (ses) jardins », Colette est sous le charme du lieu où fleurs, jeux et mots s’entremêlent. Un univers magique, un lieu d’inspiration d’où sortiront plusieurs romans. Celui qu’elle appelle «  le Pacha » lui fait découvrir Aubazine, Collonges-la-Rouge, Martel et Rocamadour. Élu sénateur de la Corrèze, « le courageux mari » n’est plus tout entier à son épouse. Ils décident de se séparer en 1923 : la femme de Lettres tourne la page des onze étés passés entre Limousin et Quercy.

À Curemonte, pendant l’Occupation.
Elle reviendra sur sa terre de prédilection deux décennies plus tard, en 1940. Pendant l’Occupation allemande, elle effectue de longs séjours chez sa fille, qui, très active dans la Résistance, habite le village de Curemonte entre Vayrac (46) et Turenne (19).

Revenue à Paris, immobilisée « dans sa solitude en hauteur » par une arthrite de la hanche, elle continue d’écrire. Élue à l’unanimité présidente de l’Académie Goncourt en 1949, elle meurt dans son appartement du Palais Royal le 3 août 1954. Après avoir reçu les honneurs de la France, elle repose au cimetière du Père Lachaise à Paris.

« J’ai chassé la truffe à Martel dans le Lot ».
Colette aime depuis toujours les petits matins à la campagne, les lueurs des levers de soleil. Elle avait obtenu, enfant, que sa mère la réveille l’été dès cinq heures pour aller se promener seule «  à la rencontre de la nature bleutée. Dans le creux de l’aube, le meilleur semble à venir » précise-t-elle. C’est ce qu’elle découvre sur le Causse de Martel en promenade avec son baron de mari : « La truffe tue l’églantier, anémie le chêne et mûrit sous une rocaille ingrate, développe-t-elle. Imaginez l’hiver sévère, la rude gelée qui blanchit l’herbe, le cochon rose dressé à une prospection délicate… J’ai chassé la truffe à Martel dans le Lot, et je tenais la laisse d’une petite truie, une artiste en son genre qui flairait la truffe souterraine, la délogeant d’un groin inspiré, avec des cris, des élans brusques et toutes les manières, ma foi, d’une somnambule. À chaque trésor trouvé, l’intelligente petite truie levait la tête et quémandait sa récompense, une poignée de maïs ».

Éloge de la truffe, « gemme des terres pauvres ».
Dans « Prisons et Paradis » paru en 1932, l’habile cuisinière ne peut s’empêcher de faire la promotion de la truffe noire du Sud-Ouest et développer comment l’accommoder : « On ne fait bien que ce qu’on aime. Ni la science ni la conscience ne modèlent un grand cuisinier. Je suis née dans un pays de province où l’on gardait encore des recettes que je ne trouve dans aucun Codex culinaire. On les transmettait de bouche-à-oreille à l’occasion d’une fête carillonnée, le jour du baptême d’un premier-né ou d’une confirmation. Ainsi j’appris à me servir de la vraie truffe, la noire. C’est la plus capricieuse, la plus vénérée des princesses noires. On la paie son poids d’or, le plus souvent pour en faire un piètre usage. On l’englue de foie gras, on l’inhume dans une volaille surchargée de graisse, on la submerge de sauce brune… Foin des lamelles, des hachis, des rognures, des pelures de truffe ! Croquez le gemme des terres pauvres en imaginant, si vous ne l’avez pas visité, son désolé royaume. Ne saurait-on l’aimer pour elle-même ? Mangez la seule, embaumée, grenue. Elle ne vous donnera pas, une fois étrillée, grand peine. Sa souveraine saveur dédaigne les complications et les complicités. Vos truffes viendront à la table dans leur court-bouillon. Servez-vous sans parcimonie, la truffe est apéritive, digestive ».

