Catégorie : Patrimoine Page 2 of 32

Les croix wisigothiques de Graule-Basse à Carlucet, de Saint-Projet et de Rocamadour

Un texte proposé par Jacqueline Bazalgue, Docteur en études romanes

Notre rencontre avec la croix de Graule-Basse à Carlucet se situe en 1991 dans le cadre d’une préparation au colloque de Rocamadour sur L’Image du pèlerin au Moyen-Age et sous l’ancien Régime. Nous recherchions alors sur le terrain, les divers chemins roumieux conduisant à ces sanctuaires et donc celui qui, remontant de Salviac (église consacrée à Saint Jacques le Majeur), passant par Gourdon et Saint-Projet, allait rejoindre l’Hôpital Saint-Jacques le Majeur à Rocamadour.

Aucune travail de localisation n’avait été fait sur ce chemin. Aucune étude n’avait été consacrée à la croix de Graule-Basse surplombant la vallée de la Dame, à quelques encablures de l’actuelle D39. Complète, elle comporte une pierre oblongue suspendue à chaque bras. La croix située sur la place de Saint-Projet est dépourvue de ses ornements mais les trous de fixation sont toujours visibles.

Ces croix ont été sculptées au XVIIIe siècle, vers 1788, par Armand Salesse, un maçon d’Auzac, très vraisemblablement d’après des modèles anciens. Après une première approche publiée en 1992 nous signalions en 1994 cette croix parmi les éléments menacés par l’un des tracés de la future autoroute A20.

Le fût présente de bas en haut la pomme, le serpent tête en bas (le mal), suivi d’un cœur (l’amour qui en triomphe), de deux tibias, d’un crâne (l’homme ancien), et du Christ crucifié. Le tout surmonté d’une couronne de gloire ayant en son centre une colombe et, enfin, le titulus INRI. Nous fîmes alors part, dans Quercy-Recherche, de nos interrogations sur le sens de ces deux pendentifs : représentent-ils les deux larrons, le poids des péchés du monde, la Vierge et Saint Jean ?

Peu après nous eûmes en mains les travaux de J.M. Fernandez Pajares consacrés à la Croix d’Oviedo dite aussi Croix des Anges dans des enluminures de manuscrits. La caractéristique commune à toutes les croix étudiées est la présence des lettres grecques alpha et oméga suspendues à leurs bras. Aussi, avant même d’avoir rencontré la mention d’une Croix dels Angels dans un cadastre de Rocamadour du XVIIe siècle, nous avions pu faire, grâce à ces travaux universitaires, le rapprochement entre la croix de Graule-Basse, celle de Saint-Projet et la Croix des anges.

La célèbre croix d’Oviedo, est un bijou porté par Alphonse II le Chaste, roi des Asturies de 791 à 842 et qui se voulait, selon Yves Bonnaz, successeur des rois wisigoths de Tolède soutenus par l’Église. Cette croix participe sur le Camino aux récits légendaires de la victoire des troupes chrétiennes encadrées par des Wisigoths sur les musulmans. A partir de la victoire de Cavadonga la Cruz de Oviedo, appelée aussi Cruz de los Angeles, Croix des Anges, va s’implanter le long des chemins de la Reconquista et de Saint Jacques Matamoros présenté comme un héros.

Le Trésor de la Camara Santa à Oviedo renferme une croix donnée en 808 par Alphonse II le Chaste. On remarque les anciennes fixations des symboles du commencement et de la fin. De part et d’autre du pied de la croix, un ange a été ajouté.

Les travaux de Robert Favreau rappellent qu’en 711 le roi Rodrigue de Tolède a été « le dernier roi des Goths ». « Mais c’est à partir d’Alphonse II le Grand ou le Chaste (791-842) que va se développer l’emploi systématique par la monarchie asturienne de la croix pattée aux branches de laquelle sont attachés par des chaînettes l’alpha et l’oméga qu’on appellera dès lors croix d’Oviedo. Cette croix devint précisément alors le symbole d’une monarchie asturienne, consciente d’être l’héritière légitime de la monarchie qui régnait en Espagne avant l’invasion arabe. Alphonse II, dit la chronique d’Abelda, « établit à Oviedo l’ordre des Goths tout entier, tel qu’il avait existé à Tolède, tant dans l’Église qu’au Palais ». « Mais le modèle par excellence de la « croix d’Oviedo » est évidemment la croix dite des Anges qu’Alphonse II fit exécuter en 808 pour l’église Saint-Sauveur, cathédrale du nouveau siège épiscopal érigé à Oviedo ».