Ses nombreuses visites à Touzac.
Depuis Paris où elle vit avec son nouveau mari Maurice Goudeket, Colette gardera un lien permanent avec le Lot jusqu’en 1948, année du décès de son amie la comédienne Marguerite Moreno. Celle qu’elle désignait comme « son âme ». Intimement liée à Colette depuis 1914, l’actrice française avait aménagé dès 1925, un confortable domaine dans la vallée du Lot pour ses vieux jours au lieu-dit « La Source Bleue » à Touzac, près de Puy-l’Évêque. L’écrivaine, tombée amoureuse du lieu, accepte « avec envie » de venir régulièrement à Touzac. Marguerite Moreno lui réserve «  Le Castelou  », petite maison qui jouxte sa propriété. « Tu sais la passion que j’ai pour La Source Bleue. Aussi l’atmosphère de défaillance que tu me décris m’empoisonne » s’indigne Colette dans l’une de ses « Lettres à Marguerite Moreno ». Cette dernière, malgré l’âge, ne se décide pas à raccrocher tant que de beaux rôles s’offrent à elle. À 74 ans aux côtés de Jouvet, elle triomphe encore à Paris, dans « La Folle de Chaillot » écrit pour elle par Jean Giraudoux. La célèbre actrice de la Comédie Française, qui a pris froid en jouant au théâtre de Cahors, succombe d’une pneumonie le 14 juillet 1948. Elle repose au cimetière de Touzac.

Une infatigable curiosité.
Qui êtes-vous Madame Colette ? La femme libre et scandaleuse qui défraya la chronique de la Belle Époque, l’amoureuse des chats ou la bonne dame écrivaine, détentrice d’une sagesse terrienne ? Votre côté reporter de la France profonde ne nous laisse pas impassible. Vous explorez la nature de manière non pas intellectuelle mais sensible. La Bretagne, la Provence, les terres arides du Quercy… Du pays de votre enfance en Bourgogne jusqu’aux jardins du Palais Royal où vous terminerez vos jours, vous nous proposez un véritable tour de France, toujours au plus près de l’action. La joie de vivre est la clé de votre destin ! Celui de l’allant. Vous êtes l’une des plus célèbres romancières de la Littérature française qui ait foulé nos chemins. Deuxième femme élue membre de l’Académie Goncourt, vous avez été la deuxième femme à laquelle la République ait accordé des funérailles nationales.

ANDRÉ DÉCUP (avec l’autorisation de l’auteur que nous remercions ainsi que Jean-Claude Bonnemère, rédacteur départemental de l’hebdomadaire La Vie Quercynoise)
Visuel Radio France

Jean-Marie Massou : de l’ombre à la lumière

Bien que « retiré du monde », il vivait en fusion avec les entrailles de notre planète, chemin que lui seul pouvait expliquer. Marminiac son village était sa protection de surface et aujourd’hui ses habitants veulent, à juste raison, protéger l’oeuvre de Jean-Marie Massou, décédé en 2020.

L’association SIderal s’est ainsi rendue propriétaire du site des Limoges, afin de préserver le lieu – fermé au public – où sont les sculptures magistrales. Les moyens d’action dont se dote l’association pourraient permettre la naissance d’un musée à ciel ouvert entièrement sécurisé. On pourrait alors par une vaste galerie, découvrir  l’une de ses œuvres majeures : Le Sidéral, un bateau, mais aussi le titre d’un roman qu’il avait dicté à sa mère.

Aujourd’hui des oeuvres de Jean Marie Massou sont exposées au MIAM à Sète jusqu’en janvier 2023 : une exposition est également en préparation pour Bruxelles.

Autre mission pour cette association : celle de faire connaitre « La Mission universelle » de Jean Marie, celle qui, selon ce dernier, vise à « prévenir l’humanité que le monde va à sa perte, qu’il s’agit de protéger ceux qui restent ».

Le Tympan roman de la cathédrale de Cahors : défi relevé par Christian Verdun

cliquez l’image pour agrandir

Quelques informations  : réalisé entre 1140 et 1150, il mesure 4,70 mètres à la base pour 4 mètres de hauteur.