La Cruz de Oviedo apparaît dès le IXe siècle dans des miniatures ornant la première page de nombreux manuscrits. Nos travaux publiés dans les Actes du Colloque consacré à Uc de Saint-Circ en 1999 puis dans l’Encyclopédie Bonneton, ont bénéficié de ces informations.

Une « Croix dels Angels » attestée à Rocamadour en 1659

Il existait à Rocamadour une croix, aujourd’hui disparue, reliée directement au roi Alphonse II puisqu’elle porte le nom de Croix dels Angels. Elle confirme l’existence de croix wisigothes dans le Lot et figure à plusieurs reprises sur le Cadastre de Rocamadour de 1659 dans des confronts: « confronte terre de monsieur Chourini, avec chemin qui va de la croix dels angelz à la Fage… » ; « terre à la Clarzie, confronte avec le chemin allant de la Croix dels angelz à la Fage… » ; «Plantier à la croix dels Angels confronte avec chemin qui dessert la fontaine de Notre Dame avec rocher dudit tènement… ».

Nous ne connaissons pas l’apparence de cette croix disparue. Celle-ci n’aurait, du reste, peut-être pas été comprise. Mais la transmission écrite de son nom, croix dels angels, bien connu des spécialistes, perdure et ne laissek aucun doute sur sa dimension historique. Aussi avons-nous intégré ce célèbre toponyme dans notre travail sur les lieux-dits de Carlucet en 2017 dans la revue Racines.

La dénomination Croix dels Angels clairement établie dans le Cadastre de Rocamadour montre que celle-ci n’était pas inconnue dans le diocèse de Cahors. Sa localisation, tout comme celle de Graule-Basse, se situe dans le canton de Gramat.

De nombreux sujets de recherche inédits concernant Rocamadour et son secteur sont toujours envisageables. Il reste à retrouver dans les textes et sur le terrain si d’autres Croix des Anges, disparues ou toujours en place, ont laissé des traces dans le diocèse de Cahors.

La croix aux pierres oblongues de Carlucet et sa jumelle de Saint-Projet, sculptées par Armand Salesse, sont bien d’origine wisigothique. Le point de départ est un modèle byzantin aboutissant au bijou porté par Alphonse II le Chaste, roi des Asturies, qui se voulait continuateur des Goths, puis à la Croix d’Oviedo et à la Croix des Anges. Voir les travaux universitaires cités en bibliographie.

Il est logique de retrouver ces croix à haute signification historique- la croix victorieuse, victoire de la chrétienté- sur les chemins empruntés par les pèlerins de Saint Jacques avant la présence des routes créées au XIXe siècle.

Il existe, dans le Lot, une croix de modèle comparable comportant une substitution très originale des pendentifs. D’autres nous ont été signalés sur la Via Tolosana et à Solosancho, balisant elles aussi, le Chemin de Saint-Jacques.

De même origine wisigothique est la croix occitane appelée aussi, entre autres, Croix de Pise.

Jacqueline Bazalgues

BIBLIOGRAPHIE

Classement par ordre d’apparition dans le texte.

L’Image du pèlerin au Moyen Age et sous l’Ancien Régime, Colloque international sous la direction de Pierre-André Sigal, Rocamadour, 30 sept.-3 oct. 1993. Les Amis de Rocamadour : Actes du colloque, 1994. Nous avons alors communiqué ces itinéraires à M. René de la Coste Messelière, président de la Société des Amis de Saint-Jacques qui a bien voulu reprendre le tracé de nos itinéraires dans sa présentation (p 396).

Bazalgues, Jacqueline : Autour de Rocamadour. Des chemins de l’Ouysse aux chemins de Saint-Jacques. Amis de Rocamadour : Annales, 1992, n°1.

Bazalgues, jacqueline : Quelques sites menacés par l’implantation de l’autoroute A20 entre Labastide-Murat et la vallée de la Dame. Cahors : QuercyRecherche, 1994, n° 75.

Fernandez Pajares, Jose Maria : La Cruz de los Angeles en la miniatura espanola. Oviedo : Boletin del Instituto de Estudios Asturianos, 1969, n° 67, pp 281-304.

Bonnaz, Yves : Divers aspects de la continuité wisigothique de la monarchie asturienne. In :

Mélanges de la Casa de Velázquez, 1976, t. 12.

Favreau, Robert: La « croix victorieuse » des rois des Asturies (VIIIe-Xe siècles). Inscriptions et communication du pouvoir. In : L’écriture publique du pouvoir (en ligne). Pessac, Ausonius Éditions, 2005.

Bazalgues, Jacqueline : Fontaines et légendes sur les chemins de Sainte Marie et de Saint Jacques autour de Rocamadour. Actes du 13e colloque Croyances populaires, conjurations, superstitions. Le Cap d’Agde, 14 juin 1997. Montpellier : Centre d’Études et de Recherches Catalanes de l’Université Paul Valéry et Association pour la Promotion des Archives d’Agde, 1998.

Bazalgues, Jacqueline : Sur les traces du troubadour Uc de Saint-Circ à Saint-Cyr d’Alzou, Rocamadour et Montpellier. In : Uc de Saint-Circ et son temps. Actes du Colloque de Thégra. Édition Thégra Animation et C.N.R.S., 1999.

Bazalgues, Jacqueline : Pèlerinages et croyances populaires. Encyclopédie Lot. Paris : Bonneton, 2000.

Cadastre de la Commune de Rocamadour, 1659. Livre Terrier servant de base à l’imposition.

Bazalgues, Jacqueline : Une « Croix des Anges » à Rocamadour. De « la Croix d’Oviedo »

A « la Croix des Anges ». Alvignac : Racines. Hors-série L’Alzou, 2001.

Bazalgues, jacqueline et Gaston : Itinéraires roumieux autour de Rocamadour. Alvignac : Racines, 2016, n° 21. Suite à la conférence du 26 novembre.

Résistance !

Vous n’avez réclamé la gloire, ni les larmesNi l’orgue, ni la prière aux agonisants11 ans déjà, que cela passe vite 11 ansVous vous étiez servis simplement de vos armesLa mort n’éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villesNoirs de barbe et de nuit hirsutes menaçantsL’affiche qui semblait une tache de sangParce qu’à prononcer vos noms sont difficilesY cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférenceLes gens allaient sans yeux pour vous le jour durantMais à l’heure du couvre-feu des doigts errantsAvaient écrit sous vos photos “morts pour la France”Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givreÀ la fin février pour vos derniers momentsEt c’est alors que l’un de vous dit calmement“Bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre”“Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand”
Adieu la peine et le plaisir, adieu les rosesAdieu la vie, adieu la lumière et le ventMarie-toi, sois heureuse et pense à moi souventToi qui vas demeurer dans la beauté des chosesQuand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d’hiver éclaire la collineQue la nature est belle et que le cœur me fendLa justice viendra sur nos pas triomphantsMa Mélinée, ô mon amour, mon orphelineEt je te dis de vivre et d’avoir un enfant
Ils étaient 20 et 3 quand les fusils fleurirent20 et 3 qui donnaient leurs cœurs avant le temps20 et 3 étrangers et nos frères pourtant20 et 3 amoureux de vivre à en mourir20 et 3 qui criaient la France en s’abattant
Source : Musixmatch
Paroliers : Louis Aragon / Leo Ferre
Paroles de L’Affiche rouge © Les Nouvelles Edi.meridian

Sur les toits, pas dans les bois !

Avec l’annonce d’un deuxième projet de parc photovoltaïque d’une vingtaine d’hectares sur la commune de Tour de Faure, L’Association Environnementale Lot/Célé qui s’oppose depuis déjà plus d’une année à l’implantation par TotalEnergies d’une centrale photovoltaïque de 20 hectares sur les hauteurs de Tour de Faure, face au village de Saint Cirq Lapopie, au coeur du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy, interpelle les parlementaires

Ce nouveau projet, au voisinage immédiat du premier et de dimension équivalente, confirme la menace qui pèse sur l’ensemble des espaces naturels du Lot. Sur le site de la Préfecture du Lot les projets de parcs photovoltaïques déposés à ce jour totalisent 284 ha, 94 % de ces surfaces se situent en zones naturelles et zones agricoles (dont 41 % dans le PNRCQ), et seulement 6% en zones stériles. 

L’AELC demande aux quatre parlementaires lotois leur soutien et leur intervention pour arrêter le projet TotalEnergies à Tour de Faure afin de stopper une dynamique destructrice qui portera une atteinte irrémédiable à ce qui fait la richesse environnementale, touristique et agricole de notre département.

Rappelons que ce projet est désapprouvé par le Conseil Départemental, le PNRCQ et bon nombre des Municipalités avoisinantes.

La production d’énergie renouvelable ne peut se faire au détriment des espaces naturels et cultivés. C’est sur les zones stériles et sur les toits des bâtiments que les panneaux photovoltaïques ont leur place et leur utilité.

Association Environnementale Lot/Célé
Mairie de Cénevières – 46330 CENEVIERES
https://solairelot.fr –
aelc@solairelot.fr

QUI ? OÙ ? nous attendons vos réponses à cette photo prise dans le Lot

Le contenu de nos pages est parfois interrogatif. Pour la première bonne réponse, une récompense, mais pas en $, ni en € 😉

Société des Etudes du Lot : suivez les flèches !