Le sujet :
L’ascension du Christ – dans la mandorle – entouré de 10 anges de tailles différentes.
Douze personnages dans le registre du bas, dont la Vierge et onze apôtres.
Quatre registres latéraux racontant le martyre de St Etienne, considéré comme le premier martyr chez les chrétiens.
Le ciel, évoqué par les nuages et discrètement par le soleil et la lune.
Un frise d’entrelacs qui le cerne.

De la motivation à la réalisation par l’artiste : « Je vis à Cahors depuis 49 ans, et j’ai toujours regretté la situation un peu sombre de ce tympan dirigé vers le Nord. Il ne reçoit les rayons du soleil que pendant 15 minutes au solstice été de 5h30 à 5h45 ! (Je m’y suis rendu à cette heure-là) »… « L’oeuvre exposée dans mon musée d’Arcambal n’est pas une reproduction mais une reconstitution grandeur nature ».

Ce travail est visible tous les samedis aux horaires d’ouverture du musée ainsi que sur rendez-vous.
L’oeuvre pourra également être mise à disposition pour des expositions et / ou illustrer des conférences

+ d’information sur le site de l’artiste 

 

 

Une nouvelle vie pour la revue Le Point

En 1936, Pierre Betz et l’imprimeur Pierre Braun créent à Colmar la revue Le Point qu’ils conçoivent comme une volonté de décentralisation artistique avec pour but de réaliser en « province » une revue aussi belle que les parisiennes.

Pendant 26 années de combats culturels mais aussi humains, Le Point va agréger au fil du temps les collaborations les plus prestigieuses avec 59 numéros dont certains deviendront emblématiques, Picasso par Doisneau, les fameux bistrots du photographe, les numéros du Corbusier.

Le Point plongeait dans l’intimité des artistes, de Mallarmé à Matisse en passant par Léautaud et ne publiait que de l’inédit aussi ses archives regorgent de correspondances et de photographies exceptionnelles publiées pour la première fois.

On pensait que la plupart des archives de la revue avaient été détruites par les allemands pendant la seconde guerre mondiale mais après quelques années de recherches, François Betz le petit-neveu de Pierre-Betz, les a retrouvées.

L’éditeur PUNK•T retrace pour la première fois cette histoire à travers une sélection des meilleurs extraits de la revue et d’archives pour la plupart encore inédites à ce jour.

La discrétion et la modestie de Pierre Betz a plongé cette revue dans l’oubli aussi ce livre est aussi un travail testimonial et patrimonial et il a été conçu comme un bel objet visuel rendant hommage à la revue et à ses qualités d’impression avec une édition numérotée à 100 exemplaires qui possède une couverture conçue par 5 corps de métiers.

Tout est fait en France, 80 % de sa fabrication est à 150 kilomètres de Lanzac dans le Lot où se situent les Editions Simeio.

La maison du peintre Henri Martin : un futur espace culturel ?

Le chanteur lyrique Jean-Jacques Lala a racheté la maison du peintre lotois Henri-Martin à Labastide-du-Vert (Marquayrol). Il veut ouvrir le lieu pour la première fois au public en le transformant en espace culturel dédié à des résidences d’artistes et des spectacles.

» L’espace m’a tout de suite séduit, l’idée maintenant, c’est d’en faire un lieu pour accueillir des artistes, des peintres, des écrivains, des musiciens en résidence, des représentations, des spectacles, en faire un lieu où on peut s’exprimer, crier, hurler, créer et échanger », raconte-t-il.

Le site de 25 hectares est composé de bois, de plusieurs jardins, d’étangs et de trois bâtiments en pierres typiques du Quercy dont l’habitation principale, l’atelier de l’artiste et une ancienne métairie. Pour la première fois, le lieu pourra être ouvert au public. En tout cas, d’abord les jardins….