Avec l’installation des échafaudages dans la cour de l’archidiaconé (accès au siège de la Société des Etudes du Lot), l’accès a été impossible, pendant quelques semaines.

Après négociations avec les Bâtiments de France, un accès temporaire permet de rétablir l’accueil pour les permanences du mardi après-midi, de 14 heures à 17 heures.

Il faut cependant respecter une seule obligation, l’accès par la cathédrale et le cloître dont vous trouverez le plan ci-dessous ou également en fichier pdf téléchargeable en cliquant CE LIEN

Cliquez l’image pour agrandir

Il n’y a donc pas de permanence le samedi après-midi, pour l’instant.

La Société des Etudes du Lot est partenaire de Quercy net

14 juillet 1944. Qui peut localiser cette photo ?

C’était un vendredi et jour de liesse également avec l’imminence de la Libération tant attendue. Si l’on distingue clairement le mot “Lot” et la Croix de Lorraine sur la cabine du camion, ces éléments ne sont pourtant pas suffisants pour définir le lieu… et peut-être quelques visages !

Cliquez l’image pour agrandir

Cette seconde photo, prise très probablement dans le même lieu et le même jour pourrait aider à la reconnaissance. On distingue  en haut de l’image à droite une enseigne publicitaire pour la marques d’essence CALTEX, ce qui laisse penser l’emplacement d’un garage à droite de l’image mais dont la façade n’est pas visible.

Merci d’avance pour vos suggestions que vous pouvez déposer en cliquant CE LIEN

Vous pouvez également nous répondre dans le formulaire placé tout en bas de cet article.

230 000 € pour le moulin à eau d’Aulanac à Saint-Cirq-Lapopie

MISSION PATRIMOINE ET LOTO DU PATRIMOINE 2023

Fidèle à la tradition, la Mission patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le Ministère de la Culture et la Française des Jeux (FDJ), a retenu 8 projets lauréats d’Occitanie-Pyrénées dont le Moulin à eau d’Aulanac à Saint-Cirq-Lapopie pour une aide de 230 000 €.

Ces huit sites se répartissent ainsi 1 555 000 euros au total au fil des départements.

La Fondation du patrimoine reversera cette aide aux porteurs de projet au fur et à mesure de l’avancement des travaux, sur présentation des factures. Quant aux monuments historiques protégés, ils perçoivent en parallèle des subventions du ministère de la Culture.

L’appel à candidatures pour le Loto du patrimoine 2024 est toujours en cours et sera clôturé le 29 février 2024. Les projets doivent être soumis en ligne avant cette date pour être étudiés par les délégations régionales de la Fondation du patrimoine, à l’adresse suivante : www.missionbern.fr/signaler-un-site.

 

Le Moulin à eau d’Aulanac
Propriétaire : privé (Laurent DUFRESNE et Anita HUGI)
Protection : inscription partielle M H (façades et toitures) du 17/09/1973

INTERET PATRIMONIAL
Attesté dès 1317, ce Moulin à eau dispose de témoins architecturaux datés du XV° siècle. Véritable patrimoine artisanal-industriel, le pavement intérieur du rez-de-chaussée est constitué́ de meules et de galets. En 1927, trois paires de meules fonctionnaient encore. En 1956, le Moulin à eau se transforme en minoterie hydraulique, avec l’installation d’équipements « industriels » dont un moteur diesel d’appoint de 15 chevaux destiné à compenser la perte de puissance en période de hautes eaux, mais en 1966, l’activité́ meunière cesse. De nos jours, seuls certains vestiges subsistent tels deux paires de meules, des engrenages et poulies d’entrainement…
ETAT DE PÉRIL
En raison du passage permanent de l’eau (avec des variations logiques de débit) sous le Moulin, la structure de l’édifice est actuellement fragilisée et nécessite ainsi une confortation conséquente de ses fondations, travaux indispensables lors d’une mise à sec du canal (dernier trimestre de l’année en fin de navigabilité́ de la rivière Lot). Prévoir également la consolidation de parties hautes du bâtiment et la rénovation du guideau.
PROJET DE VALORISATION
Outre une conservation prioritaire d’un patrimoine artisanal-industriel, inscrit MH localisé au sein d’un paysage reconnu et réputé́, les propriétaires rénovent progressivement ce Moulin. En témoigne la robinetterie adjacente, bâti non protégé́, en cours de restauration sur le clos et couvert via un premier « Label Fdp » en 2023. De plus, ce site est logiquement intégré́ à l’opération de remise en navigation touristique de la rivière Lot, d’où̀ une mise en valeur saisonnière du site (notamment lors des Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins).
NATURE DES TRAVAUX À RÉALISER
Confortation et réhabilitation des maçonneries immergées sous le moulin, consolidation et
restauration de parties hautes du moulin (maçonneries, charpente), rénovation du guideau en
collaboration avec le Conseil départemental du Lot.
Démarrage des travaux : Novembre 2023
Fin des travaux : 2024

Anciens sites miniers de Planioles et d’Asprières : mise en place d’un S.I.S.

Communiqué des Services préfectoraux

Afin de mieux connaître l’impact résiduel lié aux anciennes activités minières et industrielles connexes, l’État a engagé des études sanitaires et environnementales détaillées dans les secteurs de Planioles et d’Asprières. Ces exploitations minières ont cessé leur activité au milieu du XXe siècle, dans le respect du cadre réglementaire applicable à cette époque.

Des études ont ainsi été conduites entre 2017 et 2020 par le Groupement d’Intérêt Public (GIP) GEODERIS, expert national en matière d’après-mine, en lien avec l’ARS et la DREAL. Plus d’un millier de prélèvements d’eau, de sédiments, de végétaux et de sols ont été réalisés ce qui a permis d’affiner considérablement l’état de connaissance de la situation. Ces études concluent qu’aucune mesure d’urgence sanitaire n’est nécessaire au vu des usages constatés.

Par ailleurs, le rapport ne préconise pas non plus de mesures de dépollution spécifique. Néanmoins, compte tenu des teneurs en métaux dans les sols de certaines parcelles et parfois dans les végétaux et les eaux, les études préconisent des recommandations sanitaires simples pour limiter l’ingestion de terres et de végétaux, et des recommandations environnementales pour éviter la réutilisation de matériaux et la dispersion de polluants. Les résultats de ces études et les recommandations ont été transmis aux propriétaires ou particuliers concernés.

Ils ont fait l’objet de présentation aux élus et ont été publiés sur le site internet de la préfecture et sont accessibles en Cliquant CE LIEN

Dans une démarche de transparence et de conservation de la mémoire, il a été décidé d’intégrer les parcelles sur lesquelles l’État a connaissance d’une pollution des sols dans le dispositif de « secteurs d’information sur les sols (SIS) » prévu par la loi ALUR de mars 2014.

Cette démarche permet une information systématique des futurs acquéreurs ou locataires des terrains concernés, et en cas de changement d’usage, de s’assurer, via des études de sols complémentaires, de la compatibilité des projets d’aménagement envisagés avec l’état des sols.

Une première consultation du public et information des propriétaires concernés sur les projets de fiches de secteurs d’information sur les sols a été réalisée en mars 2023. Lors de cette dernière, l’expert GEODERIS a constaté que, suite à une erreur matérielle, le périmètre de certaines parcelles à inclure dans ces secteurs n’était pas exactement croisé avec les résultats des analyses. Après fiabilisation des données pour chacune des parcelles, il a été décidé dans un souci de transparence, de réaliser une seconde consultation afin d’informer

les propriétaires concernés par les modifications (22 parcelles ont été ajoutées et 18 ont été retirées des périmètres SIS). Ces parcelles seront donc intégrées dans le dispositif d’information sur les sols.

L’ensemble des documents susmentionnés sont disponibles sur le site internet de la préfecture du Lot : https://www.lot.gouv.fr

Pôle de la communication interministérielle de l’État
05 65 23 10 60 / 06 07 80 97 16
pref-communication@lot.gouv.fr£
Place Chapou / 46009 Cahors CEDEX

Image d’illustration : Mines de Fèges (sources : Planioles)
Compléments d’informations sur le site Systèmes Extractifs et Environnement

Ligne Cahors-Capdenac : Après le fer, voici le bois !

Si ce premier tronçon entre Cahors et Arcambal (Mondies) a produit environ 800 tonnes de rail, déjà expédiées en fonderie, c’est maintenant 300 tonnes de traverses en bois qui vont être détruites dans des centres spécialisés car imprégnées de créosote (produit biocide dérivé des huiles de charbon, contenant des hydrocarbures cancérogènes donc hautement toxique).

Prochain rendez-vous : mise en forme et en sécurité du ballast avant de la confier aux bipèdes et deux roues.

Photo d’illustration : Quercy net

Restauration de l’église des Cordeliers : quelle est son histoire ?

L’église des Cordeliers (Gourdon) est un lieu désacralisé depuis 1950 et qui ouvre très régulièrement ses portes pour accueillir divers évènements. Mais ce lieu public accessible à tous, qui encourage et met en avant la création artistique et l’artisanat, mérite que l’on fasse référence à son histoire.