(Source : La Dépêche du midi)
Bandeau illustration

Guitares, Canard et Jules Renard au Petit Musée de Christian Verdun

Comme tous les ans, le PETIT MUSÉE de Christian Verdun à ARCAMBAL s’inscrit dans les Journées Européennes du Patrimoine par une exposition originale qui durera jusqu’à fin octobre.
Cette année, vous pourrez découvrir 40 gouaches réalisées en 1964 par deux étudiants, pour clore 4 années d’études au Centre National de Préparation au Professorat de Dessin et d’Arts Plastiques à Paris.
Seront également exposées 10 aquarelles illustrant le « JOURNAL de JULES RENARD » .
Une linogravure de Gérard Macario a été spécialement imprimée en 10 exemplaires signés et numérotés. Elle sera en vente, ainsi que l’ouvrage « Journal de Jules Renard, illustré par Christian Verdun » dont la sortie a été prévue pour cette occasion.

Quant une oeuvre d’art est détournée

Cliquez l’image pour l’agrandir

 

La crise sanitaire que nous traversons à produit de très nombreux dessins et des réinterprétations plus ou moins réussies. Celle que nous présentons « La création d’Adam » oeuvre de Michel-Ange que l’on peut admirer sur les voutes de la Chapelle Sixtine, a fait l’objet d’une légère modification (mains) pour faire de la place au bec verseur du flacon de gel hydroalcoolique.

Merci à Christian Verdun pour son aide à la rédaction de cet article.

Saint-Martin Labouval : Latitude commence la saison en musique

Photo Michel Auvray

Lundi 12 juillet, à 21 heures précises, ce sera le coup d’envoi de la saison 2021 de l’association Latitude, les Amis de Barbara Phillips. Après une année de silence due à la pandémie, les Rencontres reprennent, en plein air mais à l’abri, sur la place de l’église de Saint-Martin.

Pour la 18e fois consécutive à Latitude, le guitariste Michel Griffin viendra enchanter le public avec ses amis, dont Frenchie à l’harmonica, ainsi qu’Anne-Emmanuelle Marie et Antoine Chaigne.

Le programme folk et blues sera varié, avec des improvisations comme toujours, mais aussi des œuvres aussi diverses que des morceaux de Gershwin – Summertime -, John Lennon – Imagine – ou des compositions de Francis Cabrel, Leonard Cohen ou de Bob Dylan. Le public est invité à improviser également avec sa guitare.

Les Rencontres sont gratuites, ouvertes à tous, seule une modeste cotisation peut être versée. Un verre de l’amitié clôturera la soirée, dans le respect des gestes « barrière ». La vie culturelle reprend ainsi pour redonner tout son sel à la vie tout court.

Contact et renseignements : latitude.amisbarbara@gmail.com

L’association LATITUDE est partenaire de Quercy net

 

La nuit des musées, c’est aussi à Arcambal

EXPOSITION PUBLIQUE au Petit Musée de Christian Verdun (Entrée gratuite)

Création d’éves de Cahors et d’Arcambal : Mail Art – dessins – sculptures métalliques – gravures dans le cadre des animations de la Fête du Livre et de l’Image d’Arcambal

SAMEDI 3 JUILLET 2021
La nuit des Musées, c’est de  15 h à 18 h et de 21 h à minuit !

Poursuite de l’exposition les samedis 10 et 17 juillet de 15 h à 18 h : Contact : cv@christan-verdun.com

John et Hilary Hoyland exposent au Jardin du Grand Couvent

Hilary Hoyland

Exposition du 03 juillet au 18 septembre (du mardi au samedi de 10h à 12h et de 15h à 19h

et les dimanches et les lundis de 15h à 19h) Jardin du Grand Couvent à Gramat

Le festival ESCAMBIS annulé cette année

Le Festival Escambis en 2019

Cette année, encore, l’Association AQUÍ L’ÒC, à son grand regret, ne peut pas faire autrement que d’annuler son Festival Escambis.

La qualité et la convivialité de ce rassemblement occitan sont mises à rude épreuve par les conditions sanitaires imposées. Si toutefois les conditions s’améliorent nettement, nous pourrions envisager de nous retrouver avant mai 2022.

L’équipe organisatrice tient particulièrement à ne faire prendre aucun risque, en matière de contamination, aux bénévoles, aux artistes et au public qui augmente chaque année un peu plus.

A lèu ! Tenètz-vos fièrs !

À bientôt ! Portez-vous bien !

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