C’est d’abord un couvent fondé vers 1250 par Gisbert II de Thémines et son épouse Hélène de Bouriane, héritière de Guillaume Gourdon-Salviac. La construction de l’église est probablement commencée peu après et elle est achevée en 1287, date inscrite sur la clef de voûte de la première travée ouest (C.I.F.M., 1984). Sans doute dès la fin du 13e siècle ou le début du 14e, une chapelle probablement funéraire est ajoutée au sud du choeur, et quatre autres entre les contreforts des première et deuxième travées ouest de la nef. Les bâtiments conventuels sont ruinés pendant les guerres de Religion ; l’église aurait cependant été restaurée au début du 17e siècle. Bienfaitrice du couvent, la famille de Lauzières-Thémines est encore représentée à la fin du 17e siècle avec une litre funéraire aux armes d’Antoine François Hannibal d’Estrées de Lauzières-Thémines (1648-1698), dont quelques vestiges subsistent à l’intérieur de l’église. A la Révolution, le couvent est converti en caserne et en salle de réunion, puis en magasin à fourrage et en poudrerie. L’église devient paroissiale sous le Premier Empire et les Clarisses installent une école de filles dans les bâtiments conventuels en 1817 qui ferme en 1902. Les vitraux de l’église, datés de 1874, sont dus à l’atelier de Goussard et de son successeur J.-B. Anglade, Condom dans le Gers. Pour répondre à une demande des paroissiens, l’architecte Emile Toulouse, surveillant des travaux des édifices diocésains, érige une tour-clocher devant la façade ouest en 1896-1897. Désaffectée depuis 1950 ; elle a fait l’objet en 1971 d’une campagne de restauration avec la participation du Club du Vieux Manoir. (sources : enquête thématique départementale, Gilles Séraphin et Maurice Scellès, plateforme ouverte du patrimoine/merimee)

Une nouvelle campagne de restauration est engagée avec un début des travaux (montant 90 000 €) prévu en janvier 2024. Pour faire un don, on peut cliquer ici ou en contactant la mairie : 05 65 27 01 10 ou contact@gourdon.fr

Du vol animal … aux “insoumis” du haut Poitou : deux nouveaux rendez-vous proposés par l’UPTC

Le vol animal / Mardi 5 décembre 2023 à 14 h 30 au Centre Universitaire Maurice Faure

Combien de millions de graines et d’animaux minuscules sont-ils passivement transportés au gré des vents ? En fait, se déplacer dans les airs est un avantage important pour chercher sa pitance ou fuir ses prédateurs. L’évolution a développé de nombreuses solutions. Des écureuils, des grenouilles, des serpents planent d’arbre en arbre. Quant au vol actif, il est l’apanage des oiseaux, ptérosaures et chauves-souris, sans oublier les insectes. Et les plus grands animaux volants étaient plus grands qu’un Rafale.

Intervenant : Jean Michel MAZIN, Docteur en Paléontologie, Docteur d’État es Sciences de la Nature. Enseignant de biologie en classes préparatoires, puis Chargé de Recherche, puis Directeur de Recherche CNRS. Actuellement en retraite, il a participé aux développements scientifiques et pédagogiques de la Plage aux Ptérosaures de Crayssac, en synergie avec le Grand Cahors.

/////////////////////////////////////////////////////////////////////////

La petite Eglise, les derniers « Insoumis » du Haut Poitou / Jeudi 7 décembre 2023 à 14 h 30 au Centre Universitaire Maurice Faure

Cette petite Eglise est née au moment du Concordat signé en 1801 entre le Gouvernement français et le Pape. Elle regroupe des personnes (prêtres et pratiquants) qui ont refusé l’application de cet accord et conservé la pratique religieuse rigoureuse de l’ancien régime.

La population anticoncordataire a compté jusqu’à 100 000 personnes au niveau national, environ 25 000 dans la province du Poitou dont 20 000 dans le Nord des Deux Sèvres.

Après deux siècles de dissidence religieuse, de tracasseries administratives, la Petite Eglise du Haut Poitou compte encore un petit millier de pratiquants. « Je souhaite que la Petite Eglise s’éteigne en paix » écrivait Guy Talbot en 2018, fils de Joseph Talbot chantre à la chapelle de la Plainelière de Courlay, épicentre de la dissidence.

Dans mon enfance j’avais été intrigué par certains propos tenus à plusieurs reprises par ma grand-mère paternel, née en 1887. Il était question de personnes qui ne pensaient pas et surtout ne priaient pas comme elle… Ces personnes étaient surnommées « insoumis – réfractaires – ventres à choux » !

Des dizaines d’années plus tard j’ai voulu savoir qui étaient ces personnes habitant à 50 km de mon pays natal. C’est ainsi que j’ai découvert « les Insoumis du Haut Poitou ».

Intervenant : Michel BELLANGER. Ancien inspecteur du Travail puis Directeur Départemental du Travail. Ses connaissances en sciences humaines et sociales lui ont permis de poser regard attentif sur le monde du travail et sur les comportements des êtres humains. Il est passionné pour les voyages à travers le monde et en particulier les pays en voie de développent. Cette passion lui a fait découvrir ou retrouver des valeurs humaines et culturelles qui sont un peu oubliées dans notre monde occidental

Un brin d’histoire par François Nardou. Rendez-vous sur Antenne d’oc !

 

François Nardou de Montcuq, historien mais par que… car aussi jardinier et même herboriste. Il aborde principalement l’histoire du vieux Quercy en son histoire secrète et sacrée.

En direct ou en podcast, connectez-vous sur Antenne d’Oc

Souvenir Français : retour sur le congrès départemental à Cahors

Créé en 1887, Le Souvenir Français – reconnue d’utilité publique le 1er février 1906 qui a pour vocation d’honorer la mémoire de tous ceux qui sont morts pour la France qu’ils soient Français ou étrangers –  tenait son assemblée générale au restaurant la Chartreuse à Cahors, samedi 18 novembre. Présent dans chaque département, il est composé de sections locales et compte plus de 100 adhérents dans le Lot avec un développement qui se poursuit.

Après les allocutions de bienvenue du Délégué Général, la présentation de l’assistance, des différents compte-rendus, étaient rappelées les missions prioritaires du Souvenir Français

  • Entretenir, aucune tombe de « Mort pour la France » ne doit disparaître des cimetières communaux, aucun monument, aucune stèle combattante ne doit être à l’abandon

  • Conserver la mémoire, aucune cérémonie créée à l’origine pour enraciner le souvenir d’un événement historique local ne doit disparaître

  • Transmettre, aucun élève ne doit quitter sa scolarité sans avoir visité au moins un site mémoriel combattant et avoir participé au moins à une cérémonie patriotique

Une partie des actions menées par le Souvenir Français se fait en partenariat avec les municipalités, la délégation Militaire du Lot et l’ONaCVG.

En 2023, des jeunes ont participé à des restaurations de sépultures dans le cadre des formations civiques et citoyennes. Le Souvenir Français a accordé des subventions à des classes qui ont organisé des voyages mémoriels.

Au cours de cette assemblée générale,  se sont exprimés MM. Emmanuel Carrère et Jean-Luc Couderc du Musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération sur sa future installation dans le complexe cinématographique “Le grand Palais”, programmée pour la fin de l’année 2024. Inventaire et classement des collections constituent le quotidien des bénévoles et du chef de projet. Une démarche est également engagée quant à la scénographie des nouveaux lieux. 

A noter que les bénévoles s’investissent au sein des comités pour faire connaître l’association dont les ressources proviennent des cotisations, des quêtes et des dons. Les adhérents peuvent également s’abonner à la revue trimestrielle éditée au niveau national.

Le congrès s’est terminé avec la remise des diplômes et médailles aux adhérents ; ces récompenses sont attribuées en reconnaissance des services rendus au Souvenir Français (voir photo)

Représentants des autorités locales : Madame Françoise Faubert, 1ère adjointe au Maire de Cahors, le lieutenant-colonel Josselin de Metz, délégué militaire départemental et M. Nicolas Rose, adjoint au directeur chargé des relations extérieures de l’ONaCVG (Office National des Combattants et des Victimes de Guerre).

+ d’information sur la délégation du Lot : Robert Delsart / 46@dgsf.fr / 0620961450
Site national : le-souvenir-francais.fr

Photo d’illustration : © Quercy.net

Le Lot et ses chemins… de fer !

A quelques jours d’intervalle, deux conférences font revivre l’époque dite des petites lignes. La prochaine se tiendra à Douelle le 25 novembre pour évoquer le tronçon Cahors-Libos

Celui évoqué cette semaine entre Cahors et Capdenac, dans le cadre d’une mission pilotée par la Région avec délégation au Département, a le mérite d’un début de restitution sous la forme d’un inventaire – qui reste à compléter – et que l’on pourrait qualifier d’utilité publique.

Les élus ayant validé la dépose de la voie, nos rives du Lot ne seront bientôt que parcourues par des bipèdes et des deux roues….non motorisés.
Si aujourd’hui, débute une autre histoire, la précédente reste à écrire tant qu’il y aura des témoignages !

Amis du patrimoine, à vos carnets et autres supports. Quercy net attend vos contributions à déposer en CLIQUANT CE LIEN

Illustrations (photo Quercy net) : Arcambal : rails en partance pour la fonte en Espagne. Les traverses prendront un autre chemin. 

Le samedi 21 mai 1881, Gambetta, notre enfant de Cahors, signera l’adjudication du 1er lot de chemin de fer Cahors-Capdenac, soit 12 kilomètres depuis Cahors, jusqu’à Mondies (Arcambal), pour la somme de 1 950 000 francs. (sources)

 

Collège Jean-Jacques Faurie : inauguration d’une plaque et d’une exposition Jacques Chapou

À l’occasion de l’inauguration de la plaque « Jacques Chapou », le collège Jean-Jacques Faurie (commune de Montcuq-en-Quercy-blanc) accueillait son arrière-petite-fille, Sarah Chabert, qui représentait Françoise Chapou, fille du professeur résistant. Cette plaque a été restaurée grâce au soutien financier de la municipalité et du département ; également du Souvenir Français

Elèves du collège

Cette inauguration était aussi l’occasion d’accueillir une exposition consacrée à ce héros de la résistance visible jusqu’au 20 novembre (exposition dont M. Hervé Thiébaut, président du comité local du Souvenir Français est la cheville ouvrière.) Sarah Chabert a rappelé l’utilité de « transmettre cette mémoire aux jeunes générations ». Car « il est important de se souvenir que des femmes et des hommes », partageant une conviction commune, refusant l’inacceptable, « ont fait le choix de résister quel qu’en soit le prix ».

Allocution de M. Thiébaut entouré des deux porte drapeau ainsi que de M. Gille, principal du collège

Lors de sa première, prise de parole, M. Hervé Thiébaut a évoqué l’historique du Souvenir Français. association mémorielle, créée en 1872. Le comité de Montcuq, actif depuis 2015, a fait appel à la jeune génération montcuquoise, pour rejoindre le comité, en tant qu’adhérent, ou de remplir la mission emblématique, et honorable de Porte Drapeau. Passeur de mémoire, il a évoqué le travail considérable du Musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération du Lot, de la Maison du Patrimoine, et de Sarah Chabert, dont on peut prendre connaissance de son intervention ci-dessous.

Sarah Chabert

Au nom de ma grand-mère, Françoise Chapou qui aurait dû se trouver à ma place aujourd’hui, et qui serait sans doute très émue d’évoquer ici ses souvenirs devant vous, je tiens d’abord à remercier celles et ceux qui ont participé à la restauration de la plaque, notamment la municipalité de Montcuq, Le Souvenir Français, et bien sûr Hervé Thiébaut qui travaille sans relâche pour faire vivre le souvenir de la Résistance à Montcuq.
Je tiens également à remercier ceux qui ont permis la réalisation de l’exposition Jean-Jacques Chapou, la municipalité de Cahors, les responsables du Musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération, dont Emmanuel Carrère et Jean-Luc Couderc, son secrétaire bénévole, toujours par monts et par vaux ! sans oublier bien sûr, Louise Manciet, la jeune archiviste avec laquelle j’ai eu le plaisir de travailler sur cette exposition.
On peut se poser la question au sujet de cet événement. Pourquoi se souvenir de Jean-Jacques Chapou et transmettre cette mémoire aux jeunes générations ?
Un élément de réponse que l’on peut avancer est que Jean-Jacques Chapou était un homme de rassemblement, porteur d’un immense espoir. Au cours des différentes étapes dans son parcours dans la Résistance, il a su fédérer autour de lui, des hommes et des femmes très différents les uns des autres mais qui partageaient néanmoins une conviction commune :

On ne peut pas accepter l’inacceptable.

Jean-Jacques Chapou a été exemplaire et n’a jamais chercher à échapper à ses responsabilités. Mais, au-delà de Jean-Jacques Chapou, c’est le courage de femmes et d’hommes qui ont résisté à l’oppression, au cynisme et à la lâcheté et à une foule d’individus que nous abhorrons aujourd’hui.
Sans ces femmes et ces hommes, on ne reparleraient pas de Jean-Jacques Chapou. Aussi es-il important de se souvenir que celles et ceux qui ont fait le choix de résister, quel qu’en soit le prix.
A l’heure où nous faisons face aux incertitudes et aux soupçons, leur courage et l’esprit de tolérance qui animait Jean-Jacques Chapou peuvent nous inspirer.

On peut retrouver sur Quercy net plusieurs articles consacrés à Jacques Chapou
ainsi qu’aux faits de résistance dans le Lot

Page 2 of 32

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén